35- À cœur ouvert

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Une main agrippe la mienne alors que je m'apprête à soulever ma robe au-dessus de mes cuisses. Le volume de la musique semble avoir augmenté et le sang bat à présent dans mes tempes. Les longs doigts du brun se referment sur mes poignets et m'éloignent du répugnant Joe.

Je manque de trébucher et m'effondre sur le torse d'Hunter. Ses bras se referment sur ma taille, me protégeant du monde extérieur. Avec difficulté, je renverse ma tête en arrière et l'observe à la dérobée, tandis qu'il fusille Joe et les autres.

-C'est quoi ton problème, Blake ? Tu protèges les filles, maintenant ? Le provoque Joe en arquant ses sourcils.

-Ta gueule, le sermonne Ben.

Hunter contracte la mâchoire et resserre ses poings sur ma robe. J'attrape son visage et fronce les sourcils. Ses yeux brillent et ses narines gonflent, tandis qu'il respire bruyamment. Une veine gonfle sur son cou et ses cheveux si soyeux retombent sur sont front en sueur. Il baisse les yeux vers moi, sentant mes doigts caresser ses joues.

J'esquisse un triste sourire qui se veut rassurant, mais grimace malgré moi. Mes jambes trembles et je m'accroche désespérément à Hunter.

-On monte ? Me demande-t-il finalement. Vous, dégagez !

Je ferme les yeux et hoche la tête, soudain fatiguée. Il passe un bras sur mes épaules et m'entraîne à sa suite jusque dans le couloir, lançant des regards foudroyant aux quatre adolescent posés dans les deux canapés. Les lumières des boules à facettes me donnent mal à la tête et lorsque nous pénétrons dans le couloir pour monter à l'étage, les invités me bousculent et me donnent des coups d'épaules. Le brun fait barrage et m'aide à escalader les escaliers malgré mes tremblements et ma vision trouble. Je titube et trébuche à plusieurs reprise sur le tapis en velours blanc.

À l'étage, les murs sont peints en beige et les portes sont toutes fermées à clés. Le parquet brille sous l'éclairage des ampoules et l'air est moins lourd. Le bruit semble moins assourdissant et les bourdonnements cessent. Quelques cadres sont accrochés aux murs. Tous représentant Hunter à tout âge, seul et en noir et blanc. Je pose une main sur mon ventre et l'autre sur ma bouche, mon estomac se tordant de douleur.

-Où sont les toilettes ? M'empressai-je de demander.

-Là, répond-t-il perplexe, en pointant une porte du menton.

À grands pas, je me dirige vers les toilettes, laissant retomber son bras le long de son corps. Les semelles de mes tennis claquent sur le parquet et mes cheveux s'emmêlent sur mon front, moite de sueur. Je mors ma langue et tourne la poignée de la porte, m'engouffrant précipitamment dans la salle de bain.

Je ne prend pas le temps d'allumer la lumière et fond sur la cuvette des toilettes, l'estomac en vrac.

Honteusement, j'évacue les litres d'alcools que j'ai consommé en moins de deux heures, malade. Hunter se précipite vers moi, attrapant mes cheveux et les maintenant dans mon dos. J'agrippe la cuvette et recrache le liquide amer avec supplice. Le brun exerce une légère pression sur mes omoplates.

J'essuie du revers de la main ma bouche, tire la chasse d'eau et m'adosse au mur, épuisée. Hunter allume la lumière en appuyant sur l'interrupteur, attrape un gobelet usagé sur le rebord de la baignoire et le rince à plusieurs reprise avant de le remplir d'eau et de me le tendre. Il ouvre le placard au-dessus du lavabo et en ressort un médicament pour la tête.

-Tu as abusé sur la boisson, s'esclaffe-t-il, visiblement agacé.

-Je ne sais pas ce qui m'a pris, tenté-je de me justifier, attrapant l'aspirine entre mon pouce et mon index.

Coup Monté (terminé)Where stories live. Discover now