someone like you. - idy 3

petit gâteau de riz.

Nuit du 25 au 26 Novembre 2034.

Je regarde le liquide transparent remplir mon verre un peu trop rapidement. D'habitude pour cet alcool, il faut utiliser des shooters, mais Ewan a préféré ceux des Mojitos. J'ignorais même que nous en avions au restaurant, mais soit... D'un geste brusque, je fais relever le goulot de la bouteille à Ewan en m'égosillant :

— Mais ça va pas la tête ?

Seul son rire me répond alors qu'il se sert à son tour. Cho et YooSung, les deux autres employés, ont déjà leurs boissons et nous attendent pour trinquer, bien que ce soit notre cinquième ou sixième verre ensemble.

— Tu sais quoi, Kwan-Sun ? m'interroge Ewan ce qui me fait froncer les sourcils.

— Arrête on dirait ma mère ! Appelle-moi Sun !

Mon collègue pose sa main sur mon épaule et son sourire s'agrandit fortement, heureux que je lui dise ça.

— Oh c'est trop chou. J'adore ! Sun, Sun, Sun, Sun...

Tout en récitant mon prénom en boucle, il tangue dangereusement sur place. Je réalise alors que l'alcool commence à avoir de l'effet sur lui. Secouant la tête, amusé de le voir comme ça, je l'aide à s'installer à côté de moi.

— Reste là, c'est plus sûr, lui soufflé-je.

Il plisse les yeux en me fixant puis il se penche vers moi et me déclare avec sérieux :

— Tu as raison. Il manquerait plus que je tombe dans le Nil !

Je lance un regard à mes deux autres collègues, mais l'attente devait être trop longue et ils ont bu cul sec leur verre avant de commencer un jeu quelconque.

— Il y a des flamants roses dans le Nil, continue Ewan.

Je me pince les lèvres pour ne pas exploser de rire, juste au cas où son côté bourré serait un peu susceptible.

— C'est méchant, un flamant rose ! T'en as déjà croisé un ?

— Je... Euh... Je ne crois pas...

— T'as de la chance !

Le temps que je ricane à son délire bizarre, je me cache derrière ma main. Je reprends un minimum de sérieux et lui demande pour lui rappeler qu'il voulait me parler de quelque chose à la base :

— Je sais quoi ?

— J'ai oublié... Ah si !

À cette exclamation, il me donne une grande claque sur l'épaule qui me fait grimacer. Je n'aurais pas imaginé que ce petit gars ait autant de force.

— Je suis heureux !

— Oh ! C'est... c'est cool, dis-je simplement.

Il croise les bras devant lui et tout en essayant de ne pas basculer en arrière à cause de son mouvement brusque, il s'étonne :

— Tu me demandes pas pourquoi ?

— Et pourquoi es-tu heureux, Ewan ?

— Ah ! Très bonne question, Sun !

Il appuie bien sur mon prénom, tout en retrouvant son sourire.

— Je suis ravi que tu me la poses de manière tout à fait... ipopipée !

Je ferme les paupières pour me contraindre au silence et retenir le rire qui menace de sortir.

— Je suis heureux parce que tu bois avec nous. Tu parles avec nous. Tu rigoles avec nous. Tu es avec nous. Tu vis avec nous !