Chapitre XXXVIII

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L'instant d'après, plus de Quentiel. Je regardai autour de moi. Il s'était envolé vers le château en haut de la colline. Je baissai les yeux sur mon corps. J'avais mal. Comme si tout se réveillait. Je touchai mon front, je sentais un liquide couler. Je regardai mes doigts. Ils étaient plein de sang. Ce fut le trou noir ensuite. Quand je me réveillai de nouveau, j'étais allongée sur de l'herbe, les yeux rivés sur le ciel sombre. La douleur que je ressentais dans tout mon corps était indescriptible. Elle avait tout envahie. J'avais si mal.

- Je suis sure de l'avoir vu aller par là, criait une voix.

- Tu es sure Gwen ? Il n'y a personne, résonna une voix d'homme.

- Puisque je te le dis ! C'est ma fille quand même, Jézéquiel. Je la connais mieux que toi, criait de nouveau ma mère, sortit de ses gonds. C'est mon instinct maternelle qui me dit qu'elle est là ! Si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à aller la chercher toi-même !

J'entendis ses pas furieux avancer vers l'endroit où je me trouvais. Ce ne fut pas ma mère qui me trouva en premier, ni mon père. Ni mon frère. C'était mon Ange. Mon Haziel. Je vis ses pieds apparaître et son corps près du mien. Son visage au dessus du mien, inquiet. Son visage était couvert d'égratignure et de sang séché.

- Je l'ai trouvée, cria-t-il en se relevant légèrement.

J'entendis des pas se précipiter dans ma direction. Haziel se repencha vers moi. Je me contentai de le fixer.

- Halsey, murmura-t-il d'une voix rauque. Je n'aurais jamais te quitter.

Pour la première fois, je vis ses traits se détendre complètement et des larmes apparaître. Je ne l'avais jamais vu pleurer. Ça me fit l'effet d'un coup de poignard.

- Ne pleurs pas, réussis-je à dire. Je vais bien.

C'était faux mais je ne voulais pas l'inquiéter. Mes parents arrivèrent en courant. Maman la première. En me voyant allongée, elle ne me serra pas dans ses bras. Elle n'osait pas me toucher. Elle s'agenouilla de l'autre coté de moi. Elle posa une main hésitante sur la main qui ne me faisait pas mal.

- Ma chérie, dit-elle d'une voix brisée. Je croyais que tu étais morte. On ne t'a pas vu revenir après Arielle.

Je parvins à esquisser un sourire forcé.

- Tu vois bien que je ne suis pas encore morte.

Elle ne rit pas. Personne ne rit.

- Je l'ai retrouvé allongée ici, commença l'Ange Démoniaque à mes parents. Elle a du s'évanouir de douleur. L'adrénaline empêche la personne de ressentir la douleur. Une fois partie, tout ton corps se réveille. C'est le pire moment.

Elle me lâcha du regard et regarda Haziel qui tâtait tout mon corps d'une main douce. Je ne pus retenir des grognements de douleur. J'avais plus de difficulté à respirer. Pourtant, mon nez n'était pas cassé, rien de tout ça.

- Bras cassé, doigts cassés également, gros écchymose à l'abdomen en plus de deux cotes fêlées. Une de ses cotes a touché un poumon, voilà pourquoi elle a une respiration sifflante comme ça, annonça Haziel. On va devoir la déplacer très lentement. 

Il ne se mit pas derrière moi pour me relever mais me souleva comme si je ne pesais rien. Il me porta sans grimace aux lèvres. Je retins ma respiration, le changement de position me faisant ressentir chaque parcelle de mon corps.

- Tiens bon, Halsey. Je te ramène à la maison.

Mais quelle maison ? Tout fut de nouveau noir. Ma tête bascula en arrière.

Quand je me réveillai de nouveau, je remuai mon bras. Il me semblait si lourd. Mais je ne sentais aucune douleur. J'ouvris les yeux sur un plafond qui me disait quelque chose. C'était la maison d'Haziel. Qu'est-ce que je faisais là ?

L'Ange démoniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant