UN RÊVE POUR DEUX🥀

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L 'immeuble était si grand que même en levant son menton à 145°, Ashel ne pouvais pas voir le tout dernier étage. Elle et le chef des espions se trouvaient devant la fameuse demeure du chancelier, le chef d'état qu'il fallait faire tomber.

"Tu te souviens de ce que j'ai dit ?"

Elle fit oui de la tête.

"Tu te présentes, tu lui lance un regard sexy..."
Ashel n'écoutait plus, elle observait, une femme couverte d'un hijab noir et dont on n'a percevait que les yeux.

"Tu lui dis que t'as ABSOLUMENT envie d'être sa secrétaire—"

La jeune fille dévisagea un groupe de jeunes d'environ son âge. Ils mangaient des glaces et riaient bruyamment. L'une d'entre eux portaient une robe courte à rayures rouges et blanches.

Elle baissa lentement les yeux sur son minable jean bleu usé et ses baskets blanches salies achetées à la dernière brocante de son village.

"Les filles ici sont plutôt branchées..."

Elle se sentait grotesque, différente, comme une bête de foire au musée du Louvre.

"Quoi ?" Craqua la voix de l'homme qui ne chercha pas à comprendre.
"Non, tu peux aussi dire que tu veux absolument faire un stage pour devenir secrétaire. Et si il refuse... je sais pas, débrouilles toi.  Du moment que tu peux voler les documents dès qu'il tourne le dos."

La jeune fille inspira profondément en roulant ses épaules en arrière. Un nouveau départ.
Elle devait espionner le chancelier Turc, et rapporter des informations aux autorités françaises.

Un grand sourire enthousiaste se forma sur son visage et elle voulût dire : « Je me sens capable de le faire. »

Mais... personne. À droite, à gauche, devant et derrière. L'homme s'était volatilisé.

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"Rose ? Rose ! C'était quoi ce bruit ?" une femme d'une soixantaine d'année, excessivement maquillée et en talons aiguilles, avança à pas rapides vers sa cuisine. En ouvrant la porte, sa bouche grande ouverte se figea. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur.

« MAIS QU'EST-CE QUE T'AS FAIS ? » hurla-t-elle, la main toujours sur la poignée.

« J... je vous demande pardon, madame. » répondit la femme de ménage. "J'ai juste voulu nettoyer la commode... Ça a glissé tout seul. Je vous jure—"

La vieille grimaça, ses yeux rivés sur le sol.
Un vase d'une valeur inestimable, tout droit importé de Chine par ses arrières, arrières, arrières, ancêtres du XIVe siècle venait d'être brisé par sa femme de ménage.

La vieille s'agenouilla auprès du vase qui n'était plus un vase et toucha les luxueux morceaux de verres éparpillés sur le carrelage, en imitant des bruits de sanglots. Puis, elle se releva et se jeta sur la domestique.

"TU TE REND COMPTE DE CE QUE TU VIENS DE FAIRE?!" elle tendit ses bras pour l'étrangler. "Espèce de bouffonne sans cervelle !"

La jeune fille, paniquée, s'enfuit à l'autre bout de la cuisine. "J'vous demande pardon—"

Le talon aiguille de la femme glissa sur un morceau de verre et elle tomba à la renverse en haletant.
Rose agrippa son tablier entre ses doigts.
"Madame, vous allez-"
"T'ES EST RENVOYÉE. J'en ai marre de toi, c'est fini ! Allez, ouste !"

Les pieds de Rose restèrent cloués au sol, ne sachant que faire, toujours adossée bêtement  au frigo.

"C'est bon, j'en ai assez," tonna la vieille, toujours par terre dans une position ridicule. " Tu es renvoyée. Dehors, maintenant ou j'appelle les flics !"

Les yeux de la servante se remplirent de larmes. Elle dénoua son tablier à carreaux violets, le jeta par terre avec fureur et se précipita misérablement vers la sortie.

Ashel leva la main pour sonner mais avant même que son doigt n'atteigne le bouton, la porte s'ouvrit brusquement.
Elle échangea un regard de quelques secondes avec une femme en sanglots qui avait un très gros chignon perché en haut de sa tête et le bas des yeux noirci par le mascara qui s'écoulait sur ses joues écarlates.
Puis, la femme bouscula Asheni sur le côté et s'élança vers l'escalier du bâtiment, pleurant de plus belle.

Istanbul, c'est bizarre.

Elle accepta cette scène comme le signe d'un bienvenu et entra dans l'appartement.

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