Chapitre 5

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Mon estomac se tord, le fait de laisser Adam seul chez moi m'angoisse un peu. J'ai peur de retrouver ma maison en ruine. Bon, j'exagère peut-être un peu mais après ce qui s'est passé ce matin, je redoute le pire. Qu'est-ce qui pourrait être pire qu'un pipi sur la couverture ou un caca sur mes chaussons? Des lampes cassées? Rideaux déchirés? Vases en éclats sur le sol? Je crains le pire... Oui. 

Je n'ai jamais eu d'animaux. Peut-être un poisson rouge mais j'étais si jeune que je me souviens à peine de lui. Il a fallut alors qu'un chat apparaisse alors dans ma vie... Mais je ne peux pas blâmer cette pauvre boule de poil même si celle-ci est un ancien psychologue et scientifique à ses heures perdues et qu'il semble doté d'une pointe d'arrogance... C'est moi qui ai choisis de ramener Adam sous mon toit, à moi d'en assumer les conséquences. 

J'ai pris exceptionnellement congé aujourd'hui pour me rendre dans une boutique spécialisé pour animaux et pour rentrer au plus vite par la suite et consacrer un peu de temps à Adam qui devrait avoir besoins de quelqu'un pour avoir des repères. Bien qu'il semble déjà bien les avoirs vu comment il s'est soulagé sur mes affaires ce matin. 

Je me balade entre les rayons, panier à la main. J'ai déjà les croquettes, j'ai pris des brosses pour ses poils, quelques friandises ainsi qu'un ou deux jouets, normalement ça devrait faire l'affaire. Il ne manque plus que de la litière, un bac à litière et un arbre à chat, histoire qu'il évite de ruiner mon canapé! 

En tournant au coin d'un rayon je tombe nez à nez avec un visage familier, bien plus que familier qui me sourit dès qu'il me voit, ses yeux sont bruns et ses cheveux sont noir, il a une barbe de quatre jours et il porte des lunettes carrée arrondies sur le dessous. Je me force à sourire et j'essaie de paraître la plus naturelle possible. Devant moi se tient le fils de mon ancien coéquipier, Amadeo Mendez. Il est le portrait craché de son padre, chose qui ravive quelques souvenirs douloureux. Son père était mon équipier et mentor, il m'a prise sous son aile lorsque je suis arrivée au poste en tant qu'inspecteur, il m'a tout apprit. Je lui doit tout y compris la vie... Sergio m'a sauvé la vie... Il a préféré prendre ma place. Normalement c'est moi qui aurait dû y passer, c'est moi que ce tueur aurait dû tuer... Et Sergio s'est sacrifié... Mais ça ne m'a pas épargné... J'ai tout vu et ces images vont me marquer à tout jamais. Les tortures qu'il a subie... Il ne cessait de me dire que tout allait bien se passer alors que ce salaud lui entaillait la peau avec un couteau à lame dentelé... Je frissonne rien que de repenser à ça... La manière dont il a ouvert sa boîte crânienne avec une scie sauteuse pour mettre de l'acide dans son cerveau et retirer toute la bouillie avec une petite cuillère... J'ai vu mon équipier agoniser durant de longues heures avant de rendre son dernier souffle en me lançant un regard vide de toute expression. Je n'ai rien su faire, j'étais tétanisée et surtout très bien ligotée. Le tueur a appelé la police et prit la fuite... Le temps que les forces de l'ordre rapplique, j'ai eu le temps de regarder encore et encore le cadavre de mon équipier gisant sur le sol, la bouche ouverte et le regard vitreux... Repassant cette horrible scène en boucle et en boucle dans ma tête...

- Gabrielle! Quelle surprise! 

Je relève la tête en esquissant un nouveau sourire, heureusement que j'ai pris des médocs ce matin sinon je serais en pleine crise d'angoisse. Amadeo me regarde en souriant, il semble avoir fait son deuil, si seulement je pouvais en faire de même. 

- Salut... 

Ma voix est faible et sèche. Ce n'est pas voulu, je suis comme ça avec tout le monde. 

- Comment tu vas depuis le temps? demande le jeune homme avec un large sourire. 

- Oh... Bah ça va. Et toi? 

Amadeo me sourit à pleine dent, j'avais oublié à quel point il pouvait être séduisant. Sergio me l'avait présenté en espérant qu'il y ai une romance entre nous et aussi parce qu'il estimait que son fils méritait une femme comme moi. Sacré Sergio, il me manque vraiment beaucoup. Après son assassinat, je me suis beaucoup éloignée de sa famille parce que le fait de les voir me faisait me sentir encore plus coupable de ne rien avoir pu faire... 

- Oui ça va. On ne t'a pas vue depuis longtemps, tu manques beaucoup à maman. Il faudrait que tu passes une fois. 

- Oh euh... Oui. Amadeo, c'est vraiment un plaisir de te voir mais je dois rentrer absolument...

Je passe devant lui à toute vitesse, il m'attrape délicatement le bras, je me retourne vers lui qui me sourit toujours. 

- On pourrait se faire un resto une fois? Ou aller boire un verre? 

Un sourire crispé étire mes lèvres. 

- Ouais... Une fois, écoute je t'appelle plus tard. 

Je fonce à la caisse pour payer mes articles puis je fonce à ma voiture. Je charge mes achats dans le coffre et je souffle une fois assise derrière le volant. J'essaie de me vider la tête le plus possible jusqu'à chez moi. Je prends l'ascenseur, je traverse le couloir et je rentre dans mon appartement. Une fois arrivé je lâche tout ce qui se trouve dans mes bras. Ma bouche s'ouvre en grand face au massacre qui se trouve devant moi. Il y a des morceau de papier toilettes éparpillé partout dans mon salon, un oiseau mort gît sur ma table basse, moi qui pensait que laisser accès au balcon serait une bonne idée, il y a un vase cassé et un coussin éventré sur le canapé. Adam, quant à lui, est accroché aux rideaux et me regarde avec de grands yeux, s'il pouvait, je suis sûre qu'il aurait arboré un sourire innocent. Je soupire longuement et je lance un regard noir au chat... 

- Je peux tout t'expliquer! 

Quand je pense que ça fait que commencer... 

Resurrection's languageWhere stories live. Discover now