『011』

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   Dans sa course effrénée, jamais elle ne releva la tête pour voir si les feux étaient de la bonne couleur pour traverser, ne s'excusait auprès des gens qu'elle avait bousculé sans compter des accidents que l'adolescente faillit engendrer.

   Non, Jikan ne pouvait pas se permettre une seule seconde de répit pour se rattraper de son comportement impoli, dangereux, distrait.

   Le petit sac à dos sur ses épaules transportait les objets les plus chers à son cœur, sautant au même rythme que ses pas, et semblait sur le point de se renverser et répandre tout son contenu au milieu de la voix ferrée lorsqu'elle tenta un virage risqué.

   Si seulement l'enfant s'attendait à recevoir un appel de son cher ami, elle se serait dépêchée de prendre sa douche et déballer le reste de ses affaires avant de partir ! Les nouvelles de la femme qu'elle recherchait si durement et des trois garçons de sa classe hospitalisés suite à l'agression du tueur de héros, Stain...

   Enfin, l'hôpital général de Hosu lui fit face. Là où guérissaient Todoroki, Midoriya et Iida. Ceux faisant pourtant partis des plus forts de sa classe !

   La vieille odeur de ce produit, le désinfectant, s'empara complètement de ses pauvres narines qui souffraient maintenant le martyr. C'était tellement fort.

   Ses chaussures neuves aux lacets défaits ne faisaient pas de bruit sur les dalles de linoléum, et lorsque la violette déposa doucement une main sur l'épaule de la femme d'accueil épuisée par sa longue nuit, un faible cri transperça ses tympans.

« O-Oh ! Excusez-moi, Mademoiselle ! »

   Jikan se contenta de gémir douloureusement. Et dire que ce n'était même pas intentionnel pour une fois !

« Pas de problème...

- Que puis-je faire pour vous ?

- Je veux rendre visite à mes... Euh, amis. Nous partageons beaucoup de nos cours et il faut que je rapporte les devoirs pour pas qu'ils ne prennent de retard. Todoroki Shoto, Midoriya Izuku et Iida Ten...

- Chambre quatre-cent quarante-sept. Mais ils ont des visiteurs importants là, veuillez attendre qu'ils terminent. Je vous appellerai.»

   Avec un bref signe de tête à la femme encore un peu secouée, Seishin se retourna pour s'asseoir près de l'ascenseur, juste à coté d'elle un enfant qui pleurait et criait à pleins poumons.

    "Je hais les gosses."

   Une douce mélodie commença à se jouer dans sa tête, bourdonnant distraitement les premières notes, la nostalgie aussi chaleureuse que troublante lorsque ses yeux passèrent sur les blessés qui attendaient patiemment leur tour non loin d'elle.

   La facette cachée de l'humain, d'un comportement perfide à l'agréable sourire hypocrite qu'affichaient les démons de son espèce. L'Homme, encore une fois, cet animal plus rusé qu'un renard et féroce qu'un lion en cage. Capable des pires immondices pour satisfaire ses besoins morbides : Tuer, torturer, harceler et tant d'autres. Toujours de la souillure.

   Et là, face à ses yeux dépourvus de leur innocence, s'éparpillaient la seconde nature de cette créature. Aussi sensible qu'une souris. Non, aucun d'entre eux n'avaient le droit de se présenter avec cet air misérable.

   "L'Homme a toujours eu sa part de saleté", et Jikan attendit patiemment de voir qui craquerait en premier. Était-ce celui qui mendiait depuis toute à l'heure d'être opéré d'urgence ? La femme sur le point d'accoucher ? Le vieillard trop dramatique qui veut juste ses médicaments ? Ou encore...

Vérité Falsifiée 〔My Hero Academia〕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant