Chapitre 3

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- Sale bête ! 

Les mots sortent de ma bouche comme du venin alors que j'essaie de retirer les nœuds du pelage du chat. Je regrette immédiatement d'avoir prit ce sac à puce sous mon toit. Lorsque je suis rentrée il y a quelques heures maintenant, j'ai immédiatement prit une boite de thon qui se trouvait dans une armoire et j'ai mis son contenu dans un bol. J'ai ensuite remplit un bol d'eau et je les ais mis près du chat que j'ai déposé sur des couvertures que j'avais vite mis au sol en rentrant histoire de ne pas le poser sur la carrelage froid. Malgré sa faiblesse le chat s'est relevé et s'est jeté sur la nourriture. Je l'ai bien sûr un peu aidé pour ne pas qu'il tombe. Il m'a grogné quelques fois dessus mais il était trop occupé à manger pour me prêter attention. 

Je suis ensuite sortie pour aller emprunter les brosses spécial chat de ma voisine de palier qui a bien voulue me les prêter. Quand je suis revenue, le chat mangeait encore. J'ai donc attendu. Je l'ai vu voyager, en titubant, dans la maison. Il s'est ensuite hissé sur le canapé, je l'ai approché doucement avec un petit sourire chaleureux. Il a feulé avant de donner un coup de patte dans le vide. Le pire fut quand j'ai posé la brosse sur lui. Il s'est mit à grogner puis il m'a griffé. 

Je persévère cependant! Il n'a presque plus de noeud, il devrait s'estimer content. Déjà, il pourrait fuir et aller se planquer, mais non, il reste en place et me crache dessus tout en me griffant le bras. Je suis bonne à tout désinfecter par la suite... J'enlève le dernier noeud en me prenant un nouveau coup de griffe au passage. Je soupire bruyamment en lançant les brosses au loin et en m'éloignant du chat qui me lance un regard mauvais. Je me lève, je vais soigner mes blessures et je pars à la cuisine pour couper un steak que j'avais préparer pour moi à la base. Je mets les morceau dans un bol que je pose sur le sol. L'animal se précipite vers le récipient et dévore la viande, un fois qu'il finit, il boit un peu avant de se diriger vers ma chambre et se poser sur mon lit. 

- Hey! Dégage de là sac à puce! 

Le chat est couché  sur ma couverture, il me regarde en clignant lentement des yeux, sans bouger le moindre muscle. Mes épaules s'affaissent. 

- Ok, reste là mais seulement le temps que j'aille me laver! 

Je pars vers la salle de bain, je prends une douche, oubliant que j'ai des pansements pour les coupures profonde que ce chat m'a fait, je sors, je remplace les pansements, je me coiffe, je m'habille pour retourner dans ma chambre. Le félin, qui dormait, relève la tête vers moi avec un regard endormi et défiant à la fois. Je soupire longuement. Qu'est-ce qui m'a prit de prendre cette bête avec moi? Je ne sais pas m'occuper des animaux... Mais je ne vais pas le remettre dans la rue, ni même l'abandonner dans un refuge. Je soupire et je me mets dans mon lit en laissant de l'espace à l'animal qui semble pas prêt de bouger. Il plisse les yeux alors que je m'assis en tailleur. 

- Faudrait te trouver un nom nan? Alvin ça te va?

La chose qui suit, dépasse tous mes entendements, le chat plisse encore plus les yeux et me répond mais pas en miaulant comme n'importe quel chat mais en parlant comme un humain. 

- Alvin, sérieusement ? Puis j'ai déjà un nom je te signale. Je m'appelle Adam.

Mes yeux deviennent ronds comme des soucoupes, j'ai un geste brusque de recule. Un cri de surprise s'échappe de ma bouche. Le chat a parlé, le chat a parlé. 

- Tu... Oh putain.

Le chat me répond à nouveau comme si de rien n'était, avec une voix masculine. Une voix bien humaine. 

- C'est grossier venant d'une femme.

- Comment... TU PARLES?

Le chat, Adam, me répond à nouveau, sa bouche bouge comme s'il parlait comme moi ou comme un humain normal.

- Tous les animaux parlent la différence est que toi tu comprends ce que je dis. Donc la question est plutôt, pourquoi toi tu me comprends ?

Quelle question! Comme si je pouvais savoir ça... Comme si en me réveillant aujourd'hui j'avais décidé de comprendre les chats. 

- Tu crois sincèrement que je le sais! 

Je vois le ventre du chat se relâcher d'un coup, signe qu'il vient de soupirer. 

- Si tu n'y met pas un peu du tiens, cette cohabitation va être longue !

Je ferme les yeux et je prends ma tête entre mes mains en murmurant à moi-même : 

- C'est sûrement un effet secondaire au traitement...

- Il doit être sacrément puissant ce traitement pour que tu comprennes les mots d'un chat, dit le félin avec un air moqueur. Même si de toute évidence je ne suis pas n'importe quel chat.

- De toutes évidence je suis trop fatiguée ou je suis en train de rêver...

Je viens de rétorquer cette phrase presque avec agressivité. Mais c'est sans compter sur le chat qui réplique à son tour : 

- Vu ta sale tête, oui tu es sûrement fatiguée mais non tu ne rêves pas.

Je me pince le bras pour en être sûre puis je prends un air offusqué. Ce chat vient de me juger, parce qu'un chat ça juge une apparence maintenant? 

- Tu es qui pour juger ma tête? Tu n'étais pas très beau à voir non plus !

- J'ai vécu dans la rue alors je ne peux pas être numéro un de beauté ! Alors que toi tu sembles vivre plutôt confortablement alors tu n'as aucune excuse pour faire autant peur à voir.

J'ouvre la bouche pour laisser échapper une exclamation d'indignation. 

- On a pas tous un sommeil correct ! Si ma tête ne te plait pas je peux t'envoyer dans un refuge, les têtes des bénévoles seront meilleures pour toi...

Adam lâche un soupire. 

- Ne sois pas si susceptible, je plaisantais, enfin à moitié.

Je lance un regard noir au félin, si quelqu'un entrait dans ma chambre en ce moment je crois qu'on me prendrait pour une folle à lier... Surtout que je ne sais pas si les autres peuvent comprendre ce qu'il dit. Je soupire en affaissant mes épaules puis je regarde le félin qui se lave une de ses pattes avant. 

- Ouais... Donc tu t'appelles Adam?

Le concerné arrête tout mouvement puis porte son attention vers moi. 

- Oui Madame, je m'appelle Adam. Et toi, c'est quoi ton petit nom ?

- Gabrielle Florès...

Adam se lève s'étire en baillant puis se met en position assise pour me fixer de ses yeux bleus. 

- Tu n'es pas née ici, n'est-ce-pas ?

- Je suis d'origine péruvienne mais je suis née ici. Et toi?

- Alors tu vas rire mais j'ai toujours vécu ici, que ce soit en tant qu'humain ou en tant que chat.

Mes yeux s'ouvrent en grand. Il était humain avant... J'ai un peu de mal à y croire mais vu ce que j'ai pu voir au cours de ma vie je pense que je peux bien prendre le temps de m'y intéresser... 

- Tu étais humain avant?

- Tout à fait ! Psychologue et scientifique, je passais ma vie entre mon appartement et mon laboratoire. Jusqu'au jour où mon labo a explosé et moi avec. Je me suis réveillé dans ce corps et depuis j'erre sans but.

Un psy en plus, c'est complètement fou... Je préfère ne pas parler de ça au mien parce qu'il va sûrement me prescrire des anti-hallucinatoire. 

- Waw... Moi qui pensait que la réincarnation n'existait pas...

- Je pensais pareil puis me voilà.

Je masse le cartilage de mon nez en soufflant. Toute cette histoire me semble dingue... Je regarde le chat puis je soupire à nouveau. 

- D'accord, tu sais quoi, on va aller dormir, et on verra demain. 

Resurrection's languageWhere stories live. Discover now