Chapitre XXVI: Aube Finale

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Tandis que Zaratholi décrivait l'épée, Luacha vit pour la première fois le garde éprouver des émotions, signe probable que derrière les deux fenêtres de l'âme de celui-ci étaient retenues des informations qui ne sortiront pas de sa bouche. Luacha s'était rendue compte de toute la longueur de son erreur, qui s'était même érigée en phrases complètes. Cette erreur fut d'oublier, puis de tuer à coup de vérités inconsidérées le mensonge dont Guillaume s'était revêtu depuis hier soir, ce qui était équivalent à une lâche dénonciation. Luacha se sentit d'une stupidité et d'une incompétence édifiante, qui aura non seulement des conséquences graves pour son ami, mais potentiellement pour elle-même si elle se faisait prendre. Maintenant, son vœux de toujours raconter la vérité lui apparaissait comme naïf vis a vis des dures réalités, et allait devoir être brisé pour le plus grand bien. «Dis-moi tout ce que tu sais sur cette arme, jeune fille.

-Je ne sais rien, Guillaume vous l'a déjà dit, il l'a simplement trouvé par hasard dans le désert.

-Ceci est faux, déclara Zaratholi. Les signes de ton corps montrent que tu ment.

-Je voulais m'assurer qu'il n'avait pas menti sur ce sujet, fit le chef. Mais je dois dire que je ne suis pas vraiment surpris de voir que tu fais aussi partie de la combine. Donc maintenant, répond une nouvelle fois à ma question, et sans mensonge, car Zaratholi, ici présent, est parfaitement capable de voir si quelqu'un ment ou pas, et il serait dommage que tu perde non pas une, mais deux mains.»

Luacha trembla. Ce sur quoi elle s'était engagée était bien pire qu'un chemin d'erreur, c'était un véritable trou à fourmilion. Au mépris de son choix et de son libre arbitre, ils allaient tous les deux souffrir par faute, peu importe ce qu'elle dirait. Mais a ses yeux, avoir dit la vérité resta quand même une erreur, car continuer dans cette voie en ayant conscience des intentions de Guillaume de ne rien révéler aurait tout simplement été de la délation. Elle avait quand même essayée. Mais l'heure actuelle n'était plus aux essais... Luacha fit une prière aux dieux et à son village de bien vouloir lui pardonner au cas où le pire se produirait, et parla.

«Cette épée reposait prés de mon village, au sein d'un temple blanc. Personne ne sait qui à construit le temple, ou quand il fut construit, et il en est de même pour l'épée.

-Tu n'a pas tout dit, devina le chef.

-(Soupir) Le temple était protégé par un spectre, et l'épée était retenue par un mécanisme. Il a fallu deux jours à Guillaume pour réussir à la retirer, en utilisant son sang.

-Comment ça, son sang?

-Il a pris l'épée par la lame en serrant tellement fort, que ses mains ont saignées.

-Et pourquoi voulait-il l'épée, pourquoi et comment tout se chemin depuis la Losserique?!

-Je ne sais pas.

-Elle ne ment pas, assura Zaratholi.

-... Amène-moi ce Guillaume.

-Je vais le chercher.»

Le garde à la peau blanche s'absenta de la tente pendant cinq minutes, seulement pour revenir en boitant avec Guillaume, dont le visage exprimait un sentiment similaire à celui de Luacha, avec la rage sourde ajoutée.

«Comme on se retrouve, fit le chef. On a découvert ton mensonge, et maintenant, on sait tout, sauf tes intentions. Allez, je t'écoute.

-Je vous jure que on est tombé sur vous par hasard! Répondit Guillaume.

-Nan, je ne parle pas de ça, mais de ça. L'Épée. Pourquoi avoir fait tout ce chemin pour une épée?

-Je suis tombé dessus par hasard.

Quintessence-Grains de Sable PrismatiquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant