2. Sortie entre filles ~ Alexandra (version éditée)

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A peine arrivée chez Marion, je m'écroule sur son canapé. Crevée comme je suis, je ne suis pas sûre de danser longtemps cette nuit ! En plus, ce soir, c'est moi le Sam de service, il va donc falloir que je fasse comprendre aux filles qu'il n'est pas question de rentrer à l'aube.

— Je vous préviens les filles, je suis cuite ; mes petits monstres ont eu ma peau cette semaine.

— Tiens, bois un coup, ça va te requinquer ! me répond Marion en me tendant un verre de cidre.

Notre rituel est immuable : apéritif dînatoire avant de sortir. On prend un verre ensemble tout en picorant un tas de trucs qui contribuent à l'épanouissement de mes petits capitons. Les filles n'ignorent pas que je tiens très mal l'alcool, tellement mal que je suis capable de me prendre une cuite avec seulement deux verres de punch. Mais connaissant ma limite, je suis prudente et ne bois que très rarement, ce qui fait de moi le chauffeur du groupe de manière très régulière. Mon péché mignon ? Un verre de cidre ou une bière, mais uniquement de la Despérados ou de la Leffe Ruby. Marion le sait, alors elle en a toujours une bouteille pour moi dans son frigo.

Tout en grignotant, nous échangeons les nouvelles de la semaine. Entre Marion qui nous raconte ses démêlés avec les contribuables qui viennent râler dans son bureau — elle est contrôleur des impôts — et moi qui m'épanche sur tout ce qui m'est tombé dessus à l'école, nous relâchons la pression pour bien commencer notre week-end. Camille n'est pas en reste et nous narre ses dernières péripéties d'avocate. Ce moment privilégié est une excellente transition pour nous délester de tous les soucis accumulés pendant la semaine et amorcer notre soirée détente. Entre confidences et râleries, les rires s'invitent régulièrement. Et c'est encore pire quand Cécile se joint à nous et nous régale de ses anecdotes sur ses interventions à l'hôpital. Elle a toujours un truc hallucinant à nous raconter. Elle adore son métier, malheureusement les contraintes qui s'y rattachent l'empêchent de nous retrouver aussi souvent qu'on le voudrait, car elle est régulièrement de garde le week-end et celui-ci ne fait pas exception.

Une fois le tour de table de nos petites misères terminé, Marion pose la question cruciale :

— Où va-t-on ce soir ?

— On peut aller au Gaïa, propose Camille.

— Ah non ! répondons-nous à l'unisson avec Solène.

Le Gaïa est une petite discothèque à l'extérieur d'Aix avec des musiques sympas, mais les gens ont tendance à y fumer en douce et en prime jettent les mégots par terre, puisqu'il n'y a pas de cendrier. À la fermeture, la piste en est couverte. Cerise sur le gâteau, la moyenne d'âge est jeune, mais alors vraiment très jeune. Les fêtards sont tout juste majeurs tandis que nous approchons de la trentaine. Ce qui n'arrête pas les mecs pour autant. Les petits minets n'hésitent pas à nous draguer et je me fais l'impression d'être une cougar ! Très peu pour moi ! Quant à Solène, elle se sent aussi mal à l'aise que moi, contrairement à Marion et Camille, qui n'y voient aucun problème. Du moins pour l'instant... même si parfois elles sont un chouïa inquiètes à l'idée de commettre un éventuel détournement de mineur sans le savoir ! Mais cela ne les tracasse que lorsqu'elles sont sobres. Le reste du temps... pfff... elles sont trop à la fiesta, les pieds sur le dance floor et le nez dans leur cocktail pour y songer.

— Le Zéphyr alors ? tente Marion.

La proposition ne m'emballe pas davantage. Certes le Zéphyr est une boîte sympa — bien que trop petite à mon goût — mais c'est une des plus anciennes boîtes d'Aix et elle est située en plein centre-ville. C'est pratique quand on se réunit chez Cécile, car on peut y aller à pied depuis son appart. Mais là, ce soir, cela implique qu'il faut prendre la voiture pour aller en ville, trouver une place dans un parking souterrain, ce qui va nous coûter une blinde en plus. Pleine d'espoir, je suggère un autre club :

Mach 2 : une fille dans le viseur T1 (Édité Chez Amazon)Where stories live. Discover now