Chapitre 1

7 1 0
                                    


J'ai le souffle coupée. Je jette ma main en avant pour attraper une prise. Mais hélas la pierre tremble et tombe dans un grand fracas. Je suis maintenant dans le vide retenue par une seule main. J'ai une furieuse envie de vomir. Mais ce n'est pas le moment de dégueuler. Et puis merde, je voulais plus être une espionne, et merde, j'en ai marre, je veux crever et puis, pourquoi moi, et merde... Les larmes ruisselaient sur mes joues, j'en ai assez d'être espionne. Puis les images des sacs poubelles où étaient mes parents passent dans mes yeux. Mes mains glissent de transpiration. Je me raccroche à la roche. Mes baskets heurtent  la pierre. Les larmes coulent sur mes joues. Je continue à monter. Il ne reste que 10 m avant d'arriver en haut de la falaise. Par rapport à ce que j'ai monté ce n'est rien. Je souris. Je saute quasiment comme un singe à bout de force. Je jette encore une fois mon bras en avant. La fin... la fin de la falaise. Ma main glisse et je vois ma vie passer devant mes yeux. 

Je me vois bébé, je me reconnais car dans mes yeux, il y a une étincelle d'espionne. Une étincelle que j'ai aussi. Je vois ensuite la petite fille que j'étais à mes 5 ans pour mon anniversaire à côté de Mélina Fox, ma meilleure amie quand j'étais petite. Puis je vois les sacs... les sacs poubelles que je hais... le seul et dernier souvenir de la mort de mes parents. Puis je me vois devant ma nouvelle chambre chez mamie. Puis son enterrement. Je me vois devant les rayons lasers, dans la salle de chimie ou même sur une superbe moto. Puis je me vois devant un berceaux, un bébé dans les bras. Puis avec une petite fille et un autre bébé. Il y a maintenant un homme au visage flou et des enfants : un garçon et une fille. La fille est plus âgée. Puis je vois la jeune femme partir, puis le fils. Je suis face à un cercueil où il y a écrit « M.T. ». Je ne peux m'empêcher de penser que ce sont les initiales mon futur mari. Puis le noir, le noir de ma mort.

J'arrive à me rattraper. Je ne peux m'empêcher de me dire que j'ai frôlé la mort. Je me hisse tant bien que mal. Arrivée en haut de la falaise, Je ne cris pas, je ne hurle pas, je reste calme et je descends par le petit sentier. Je retourne à la caravane où on nous a préparé. Une personne doit m'attendre pour me donner les papiers à remplir. Je ne vois pas d'ambulances en vu. Ils ont dut enlever le cadavre de la fille. Je crois qu'elle s'appelait Girl. En effet une femme m'attend, sans doute une espionne senior. Elle me prend alors dans ses bras. Je m'écarte gêné. Mais qui est-elle ? 

- Tu ne te souviens pas de moi ? Mélina ?

Le corbeau rougeWhere stories live. Discover now