10 - Aucune attache

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En média : Giver - K.Flay

* * *

PDV LYNNA

— On ne peut déjà plus se passer de moi ?

Je n'ai à peine le temps de sentir ses doigts se creuser dans mes hanches que, par automatisme, je sursaute et m'échappe de son étreinte, le cœur lourd. Et il n'en fallait pas plus pour calmer Elliot, son sourire fanfaron s'évanouissant en l'espace d'une seconde.

— Oh tranquille, je ne vais pas te bouffer.

Je baisse les yeux au sol, totalement gêné par ma propre réaction. Quelle idiote. Comment ai-je pu paniquer à ce point, comment ai-je pu croire, ne serai-ce qu'une seule seconde, qu'il s'agissait d'un autre stalker, dans un lieu pareil ? C'était pourtant évidant, ça ne pouvait que être Elliot !

Toute cette histoire commence sérieusement à me peser, et je n'aime pas ça. Pas ça du tout.

— Tu vas bien ? T'as l'air... stressée, reprend-t-il les sourcils froncés.

— Oui, oui c'est juste...

Un client ressortant tout juste de la salle de sport, son gros sac sur le dos, m'interrompt dans mes paroles. Elliot m'oubli durant quelques secondes tandis que lui et le trentenaire règlent je ne sais quel abonnement au comptoir, pile le temps qu'il me faut pour retrouver mes esprits, encore une fois.

En réalité, la venue de cet homme tombe à pique. Quelques secondes recentrées sur moi-même à inspirer et expirer profondément et me voilà de nouveau d'attaque, bien déterminée à ne plus passer pour une petite chose fragile. Ce qui est définitivement ma hantise.

Le client ressort finalement de l'établissement, et après m'être fais toute petite durant trois bonnes minutes, Elliot se tourne vers moi, ses muscles contractés contre le comptoir m'offrants un certain rappel de notre nuit d'il y a quelques jours. C'est que ce tee-shirt noir le met parfaitement bien en valeur...

— Waouh, je ne te croyais pas capable de la boucler pendant plus de deux minutes. Tu disais, donc ?

— J'ai besoin de toi, pour un service, ajoute-je non sans lever les yeux au ciel à sa moquerie.

— Un service tu dis... du genre ?

Je me retiens de le frapper face à son regard devenant instantanément brûlant.

— Pas ce genre de service, pervers !

Hum.

Ma conscience me souffle que je viens tout juste, à l'instant, de fantasmer sur ses abdos, mais je l'ignore en continuant, malgré le ricanement d'Elliot :

— Je voudrais que tu me donnes des cours de self-défense.

Il n'en fallait pas plus pour le calmer net.

— Sérieux ? s'étonne-t-il, Et pour quelle raison ?

— Comment ça pour quelle raison ? Je suis une femme qui vit sur Brooklyn, ça suffit comme raison non ?

Ma voix est beaucoup trop précipitée, et son regard beaucoup trop suspicieux, de sorte que je suis persuadé qu'il n'avalera jamais cette excuse. Du moins c'est ce que je pensais, avant qu'il ne capitule finalement en haussant des épaules.

Eh beh, je me pensais pas aussi douée dans l'art du mensonge.

— Comme tu voudras. Tu as une tenue ?

Je baisse ma mine contrariée vers ma petite robe d'hiver, et ma soudaine hésitation le fait s'esclaffer.

— Écoutes, si tu veux que je t'entraîne il faut au moins que tu enfiles un jogging. Il doit m'en rester quelques uns dans la réserve.

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