Partie 27.

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16 mars :

« Ça t'a plu ? » demanda Guillaume à Aurélien lorsqu'ils sortirent de la salle de cinéma, main dans la main.

Le plus jeune ne répondit rien et en se tournant vers lui, il s'aperçut qu'il avait les yeux dans le vague. Guillaume s'arrêta dans le hall du cinéma, juste devant la sortie, et poussa un petit soupire.

« Eh, Aurél... l'appela-t-il en resserrant légèrement ses doigts sur sa main pour le sortir de ses pensées et Aurélien se tourna alors vers lui, un petit air perdu sur le visage.

— Pardon... Tu disais...? »

Guillaume fronça les sourcils, une légère inquiétude s'immisçant alors en lui en voyant le regard déboussolé que lui lançait son petit-copain.

« Je disais... Le film t'a plu ? répéta-t-il en attirant Aurélien à lui afin de le rapprocher de lui et de pouvoir passer sa main dans sa frange. Quelque chose te tracasse ?

— N-Non... C'est rien... balbutia Aurélien en détournant le regard et Guillaume soupira, un petit sourire sur les lèvres.

— Aurél... Tu ne sais pas mentir...

— J-Je ne te mens pas... répondit aussitôt le plus jeune en se tournant vers lui et lui lançant un regard inquiet.

— Alors... Peut-être que tu me caches quelque chose ? dit-il en reformulant son propos. Dis-moi ce que c'est, Aurél. Si ça te perturbe au point que tu te perdes dans tes pensées, tu devrais m'en parler. Je t'écoute, mon chat. »

Il vit Aurélien se mordre fébrilement la lèvre, semblant se demander s'il devait lui raconter ce qui le tracassait, et il fit glisser sa main de ses cheveux à sa nuque pour caresser cette dernière doucement.

« C'est sans doute rien mais... Claude avait l'air particulièrement sur les nerfs hier soir... expliqua le plus jeune en lui lançant un petit regard inquiet. Je lui ai demandé ce qu'il n'allait pas avant d'aller me coucher et il m'a dit de ne pas m'inquiéter, qu'il allait s'en charger... Je ne sais plus. Je ne sais pas ce qu'il avait mais... Je suis inquiet. »

Guillaume plongea son regard dans celui, larmoyant, de son petit-copain et ne répondit rien un moment avant de lui offrir un petit sourire.

« Ne t'inquiète pas, Aurél. Il devait seulement avoir une mauvaise journée, c'est tout. D'accord ? »

Aurélien lui lança un regard hésitant avant de hocher lentement la tête et il le prit dans ses bras afin de déposer un petit baiser sur son cuir chevelu. La veille il avait demandé un rendez-vous avec son patron pour lui dire qu'il démissionnait, maintenant qu'il avait écoulé les stocks en sa possession. Son patron avait seulement rit en apprenant pourquoi il voulait le voir, lui disant qu'il était heureux qu'il sorte enfin du circuit pour reprendre sa vie en main. Il lui avait demandé pourquoi il avait pris autant de temps à lui dire qu'il voulait partir alors que ça faisait déjà des semaines qu'il s'en doutait et quand Guillaume lui avait dit que c'était seulement parce qu'il voulait faire les choses bien et pas précipitées en lui laissant sa marchandise sur les bras, son patron lui avait dit qu'il était un bon petit gars. Il connaissait ce dernier depuis qu'il avait quatorze ans et il savait depuis longtemps que celui-ci espérait pour lui qu'il quitte le circuit et retourne à une vie plus saine. Il était soulagé d'en avoir enfin terminé avec toute cette histoire et espérait que cela arrangerait les choses avec Claude.

« Tu lui as reparlé depuis ? lui demanda alors Aurélien et il sortit de ses réflexions pour se concentrer sur le plus jeune à nouveau.

— Mm ?

— Mon frère, dit Aurélien en lui offrant un petit sourire. Tu lui as reparlé depuis janvier ?

— Ah, non... J'attendais d'avoir réglé des trucs avant de reprendre le contact avec lui.

— Quels trucs ? lui demanda le plus jeune en le regardant d'un air inquiet et il lui sourit tendrement, caressant sa joue pour le rassurer.

— Des trucs sans importance. Tu n'as pas à t'en préoccuper, d'accord ? dit-il en lui souriant tendrement. Tout est terminé, maintenant. Je vais aller parler à Claude. »

Aurélien hocha la tête d'un air hésitant et il vit une lueur de doute passer dans ses yeux. Il se pencha vers lui pour l'embrasser avec tendresse et quand il se recula, il lui sembla qu'Aurélien était plus serein.

« Ça va mieux ? T'es rassuré ?

— O-Oui, un peu... répondit Aurélien sincèrement. J-Je vais aller aux toilettes avant de partir, tu m'attends ?

— Je t'attends devant le ciné pour prendre un peu l'air, dit-il en souriant. On va goûter après ? Chez George ?

— Oui ! Trop bien ! »

Guillaume rit devant l'enthousiasme de son petit-copain et le suivit du regard avec tendresse quand il tourna les talons après avoir plaqué un petit baiser sur ses lèvres. Il exhala un petit rire de bonheur avant de se diriger vers la sortie du cinéma. Il prit une profonde inspiration une fois dehors en fermant les yeux et lorsqu'il les ouvrit à nouveau, il leva les yeux au ciel. La vie lui semblait belle, il était heureux comme il ne l'avait jamais été auparavant, et une seule ombre restait désormais à effacer de ce tableau de bonheur. Ombre qu'il aperçut marcher dans sa direction lorsqu'il tourna la tête en entendant quelqu'un l'appeler dans la rue. Claude.

Fiction OrelxGringe - Reste loin de lui.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant