Chapitre 4, partie 2 : en route !

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            La journée fut consacrée à la préparation du voyage.

Celui-ci devait durer une douzaine jours.

Tandis que les deux chasseurs s'occupèrent de préparer leurs montures, ainsi que la partie matérielle, Augustus passa la journée à se reposer, par la lecture et l'analyse du moindre des documents remis par son ami, le notable Gallonius. Le conseiller fut persuadé d'y trouver d'autres indices, moins évidents lors d'une première lecture.

Toutefois, il ne décela rien de plus. De dépit, Augustus ferma les yeux, avant de sombrer dans un sommeil profond et sans rêve, dans l'après-midi.

Ils partirent alors que les premiers rayons du soleil apparurent à l'horizon. Chevauchant au pas, et ce, afin de ménager leurs cervus. Mais également d'éviter de rouvrir la blessure d'Augustus.

Après trois jours de voyage, n'échangeant que de brèves paroles, ils arrivèrent à la lisière d'une profonde forêt. La nuit étant proche, ils décidèrent de monter le bivouac à une vingtaine de mètres de la route, de manière à ne pas être repérés depuis celle-ci.

Tandis qu'Artimius alluma le feu, il jeta un regard à la forêt. Peu certain de lui, il hésita sur le nom. Cependant, il sut qu'une forêt très particulière se tenait proche de la route menant à Telo, cependant, il n'était jamais venu dans cette partie du monde, comme dans beaucoup d'autres.

" Maître Scipio ? héla Artimius.

- Houlà, toi, tu as quelque chose à me demander. ricana Scipio. Alors ?

- En effet, c'est-à-dire que je ne suis pas bien sûr de cette forêt.

- Pourquoi ? elle t'effraie ?

- Hum... C'est par rapport à son nom. Quel est-il ?

- On dirait qu'un jeune Alf n'a pas correctement étudié son manuel de géographie. Mais, je vais te répondre tout de même, jeune cancre. (Scipio ricana de sa blague, puis prit une pose de professeur un peu trop fier et orgueilleux) Il s'agit de la forêt de Sylväter. La Forêt Sombre. Ou encore La Maudite. Tu as le choix pour les noms.

- Bref, c'est une forêt ayant une excellente réputation. acheva Augustus, un sourire aux lèvres.

- Et, j'imagine qu'il va nous falloir nous y enfoncer. N'est-ce pas ? demanda Artimius.

- Hélas, j'en ai peur. Mais, il y a une règle d'or ici. Il est interdit de s'écarter de la route.

- On ne peut pas dire que ça soit très originale comme règle. fit Artimius.

- Peut-être, mais je peux te garantir qu'elle est des plus importante cette règle. Dans cette forêt, toutes tes perceptions habituelles vont être mise à rude épreuve.

- Artimius ? (Augustus verrouilla son regard dans celui du jeune Alf) Connais-tu l'histoire des trois légions perdues de Vartinius ?

- Ça me parle vaguement. Pourquoi ? demanda l'intéressé.

- Parce que c'est dans cette forêt que près de quarante milles légionnaires et auxiliaires de trois légions du Premier Âge Royal Alf, il y a deux milles ans, ont purement et simplement été massacré.

- Et qui aurait bien pu commettre une telle chose ? demanda Artimius. Les humains ?

- Non, à l'époque, ils étaient bien trop occupés à survivre à nos conquêtes. Non, ce sont des Hobbgobelins qui sont responsables de ce carnage.

- Des Hobbgobelins ? Comment de telles créatures ont pu perpétré un tel massacre ? Attendez, j'ai deviné : vous me faites une très mauvaise blague.

- Non seulement je ne plaisante pas, mais ton manque de culture n'honore pas ton maître qui se trouve être mon frère, de surcroît. Et oui, les Hobbgobelins maîtrisent une magie élémentaire leur permettant d'être encore plus dangereux dans certains milieux. Comme cette forêt.

- Mais, vous avez bien dit qu'ils ne se montrent jamais qu'en-dehors de la route, n'est-ce pas ?

- C'est cela. Augustus ricana. La traversée sera longue, mais fort heureusement de nombreux abris se trouvent au sein de la forêt.

- Des abris ? Je ne comprends rien maître Augustus."

Scipio fit signe à son frère de lui laisser la parole. Il souhaita reprendre l'éducation de son jeune apprentis qui, pour le moment, le désespéra de son manque de connaissance sur les terres environnantes. D'autant plus qu'Artimius fut destiné à lui succéder.

" Artimius, réponds-moi honnêtement : as-tu étudié les Anciens Poèmes d'Homerius ?

- Et bien... C'est-à-dire que... balbutia Artimius, visiblement très mal à l'aise.

- Je vois."

Une sourde colère apparut dans les yeux de Scipio. Autrefois, il eut de sérieux doute quant au sérieux d'Artimius à suivre des études, dès lors qu'il eut atteint l'âge de s'intéresser à la gente féminine. Aujourd'hui, le pauvre résultat de cet acharnement à manquer à ses devoirs estudiantins se fit remarqué. Mais à la totale défaveur d'Artimius.

" Artimius, lorsque nous rentrerons à la capitale, je te garantis, au nom de Lugdum lui-même, que je vais te renvoyer à ces études que tu t'es fait un plaisir de manquer ! gronda Scipio. En attendant, je vais t'expliquer ce que tu devrais déjà savoir : Sylväter est traversée par trois routes qui se rejoignent en son cœur. Afin de garantir la sécurité des voyageurs, des relais ont été installés tout le long de chacune de ces routes, complétés par un réseau d'abris fortifiés. Chacun peut les utiliser pour la nuit, avant de reprendre sa route, ou encore se prémunir des attaques des Hobbgobelins. Pour les légions perdues de Vartimius, tu liras cela à notre retour. Pour le moment, prenons du repos, car demain, ce sont au moins trois jours de voyage dans la forêt de Sylväter qui nous attendent."

L'Oeil du CycloneWhere stories live. Discover now