🌺 Chapitre 4 🌺

334 29 45
                                    

Pdv Juvia :

Mes pieds me portaient tous seuls vers le grand portail de fer forgé. Mon esprit lui, était ailleurs.
Autour de moi le bruit ambiant montait crescendo, me confirmant que j'étais presque arrivée. Je levais lentement les yeux vers l'entrée de l'Université. Étrange sensation que celle d'être prise dans le tourbillon des corps autour de moi... Une marée humaine qui m'emportait vers le bâtiment de pierres rouges au bout de l'allée.
Inconsciemment mes mains agrippèrent les lanières de la boîte de mon violoncelle, nonchalamment posée sur mes épaules. Ma bouée dans la tempête.

Cela faisait maintenant deux semaines que mes cours avaient commencé. Je dois bien avouer que le rythme était plutôt intense. Entre les cours de violoncelle, de théorie, de composition, l'orchestre et mon travail au café, l'ennui n'avait pas sa place dans mon emploi du temps. Tant mieux, je pensais moins à lui....

Faux. Totalement faux.

Mes pensées toutes entières étaient tournées vers lui. Un moment d'égarement et me voilà emportée dans le bleu de ses yeux. Un bleu sombre, tempêtueux. Pourtant je ne l'avais pas revu... mais sans que je sache pourquoi, son souvenir me collait à la peau. Pourquoi m'avait-il regardé ce soir là ? Et toute cette colère en lui, pourquoi était-il si torturé ? Trop de questions sans réponses, le tourment de l'inconnu. Je soupirai et entrai dans le hall.

- Hey Juvia !

Je me retournai, cherchant dans la foule la voix qui m'appelait. Une main au loin semblait me faire signe et je dû me mettre sur la pointe des pieds pour tenter d'apercevoir quelque chose. Des cheveux longs, noirs ; une carrure imposante ; des piercings et un sourire joyeux : aucun doute possible, il s'agissait bien de Gajeel.

J'avais rencontré le jeune homme le premier jour de la rentrée, dans un échange comblé de maladresse lorsque j'avais compris qu'il était le fameux musicien qui donnait à Levy des airs de pivoine. Nous avions rapidement sympathisé. Et puis j'aimais bien son look de rockeur et son optimisme. Je pense que la phrase carpe diem avait été créée pour lui.

- Comment ça va Gajeel ?

- Merveilleusement bien ! déclara-t-il en accentuant chaque syllabe. Je ne pourrais pas aller mieux puisque j'ai un rendez-vous avec ma petite crevette. Je devrais peut-être lui écrire une chanson t'en penses quoi ?

Je riais à sa remarque. Sous ses airs d'ours mal léché, Gajeel cachait un grand cœur de sentimental. Cœur qui battait d'ailleurs très fort pour Levy .

- Ou alors je pourrais lui chanter Can't help falling in love d'Elvis Presley. Ce serait vraiment parfait ! Quoi que peut être un peu cliché. continua-t-il.

- Et si tu lui chantais Fields of Gold de Sting ? Ce serait plus subtile tu ne crois pas ?

Le jeune homme acquiesça d'un air sérieux : on ne rigolait pas avec ce genre de choses. Devenir la meilleure version de lui-même pour sa crevette était on ne peut plus important.

Je trouvais cette dévotion si touchante. L'amour était sans aucun doute l'un des plus beaux mystères de l'Univers. Deux êtres mêlant leurs souffles, leurs mains, leurs corps pour une danse avec la vie. Et le monde portait ces amants dans sa douceur, les berçait de la conviction qu'ils détenaient un secret. J'aimais à croire que moi aussi je découvrirais ce secret un jour. Mais pour l'instant je tournais en rond, malchanceuse au loto de l'amour.

La voix de Gajeel me ramena soudain à la réalité :

- Au fait Juvia, je sais pas si ça t'intéresse mais samedi je fais une soirée alors si ça te dit de venir t'es la bienvenue.

ArtistiqueWhere stories live. Discover now