Chapitre 3

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Les autres nous regardent.

- Soyez plus fortes, gardez votre sang froid. Votre agresseur sera souvent plus désordonné qu'autre chose pour avoir ce qu'il veut de vous. Ne le laissez pas vous atteindre. Soyez méthodique.

Amandine a intégré apparemment ces notions car chaque assaut est repoussé habilement. Je finis à terre et bloquée. Toutes applaudissent. Elle me relâche et avec un petit sourire adressé à toutes je pointe mon doigt vers l'horloge. Il est 20h52.

- Oh non c'est déjà fini ! Ronchonne Marie.

- Ça a duré plus que prévu, n'hésitez pas à utiliser les douches qui sont mises à votre disposition. On se voit la semaine prochaine mesdames. Amandine seras-tu de nouveau présente ?

- Bien sûr qu'elle le sera ! Hein Amandine ?

- Je ne sais pas... Je ne voudrai pas m'imposer comme ce fut le cas aujourd'hui.

- Si tu souhaites rester je ferais intégrer une nouvelle personne pour se mettre en binôme avec toi. Donne-moi ta réponse lundi au plus tard, que je m'organise.

Les filles retournent aux vestiaires, quelques-unes profitent de se laver et d'autres filent directement. Je finis avec la paperasse, quand tout le monde sera parti, je fermerai l'association. J'entends des pas approchant du bureau. Elle se tient debout devant moi, ses cheveux sont mouillés.

- Courageuse.

- Pas tellement sachant qu'elles ne sont pas très loin.

- Certes, ça ne m'arrêtera pas. Au restaurant aussi il y avait du monde à côté. Puis les connaissant elles ne repasseront pas par cette salle vu que la sortie est à l'opposé.

- Je sais me défendre maintenant.

Je ris un peu en me reconcentrant sur mes papiers.

- Tu veux quoi au juste ? Le cours est fini, et tu semblais pressée de partir à la base.

- Te dire que ce n'était pas la peine de chercher quelqu'un d'autre pour jeudi prochain.

- Tu ne reviendras pas ?

- Si.

- Alors ce n'est pas une bonne idée.

- Pourquoi ?

Je la regarde de nouveau. Mes yeux la transpercent, elle déglutit.

- Tu connais la réponse. As-tu envie de jouer avec le feu ? Écoute, il n'y a plus personne. Je suppose que tu n'y as même pas fait attention.

Je me lève et m'approche peu à peu d'elle. Elle recule, laisse choir son sac et sa veste à terre.

- Derrière toi il n'y a qu'un mur, aucune échappatoire.

Elle va pour tourner la tête.

- Non, ne regarde pas derrière toi sinon tu me perds de vue et je t'assure qu'il ne faut pas me laisser cette occasion.

- Et je fais quoi alors si je touche le mur ?

Elle a un hoquet quand elle le touche justement. Par réflexe ses yeux pointent en direction de la sortie et elle amorce de courir à elle. Je l'attrape et là, elle applique une nouvelle fois ce qu'elle a appris. Je la maîtrise pourtant sans soucis. Elle ne peut plus bouger. Nous sommes encore debout.

- Le souci vois-tu c'est que je ne suis pas désordonnée et que je fais preuve de plus de sang-froid que toi.

- Laisse-moi partir s'il te plaît.

Je défais mon emprise et elle tombe au sol. Deux options s'offrent à moi, soit je la laisse effectivement partir, soit je la plaque à terre.

- Relève-toi !

- Pourquoi faire ? De toute façon tu vas me remettre à terre non ?

- Ne me tente pas, casse toi.

Je passe devant son corps étendu. Ma belle antilope peine à se relever, j'ai induit des fourmis dans sa jambe en bloquant judicieusement sa circulation sanguine. Je prends mes affaires et attends à la sortie pour faire la fermeture. Au bout de cinq minutes je trouve que ça commence à faire long. Ma patience est vacillante. Je retourne à l'intérieur, elle ne s'est toujours pas relevée.

- Que fais-tu bordel ? Ton mec ne t'a pas préparé un petit plat qui doit refroidir maintenant ?

Elle ne semble pas décidée à bouger. J'attrape son bras pour l'aider à se relever mais je finis sur le dos chevauchée et maintenue.

- T'as dû la réfléchir celle-là non ?

- Qu'est-ce que tu me veux ? Je ne te lâcherai pas avant de savoir.

J'ai envie de rire, sa petite colère m'indiffère, je la laisse penser qu'elle a le dessus.

- Ça va durer un moment.

Je me dégage, elle se retrouve sur le ventre, la joue droite collée à l'un des tatamis qui jonchent le parquet.

- Blocage, combien de fois devrais-je te le répéter ? N'essaie pas de bouger sinon tu vas avoir mal.

Les gens sont incompréhensibles, on les prévient et ils insistent. Un petit cri s'étouffe dans sa gorge. Je libère une de mes mains et penche mes lèvres à son oreille gauche.

- Tu veux donc savoir ?

Ma proie panique de nouveau, elle bouge plus fortement au détriment de douleurs plus vives.

- Ça ne sert plus à rien de te débattre. Je vais t'apporter quelques réponses.

Ma main passe le long de son flanc pour soulever son petit t-shirt. Sa peau est très douce.

- Arrête !

Cet infime espoir s'étrangle.

- Pourquoi ? Je t'ai laissé ta chance... Tu t'es jetée dans la gueule du loup. Du grand méchant loup. Maintenant assume !

Mes doigts passent sous son jeans.

- J't'en supplie...

Self ControlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant