Self Control

Chapitre 6

Il faudra que je limite mes activités, adieu le sport, les cours et tout.

- Jeudi c'est donc râpé !

- Bah non, tu feras le cours à ma place mais sous mes directives.

- Arrête de sourire bêtement avec cette tête de vainqueur j'n'ai pas dit oui.

- Si ! À l'instant ! Ça me permettra en plus de laisser à Émilie le temps de s'organiser pour me remplacer.

- T'as gagné...

- Je sais bien, je t'aime aussi !

- Pfff, je t'aime. On rentre ?

J'accepte volontiers je suis complètement morte. On papote sur le chemin du retour. En arrivant le repas n'est pas fini. Isa choppe du dessert et nous montons à l'étage. Je prends ma douche et on se couche, je ne sais pas l'heure qu'il est. On a toujours dormi ensemble pendant les grands rassemblements, depuis petites. D'habitude elle me pousse du lit mais ce soir elle a pris soin de moi et je me suis endormie tel un bébé.

*

- Debout.

Je me sens secouée doucement. Il fait encore noir.

- Allez !

- Quoi !

Je suis de mauvais poil lorsque je n'ai pas assez dormi.

- Il est 9h bouge ton cul !

- On est pressé ?

- Tu me désespères.

Cat' nous bouscule pour que l'on se réveille, elle a toujours été matinale contrairement à Isa et moi.

- Laisse-nous dormir encore un peu.

Isa râle et vient s'enrouler autour de moi. Catherine, de deux ans mon aînée, prend un air des plus blasés.

- Si vous n'étiez pas mes frangines... C'est quoi cette position sans déc ?

- T'es jalouse ? Viens avec nous t'es pas encore en tenue "chic", maman viendra nous sortir du lit au pire.

- Ah non !

- Allez ça fait longtemps !

Je me déplace non sans mal avec Isabelle qui s'est rendormie. Je vois qu'elle hésite puis se laisse tenter. On parle un peu d'elle, elle est plus accessible quand son mec n'est pas dans les parages. Je sais qu'elle ne veut rien savoir de ma vie depuis qu'elle sait que je suis homo, elle a rejeté catégoriquement cet aspect de moi. Après quelques sujets abordés elle se laisse tenter de nouveau par Morphée, je les rejoins à mon tour.

J'ouvre les yeux, je me sentais observée et effectivement notre mère est là, à nous regarder tendrement. Je lui souris, elle me le rend des étoiles plein les yeux. Nous voir réunies ainsi comme lorsque nous étions jeunes la plonge dans une douce nostalgie.

- Je les réveille comme au bon vieux temps ?

- Laisse-moi me boucher les oreilles avant.

Elle en rit d'avance. Je m'approche de la joue de ma grande sœur et la lui mords férocement puis enchaîne avec la petite. Elles hurlent de mécontentement et ma mère redouble de rire, je la rejoins et les deux spécimens ne tardent pas à en faire autant.

- Il est 13h les filles, on ne va pas tarder de passer à table. Préparez-vous mes anges.

Elle part au salon je suppose.