Chapitre 58 - Avant-dernier

460 26 15
                                    


Le soleil était déjà levé depuis un moment lorsque San et moi avions quitté le club, pourtant la soirée était passée en un éclair. Nous étions partis de la fête comme des voleurs en prenant juste le temps de récupérer nos téléphones, et j'avais envoyé un message à Maya dans la voiture pour lui dire que nous rentrions. Après le trajet, François-Victor nous déposa directement dans l'allée qui menait à chez moi, et nous ne nous fîmes pas prier pour rentrer.

Dès que nous fûmes à l'intérieur, je dégageai mes chaussures d'un revers du pied, enlevai ma perruque et la jetai sur le canapé ; San en fit de même avec sa veste et sa cravate. Il voulut plonger sa main dans ses cheveux mais se rendit compte qu'ils étaient bourrés de gel. Il soupira un grand coup et conclut :

- Bon, je crois qu'il est grand temps que j'aille la prendre cette douche.

Il se dirigea avec une lenteur extrême vers la salle de bain de la chambre, et voyant que je ne le suivais pas, il me sortit de ma léthargie :

- ... Tu viens ?

- Oui, je crois que ce sera pas du luxe.

Une fois dans la salle de bain, j'eus un plaisir fou à me débarrasser de tout ce cuir jaune qui me collait à la peau depuis bien trop longtemps. San ne traîna pas non plus à retirer sa chemise et son pantalon. Lorsque nous fûmes tous deux déshabillés, il s'approcha de moi et me glissa à l'oreille :

- Ce costume là, c'est celui que je préfère.

- Ah oui ? Dans ce cas, je devrais peut-être sortir tout le temps comme ça.

- Tu réalises que ça m'obligerait à devenir un gros macho qui te court après pour que t'ailles enfiler un col roulé ?

- Parce que t'es pas déjà un gros macho ? le narguai-je.

- Si, en fait t'as raison, je serais plutôt obligé de te courir après pour te prendre en photo et les revendre hyper cher avant qu'un autre le fasse à ma place. Mais quitte à ce que je te prostitue, je préférerais faire ça à l'intérieur. C'est pas pour ton confort hein, juste par rapport aux flics c'est moins risqué. Et puis si t'attrapes froid c'est pas bon pour le business.

- Ah ok. Bon bah dans ce cas, je retire ce que j'ai dit : t'es pas un macho, juste un sacré connard.

- Bah tu vois quand tu veux, dit-il en prenant son plus bel air de phallocrate tout en me mettant une claque sur le cul.

- T'as conscience que j'ai déjà failli tuer des gens pour moins que ça ?

- C'est toi qui m'a traité de macho, j'ai fait que m'exécuter.

Nous grimpâmes en même temps dans la baignoire et San se positionna aussitôt sous le jet qui sortait en hauteur. Tandis qu'il se débattait avec son gel, je me frottai ardemment le visage afin d'enlever tout le maquillage qu'Andrea m'avait collé. 

- C'est dommage, t'étais mignonne en panda, déplora-t-il. 

- Bizarrement j'ai beaucoup moins envie de bambou depuis tout à l'heure.

- Je suis sûr que ça peut s'arranger.

Le voir se laver me faisait beaucoup rire, parce que contrairement à moi, il avait bien du mal à faire en sorte que ses mains se rejoignent derrière lui. 

- Arrête de te moquer, tout le monde est pas contorsionniste. En plus j'ai mal au dos. 

- Il faut juste que tu te détendes. 

- Facile à dire... ronchonna-t-il.

J'eus suffisamment pitié pour me mettre à lui frotter le dos. Après que nous nous soyons tous les deux rincés, j'appuyai avec mon pied sur le clapet de vidage pour faire couler un bain. Lorsque ce dernier fut plein, je m'assis entre les jambes de San et m'appuyai contre son torse. Entre la chaleur de son corps et celle du bain, j'aurais pu m'endormir sans problème. Nous étions de nouveau silencieux : San faisait courir ses doigts le long de mon bras et je me laissais bercer par les remouds que cela provoquait dans l'eau. 

Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant