Une grossesse pour un Autre ( TOME 1 )

Chapitre 57 A la frontière

Après déjà de longue heures passées sur la route, Marie tournait la tête vers le siège passager pour observer Emma. Elle fut soulagée de la voir enfin dormir un peu, la tête penchée vers la vitre et un plaid sur les épaules. La fatigue physique avait eu raison de son inquiétude face à l'état de sa sœur. Marie se re-concentrait sur la route pensive, roulant à la vitesse réglementaire sur l'autoroute menant jusqu'à la France, alors que les premières lueurs du jours commençaient à éclaircir le ciel sombre. 

Marie ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour Emma qui dormait à côtés. Elle avait soumis l'idée de s'arrêter pour se reposer quelques heures dans une chambre d'hôtel, mais son amie avait refusé cette idée, voulant rouler en prenant le volant chacune leur tour pour ne pas perdre de temps. Face à son entêtement, Marie avait fini par céder à son plan, même si l'idée ne lui plaisait pas trop. 

C'est ainsi qu'elles avaient bien avancé. Marie commençait par contre à en avoir marre de conduire et d'être enfermée dans ce véhicule. Elle se sentait prisonnière du véhicule, et ses muscles étaient tout ankylosé, et endolori à l'idée d'être resté assise toute la journée et la nuit, à rouler constamment. Elle aurait tout donné pour retrouver un bon lit et une douche bien chaude pour se détendre complètement. 

Mais alors que Marie était concentré à conduire, le téléphone d'Emma se mit à vibrer. Elle y jeta un coup d'œil curieux, avant de lire le nom de William s'affiché sur l'écran. Marie se reconcentrait sur la route, mal à l'aise par cet appel. Elle ignorait la tentative de William pour contacter Emma, avant qu'il ne tombe sur sa messagerie. Ce n'était pas la première fois qu'il essayait de la contacter, mais Emma avait peur de répondre et de découvrir sa réaction vis à vis de son départ. 

C'est alors qu'Emma se mit à bouger doucement, avant d'ouvrir les yeux, réalisant qu'elles étaient toujours sur la route. Elle s'étirait longuement, se rendant compte qu'elles arrivaient à la frontière française, quittant la voie rapide allemande, pour rejoindre l'autoroute française. Emma ne put que se réjouir à l'idée de retrouver les panneaux de signalisation bleu.. tandis qu'elle sentait un certain soulagement à l'idée de bientôt retrouver sa sœur.  Emma se tournait alors doucement vers Marie qui s'était mit à bailler, mettant une main devant sa bouche pour le cacher. 

- Tu veux que je prenne le relai ? proposait Emma, se souciant de son amie. 

- A la prochaine air de repos.. acquiesçait Marie, voulant en profiter pour marcher une peu et détendre tout les muscles de son corps. Elle en profiterait pour se prendre une boisson chaude pour souffler.  

- D'accord.

Emma regardait alors la route devant elle, tendis que le trafic se faisait un peu plus dense, au vue  du jour qui se levait. C'était le moment où tout le monde se réveillait pour continuer leur train-train quotidien, rendant la circulation moins fluide que durant la nuit. Emma observait ses gens qui continuaient leur vie, tandis qu'elle s'empressait d'aller retrouver sa sœur. 

Inquiète, Emma avait très mal dormi, elle avait eu énormément de mal à trouver le sommeil, même si le fait de conduire lui avait un peu permit de penser à autre chose. En effet, rongé par la peur, l'angoisse et le stress à l'idée d'arriver trop tard l'avait complètement chamboulée. Mais, ce long moment d'attente était bientôt terminé. Il leur restait encore quelques heures de route, et elle retrouverait sa sœur. Emma prit son téléphone pour justement contacter Merry et la prévenir de son arrivée prochaine, avant de découvrir que William avait encore essayer de la joindre. 

Emma se stoppait dans son élan, et restait un moment à regarder les nombreux appels en absence de William, pensive. Elle se mit à soupirer, ne parvenant pas à compter le nombre de fois où il avait tenté de la joindre. Ce qui lui faisait énormément de peine.. mais, Emma ne se sentait pas prête à lui faire face maintenant. Elle avait peur que William s'emporte sous son impulsivité et qu'il ne lui dise des mots qui lui fasse encore plus touché le fond. Certes, elle avait l'impression d'être complètement lâche en ignorant ses appels, mais elle ne préférait pas savoir de peur d'être blesser.. Elle ne pouvait pas se consacrer à lui, à essayer de se faire pardonner pour sa fuite, alors que sa sœur occupé toute ses pensées et avait terriblement besoin d'elle. Elle voulait régler une chose à la fois. Elle effaçait l'appel en absence, commençant à écrire un sms à son amie Merry pour avoir des nouvelles de Jenny.