Chapitre 6, partie 3 : une nuit à l'auberge

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            - Qu'est-ce qui bien rôder dans cette forêt, se demanda à voix haute Artimius.

- Des Umbras. Lui répondit le sergent, croyant que la question lui était adressée. Ils sont très dangereux et très nombreux.

- Sait-on d'où sortent-ils ? Le pressa Scipio.

- Non, pas encore. D'où les patrouilles. Nous cherchons le moindre indice, mais depuis trois mois, nous n'avons fait que chou blanc.

- Et sinon, qu'est-ce qu'un Umbra exactement, demanda Artimius, totalement ignorant de la chose.

- Ce qui peut s'apparenter à ton pire cauchemar, répondit du tac-au-tac Scipio, sans même lever les yeux vers son inculte d'élève. Sergent, où est la prochaine auberge-relais ?

- La prochaine auber... ? Mais, elle se trouve à plus de soixante kilomètres d'ici ! Vous ne l'atteindrez jamais à temps pour vous mettre à l'abri ! Le patron, un humain, ferme ses portes très tôt en ce moment.

- Et bien nous allons tout faire pour y arriver. Merci sergent et prenez soin de vous, je vous rappelle que vous me devez encore une revanche.

- Je me souviens surtout que vous me devez dix livres-alfii ! "

Les trois cavaliers partirent à brides abattues. En passant devant le sergent, Artimius l'entendit leur souhaiter "bonne chance". Apparemment, les trois Alfs allaient au devant de gros ennuis. Et Artimius détesta l'idée.

Ils galopèrent des heures durant. Sans jamais s'arrêter. Poussant leurs montures jusqu'à leurs limites. Plusieurs fois, la seule agilité de son cervus empêcha Artimius de passer cul-par-dessus-tête et de se retrouver allongé au sol.

Ils dépassèrent la fameuse auberge désertée. Bien que n'ayant eu quelques secondes pour l'observer, Artimius vit dans quel état de délabrement se trouvait-elle. Un incendie s'y était sûrement déclaré, étant donné la suie de présente sur ses murs, mais on put clairement distinguer les signes d'un combat. Une escarmouche des plus terrifiante avait dû avoir lieu en ces lieux.

Passant en trombes devant, les trois Alfs laissèrent rapidement les ruines de l'auberge-relais derrière eux. Ainsi que le mystère de sa destruction.

La luminosité se mit à faiblir rapidement. Scipio hurla à ses compagnons de presser encore le pas. Mais, galoper ainsi dans la pénombre, sur une route pavée, même entretenue, le risque de chute augmentait drastiquement. Augustus parvint faire entendre raison à son frère, à force de cris et de jurons. Les cavaliers ralentirent leur allure, le temps de voir les torches apparaître et illuminer la route.

Scipio repartit de plus belle, au grand dam de ses compagnons et de leurs montures. Puis, des lueurs apparurent au loin, sur la route. Les feux des lumières de l'auberge. Ils avaient encore une chance d'y parvenir avant la nuit.

Sans s'en apercevoir, Scipio fit forcer l'allure.

Tant bien mal, les trois Alfs arrivèrent devant la poterne du mur d'enceinte en bois de l'auberge. L'endroit avait été fortifié. La poterne était gardée par une quinzaine de guerriers portant les mêmes armures que le sergent et ses hommes, plus tôt sur la route.

Les guerriers Alfs avaient une mine patibulaire et semblèrent peu enclins à laisser entrer les trois voyageurs. Pourtant, lorsqu'Augustus se fut présenter, tout tendant un médaillon, symbole de son autorité de conseiller, les guerriers s'exécutèrent et ouvrir les portes de la poterne. Ils invitèrent les voyageurs à emmener leurs montures dans l'écurie, puis à rentrer dans l'auberge proprement dite. Un couvre-feu ayant été instauré, il fut obligatoire pour les voyageurs de ne pas rester à l'extérieur dès lors la nuit tombée.

Les trois Alfs s'exécutèrent. Après avoir mener leurs montures à l'écurie où deux palefreniers les prirent en charge, ils se rendirent à l'intérieur de l'auberge, un grand bâtiment tout en longueur et haut de trois étages, au toit fait de tuiles et aux murs de torchis.

Finalement, Artimius allait passer la nuit dans un véritable lit et cela lui convenait parfaitement.

L'Oeil du CycloneWhere stories live. Discover now