Jour -2

353 24 95
                                    

Quelle idée de merde.

Katsuki rage. Devant le miroir de sa salle de bain, les ongles enfoncés dans le rebord du lavabo, les dents serrées et le regard mauvais, Katsuki se demande ce qu'il est en train de faire. Pourquoi est-ce qu'il s'est lavé les dents, là, maintenant, en plein après-midi alors qu'il se les ai déjà brossé juste après le déjeuner ? Pourquoi est-ce qu'il a envie de passer une main dans ses cheveux, juste pour remettre une mèche à sa place — où plutôt la remettre en désordre — ? Et surtout, pourquoi est-ce qu'il hésite autant entre son haut bordeaux et son pull noir ?

« Crève ! Hurle-t-il en balançant sa brosse à cheveux à l'autre bout de la pièce. »

Quelle connerie.

Le plus jeune des Bakugo a fait une très grosse erreur. Il n'aurait jamais du ramener ce sujet. Il le savait. Il savait très bien que sa mère allait faire des siennes. Il savait très bien qu'elle ferait tout pour le mettre dans une situation inconfortable, tout pour pouvoir le faire chier autant que possible.

Cette vieille truie a bien réussi.

Sur le rebord de l'évier, son téléphone vibre. Ça ramène un peu Katsuki à la réalité, et il se rend compte que dans son excès d'énervement, il a explosé la brosse. Elle l'avait mérité. Le blond fixe ses notifications, et il n'a même pas besoin de regarder le contact pour savoir de qui il s'agit. Avec ses foutus smileys.

:D
Je suis à la gare, j'arrive dans vingt minutes!

Vingt minutes ? Qu'est-ce qu'il fait encore torse poil au milieu de sa salle de bain !? Quand il croise son regard paniqué dans le miroir, il fronce les sourcils jusqu'à en avoir mal et coach son reflet, qui lui retourne les insultes. Après cinq minutes d'échange très productif, il attrape son pull noir et range rapidement le bazar qu'il a laissé derrière lui.

Il vérifie une dernière fois que rien ne traîne dans sa chambre, puis dans le salon, dans la cuisine, dans la buanderie et même dans le garage. Sa garce de mère aurait très bien pu laisser un truc gênant volontairement. Il rajoute rapidement une ceinture autour de sa taille, il sent que son pantalon va le lâcher au pire moment. Lui aussi doit être de mèche avec la vieille.

Quand la sonnerie retentit dans toutes la maison, Katsuki fait bien en sorte d'être le premier en face de la porte. Hors de question que ce soient ses parents qui aillent lui ouvrir. La honte.

Katsuki respire un grand coup, puis tire la poignée. A dix mètres de lui, derrière le petit portillon, se tient tête d'ortie et son stupide sourire, et il tient sur ses épaules un sac de camping, et de sa main droite tire une grande valise. Il en a encore trop fait l'idiot.


///////

« Heureusement qu'on ne travaille pas à l'hôpital, fit remarquer son père. Les pauvres, ils sont débordés.

— Les gens sont idiots, bougonna Katsuki. Y'a rien de compliqué dans 'Restez chez vous.'

— Tu as encore école jusqu'à vendredi ! Hurla en retour Mitsuki, ne t'avise pas de sécher, sinon ça va très mal se passer pour toi, enfant ingrat.

— Je sais ! Pas la peine de me crier dessus ! — Un calme s'installa dans la pièce. Katsuki avait quelque chose à dire. C'était très clair. Les yeux de ses deux parents étaient rivés sur lui, ceux de sa mère prêts à tout analyser — Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?

— Dis.

— Mais laisse moi manger ! Espèce de folle hystérique.

— Dis. Nous.

En Quarantaine (Avec Toi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant