Le dîner

2.1K 83 2
                                    

Elle parcourt le tatouage situé sur mon omoplate du bout des doigts.

- Pourquoi tous ces tatouages ? Me demande-t-elle en continuant de tracer.

- À part le treize et la fleur, les autres n'ont pas de raisons particulières.

Mon téléphone vibre à nouveau.

- Je dois partir, c'est la sixième fois que ça sonne. Dis-je en l'embrassant.

Je suis avec Zarah sur mon lit, elle est allongée sur moi, entre mes jambes, nues toutes les deux, à s'embrasser et se câliner depuis une bonne heure.

Cela fait un mois que nous sortons ensemble, mais jusqu'à présent, rien n'a été officiellement déclaré. Tout le monde sait que nous sommes ensemble, mais Zarah ne veut pas officialiser les choses, allez savoir pourquoi.

Je ne vais pas me plaindre, je me sens bien avec elle. Nous passons la plupart de nos soirées ensemble chez moi, bien sûr. Encore hier, nous avons passé la nuit à faire l'amour, ce qui ne freine en aucun cas notre appétit matinal.

- D'accord... Dit-elle en m'embrassant légèrement.

Je passe une main dans ses cheveux.

- Tu es nue sur moi à m'embrasser, et tu penses vraiment que j'aurais le courage miraculeux de te déloger ? Dis-je en souriant.

Elle sourit aussi et se roule sur le côté.

- J'ai aussi une opération à 9 heures. Dit-elle en se levant tout en enveloppant le drap autour d'elle.

- Je te dépose sur ma route ? Demandai-je en me redressant, même si je connais déjà la réponse.

- Non, merci, je vais appeler Ralph. Me répond-elle en prenant son téléphone.

Je ferme brièvement les yeux en inspirant profondément. Allez, prends ton courage à deux mains, Sarah.

- Jusqu'à quand ? Dis-je en rouvrant les yeux.

Je pose mes pieds hors du lit, me lève et enfile une culotte et un t-shirt.

- Jusqu'à quand allons-nous rester ainsi ? Demandai-je calmement.

- Je ne te comprends pas. Dit-elle en fronçant les sourcils.

Je souffle en me frottant la tempe.

- Je ne dois pas te déposer le matin après les rares fois où tu passes la nuit avec moi. Je ne dois pas te rendre visite à l'hôpital. Je ne dois pas dire à qui que ce soit que tu es ma petite amie, insiste-je sur "petite amie". Tu ne veux rien dire à ton frère et à ta fille à notre sujet. J-je... jusqu'à quand cela doit continuer ?

- Tu te poses toutes ces questions depuis longtemps ?

J'hallucine, c'est tout ce qu'elle retient.

- Oui, depuis un mois.

- Je ne suis pas prête pour une officialisation. Dit-elle en attachant ses cheveux.

- Pourquoi ? Demandai-je, perdue.

- En quoi ça t'embête que nous nous voyions à l'abri des regards des autres ? Demande-t-elle, exaspérée.

Mes épaules s'affaissent.

- J'ai l'impression que ce n'est pas sérieux pour toi. Dis-je.

Elle ouvre grand les yeux.

- Pas sérieux ?

- Oui. Répondis-je instantanément.

Juliette et Juliette ®️Where stories live. Discover now