Juliette et Juliette ®️

Opretaion seduction

- Tu vois, c'est le genre de mec qui dégage toujours une agréable odeur, avec une barbe soigneusement taillée, et même s'il arbore une barbe, c'est du genre bien entretenue comme les pelouses de Buckingham Palace. Toujours vêtu d'un costume, je ne sais pas ce qu'ils portent en dormant, mais ils sont en costard du lundi au dimanche. Des montres vintage qui se transmettent de génération en génération, d'ailleurs, la bague que le père de Jameela lui a offerte était dans la famille depuis au moins huit générations, bref, impeccablement soigné, c'est le mot.

Il termine son discours en mâchant son sandwich, comme s'il n'avait pas simplement signifié que mes chances avec sa sœur étaient minces.

Je le regarde, bouche et yeux grands ouverts, incrédule.

Je suis attablée avec Amir dans un diner du Bronx. Je suis plutôt prévoyante, j'ai pris rendez-vous avec lui ce matin après avoir déposé Zarah à l'hôpital. Elle m'a demandé de ne rien dire à personne, mais pour la courtiser, comme elle l'a dit, j'ai besoin d'informations, et qui de mieux que son frère pour m'en fournir ? Il est bien conscient de la gravité des choses si jamais il lui révèle que j'ai abordé ce sujet.

Bref, nous voilà embusqués ici depuis 2 heures, et jusqu'à présent, Amir n'a fait que me décourager. Je ne vois pas comment ça pourrait être pire.

- Amir ? L'appelai-je doucement, en fermant les yeux un instant.

- Oui ? Répondit-il en continuant de manger.

- Tu trouve que tu m'aide là ? Lui demandai-je, en faisant un geste de la main.

- Quoi ? Tu m'as demandé de te parler de tous les hommes qui ont croisé sa vie, et je l'ai fait, commence-t-il en posant son sandwich. À moins que tu ne veuilles que je te les détaille un par un ? Je peux le faire, tu sais-

- Non merci, le coupai-je avant de reprendre. Et sinon, du côté des femmes ? Demandai-je avec un mince espoir.

Il me fixa, clignant des yeux.

- Vas-y, Amir, partage tes pensées. Dis-je en lui faisant signe de parler.

- Ta vue Mya? Me demande t'il en faisant un signe de doigt.

Donnez-moi la patience dont j'ai besoin.

- Uhm. Je réponds en grognant.

Il ferme les yeux, comme s'il se perdait dans ses souvenirs, et commença à énumérer.

- Ta vue Mya lles sont dix fois plus belles, cent fois plus sexy, mille fois plus attirantes, et un million de fois plus badass qu'elle. Elles sont-

- C'est bon, j'ai compris, le coupai-je, agacée. Gagnons en temps, que me conseilles-tu pour notre premier rendez-vous ? Demandai-je, découragée.

Il sourit, posant son pot de glace et s'approcha de la table comme s'il s'apprêtait à me faire une confidence.

J'ajuste à nouveau ma chemise tout en étant assise à une table du "Cerve," l'un des restaurants gastronomiques les plus renommés et huppés de New York. Je me dis que je n'ai pas fait les choses à moitié, puis je jette un coup d'œil à ma montre.

- Dis-moi, Sarah, pourquoi tu as envoyé une limousine pour me conduire ? Me sort une voix de mes pensées.

Je lève la tête vers elle, et elle vient d'entrer dans le restaurant, sublime comme toujours, vêtue d'une robe jaune, ses cheveux...

- Et pourquoi le restaurant est-il si désert ? Me coupe-t-elle dans ma contemplation en s'avançant vers moi.

Je me lève pour l'accueillir.