La lutte des meutes : étincelle [Tome 1] [Terminé]

7 : Préparation

Petit conseil : relisez le chapitre 6 !

Face au manque de respect des nouvelles recrues, James a décidé de lui confier une mission et 10 hommes. Il a botté les fesses des concernés et cela a plu à notre blonde préférée ;) 

Bonne lecture 

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J'étais assise au bout d'une longue table de réunion. En face de moi, James restait impassible tandis que son Bêta nous indiquait la marche à suivre. Ses yeux de glace me fixèrent pour me faire passer un message. J'avais compris. Cette mission était aussi facile que décisive. Après tout qui enverrait une troupe aussi petite pour libérer un village, alors que la moitié de ses membres n'avait vécu qu'un mois d'entraînement.

- Tout le monde a compris ? Demanda Ambroise à la fin de son explication.

- Bien, continua James, je vous rappelle une chose, vous partez ensemble et vous revenez ensemble. Je vais vous accompagner jusqu'à la salle des armes, suivez-moi.

Je sifflais en pénétrant dans l'armurerie. Des centaines d'armes étaient accrochées au mur comme des trophées. Nous nous trouvions face à des épées et des lances impressionnantes. Des murs avaient été installés dans la pièce pour afficher toutes les lames.

Au fond de la salle, un portant semblait avoir été placé à notre attention. Des housses bleu étaient alignées. Je m'en approchais alors que chacun contemplait la salle. Trouvant une housse qui portait mon nom, je descendis la fermeture avant de regarder la tenue à l'intérieur. Une combinaison noire brillante reposait sur un cintre en bois. J'effleurais le tissu semblable à du cuir et frissonnais. Ce tissu était extrêmement rare et coûteux mais était plus résistant qu'un bouclier en acier. Cela signifiait bien la puissance de l'armée du royaume de l'Est.

Je serrais les lacets de mes Rangers. Je sentais l'excitation monter au fond de moi. J'avais hâte de combattre. De me sentir utile pour le plus grand nombre. J'allais enfin faire ce pourquoi je m'étais battue durant les dernières années de ma vie.

Je me relevais et fis face à mon reflet dans le miroir. Pendant des années, je m'étais haï. J'avais essayé plusieurs fois de mettre fin à ma vie et d'aller rejoindre ma petite soeur. Ma jumelle, ma moitié, mon tout.

J'avais relevé la tête, j'avais affronté mon propre regard, qui ressemblait bien trop à celui de ma soeur. Ces deux pupilles vertes, striées par de légères zébrures plus foncées. Seuls mes cheveux blonds comme les blés détonaient des siens, aussi châtains que ceux de papa.

Mes parents avaient eu énormément de mal à se sortir de ce qui nous était arrivé.

Ma mère s'était toujours sentie coupable, encore plus quand Louise était née, âgée de presque 6 ans maintenant.

Mon père s'était senti désemparé. J'avais toujours eu une relation fusionnelle avec lui. Il m'avait réconforté quand j'avais perdu mon doudou, alors que j'avais 6 ans. Il m'avait soutenue lors de mes premières transformations, de mes premiers entraînements. Il avait cru en mes capacités et m'avait formé pour lui succéder à la tête de notre famille. J'étais sa fille, son petit ange, sa fierté. Mais il m'avait retrouvé hurlant à la mort, couverte de sang, de boue et de larmes. Ce jour-là, mon coeur s'était brisé et le sien était tombé. On dit souvent qu'un coeur brisé n'est que passager, mais un coeur qui tombe est encore plus terrible. Le bruit qu'il fait détruit toute autre forme de vie à la ronde. Ce jour-là, dans la forêt, ce fut comme s'il avait perdu ses deux filles. Son coeur était tombé et malgré le temps qui s'était écoulé, je me souvenais de tout. De son hurlement, de sa rage transpirante, de sa tristesse. La forêt avait été détruite par la force de notre chagrin.