VIII.

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Deux jours plus tard, je n'ai toujours pas parlée à Layana. J'ai tout fais pour l'éviter le plus possible et je dois avouer que le recrutement des nouveaux soldats m'y a bien aidé et puis, de toute manière, elle était bien trop occupée avec son père et ses deux prétendants.

Dans l'une des cours extérieures réservée aux entraînements de la Garde Noire, je me tiens fièrement devant les vingt nouvelles recrues se tenant droite, en rangs devant moi.

Tout d'abord, je tiens à vous féliciter ! Vous faites, dorénavant officiellement partie de la Garde Noire, vous dévouant ainsi, entièrement à la protection du peuple de Volk... Vous pouvez en être fière. Leur dis-je avec satisfaction.

Bien... Tapé-je dans mes mains. Maintenant, il est temps de passer à votre initiation d'entrée. En cercle, soldats ! Ordonné-je d'un ton sec.

Tous s'exécutent et finissent par former le fameux cercle. Une fois tous en position, je commence à tourner lentement derrière eux, examinant par la même occasion chaque recrues, un sourire espiègle étirant mes lèvres.

Chacun votre tour et lorsque je vous l'ordonnerais, vous allez entrer dans ce cercle et ainsi, prendre part à un combat à mains nues où tout les coups sont permis. Expliqué-je sérieusement. Le premier des deux combattants qui finira au sol, sortira du cercle, pendant qu'il sera ordonné à un autre d'entrer et ainsi de suite... C'est clair pour tout le monde ?

Oui, Capitaine! S'exclame-t-ils tous, d'une seule voix.

Vous devez, probablement penser que cela va être simple, qu'il n'y a rien de compliqué, qu'il sera facile pour vous de faire tomber votre adversaire au sol... Repris-je amusée, en les voyant confiant. Mais ce que j'ai, volontairement omis de vous dire, c'est que la première personne à prendre place dans ce cercle... Dis-je en entrant dans ce dernier. C'est moi !

Tous semble surpris par mon annonce, alors que je jubile déjà à l'idée de débuter cette initiation. Je pense que cela va me permettre de me défouler un peu et Dieu sait que j'en ai besoin.

Bien, commençons ! Dis-je d'une voix forte, en retirant les épées attachées dans mon dos et mon plastron.

Eöl vient récupérer mes effets et en profite pour me glisser quelque mots à l'oreille.

Inutile de vous dire qu'ils doivent encore être capable de marcher après ça, Capitaine. Me sourit-il amusé.

Un léger rire traverse mes lèvres, alors que j'acquiesce d'un signe de tête, avant d'ordonner au premier soldat d'entrer dans le cercle.

Le combat commence rapidement et évidemment, je mène la danse, esquivant chaque coups, avant d'en donner à mon tour.

Après seulement, quelques minutes le premier soldat tombe au sol et j'ordonne, instantanément au suivant d'entrer.

Mes adversaires s'enchaînent rapidement, sans que je n'éprouve trop de difficultés. Dans l'ensemble, il ne se débrouille pas trop mal mais leur seule erreur est d'être trop confiant.

Ils foncent tête baissée dans la bataille, sans réfléchir et malheureusement, cela s'avère fatal pour chacun d'entre eux.

Une heure plus tard, je me retrouve face à la dernière recrue du cercle. Aucun avant lui n'ayant réussi à me faire tomber ou même me toucher.

Le jeune homme aux cheveux blonds s'avance vers moi et je peux lire la détermination dans ses yeux. Le combat commence et je suis surprise de constater qu'il est bien plus réfléchi que ses semblables.

Réussissant même à esquiver certaines de mes frappes. Il est agile et vif, ce qui lui à permit de me surprendre en venant frapper ma mâchoire avec son poing, en m'ouvrant la lèvre, par la même occasion.

Je recule légèrement, mon adversaire quant à lui, s'est stoppé net, probablement choqué d'avoir réussit à me toucher.

Je glisse, lentement mes doigts contre ma lèvre puis jette un regard au sang sur ces derniers, avant de le relever vers la jeune recrue vers laquelle je m'approche d'un pas rapide.

Il baisse la tête mal à l'aise, dés que je me trouve à quelques centimètres de lui.

Ton nom, soldat ! Ordonné-je sèchement.

A...Atim, Capitaine. Bafouille-t-il en me regardant, finalement dans les yeux.

Je le fixe sombrement, avant d'adoucir un peu mon regard et de lui offrir une poignée de main, qu'il finit par accepter après m'avoir lancer un regard surpris.

Tu es un excellent combattant, Atim ! Le félicité-je, en lui offrant de ma main libre une tape sur l'épaule.

Le soir venu, je me retrouve dans la grande salle, le roi ayant décidé d'organiser un grand repas en l'honneur de ses invités.

Tous sont installés autour de la table et parle de chose diverses. Le sujet du mariage est bien évidemment abordé en long et en large, ce qui à le don de me crisper et de me faire grimacer.

Heureusement, étant postée derrière le roi, ce dernier ne peut pas me voir. Au contraire de sa fille qui est face à moi et dont le regard ne cesse de croiser le mien.

Je sais que ses yeux essayent de me dire qu'elle est désolée et qu'elle s'en veut. Mais je suis toujours en colère et honnêtement, je ne pensais pas que cela serait aussi douloureux.

Je détourne, lentement le regard n'arrivant plus à supporter les deux perles bleus triste de Layana sur moi.

Tout va bien, Layana ? L'Interroge, soudainement Galdor.

Je ne me sens pas très bien, à vrai dire. Annonce-t-elle d'une voix tremblante, ce qui à pour effet de capter mon attention.

Il est vrai que je te trouve un peu pâle, ma fille. Reprend le roi, d'un ton inquiet. Le repas est pratiquement terminé, tu devrais peut-être aller te reposer un peu dans ta chambre... Lui propose-t-il avec bienveillance.

Je ne voudrais pas manquer de respect à nos invités, Père...

Je suis sûr que ces jeunes gens ne t'en tiendrons pas rigueur... N'est ce pas ? Interroge-t-il les héritiers.

Le prince et la princesse se contente d'acquiescer en souriant.

Très bien... Vas te reposer, ma fille. Lui sourit-t-il.

Layana acquiesce mais au moment de quitter son siège, la princesse semble prise d'un vertige.

Layana ? S'inquiète le roi.

Désolée, j'ai un peu la tête qui tourne... Fronce-t-elle les sourcils.

Capitaine ? M'interpelle, soudainement le roi, me faisant ainsi détourner le regard, de la princesse.

Oui, votre Majesté ?

Auriez vous l'amabilité de bien vouloir accompagner ma fille jusqu'à sa chambre et faire en sorte qu'il ne lui arrive rien, s'il vous plaît ?

Bien sûr, votre Majesté. Accentué-je d'un signe de tête.

Je quitte mon poste et rejoins, rapidement Layana. Je lui offre respectueuse mon bras et nous quittons ensemble la grande salle.

Sur le trajet jusqu'à ses appartements, le silence règne. Aucune de nous ne parle. Layana se contente, seulement de me lancer quelques regards furtifs.

Cœur Royal.Where stories live. Discover now