Chapitre 15

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Je ne vais pas réussir à garder mon calme longtemps s'il commence à me parler de Dean ! Il ne sait rien de ce que j'ai vécu, rien de ce qui s'est passé et il connaît encore moins la souffrance qui est en moi à chaque fois que quelqu'un prononce le mot « ex ». Je sens une nouvelle fois mes larmes menacées de couler, mais je respire profondément et m'oblige à les ravaler. Je ne peux pas paraître une nouvelle fois faible devant lui, il a déjà compris... Il me foudroie du regard et finit par répondre.

— Hayden n'est qu'un manipulateur, et il t'entraîne dans sa merde !

— Arrête ça tout de suite ! Tu dis juste ça pour me faire du mal ! S'il te plaît, arrête de me faire souffrir...

— Crois-moi je préférerais dire des conneries, mais Hayden va te faire du mal plus que moi...

— Impossible !

Je sais qu'il dit ça juste pour me faire souffrir, il adore ça me faire souffrir, je pourrais presque dire que c'est son passe-temps préféré. D'habitude, il réfléchit un minimum avant de me dire des choses blessantes, aujourd'hui, il est incontrôlable ! Il a dû se passer quelque chose pour qu'il se comporte comme ça... Je plonge mon regard dans le sien, il ne laisse paraître aucune émotion, seulement du vide. Ses pupilles sont dilatés à cause de toute l'adrénaline qui lui parcourt le corps. Il faut qu'il se calme, comment faire pour le calmer ?

— Tu sais quoi Cameron ? T''es totalement fou ! Je ne sais pas ce qui s'est passé pour que tu te comportes comme ça, mais il faut vraiment que tu te calmes !

— Toi non plus tu ne connais rien de ma vie, tu ne sais pas ce que j'ai dû traverser pour en arriver là, donc ferme-là !

Son regard se brise un instant.

— Souffrir ne veut pas dire déverser toute ta rage sur les autres !

— Qu'est-ce que t'en sais de ce qu'on ressent quand on souffre ?!

Il se fout de moi ! Ce matin même il m'a retrouvé en larmes, j'étais plus brisé que jamais, je n'ai pas réussi à me cacher derrière ma façade, donc il m'a vu ! Il m'a vu dans un état second et il ose dire que je ne sais pas ce que ça fait de souffrir. Je le sais mieux que personne.

— Je te déteste Cameron !

Et moi qui pensais que le voyage avait une chance de bien se passer avec moi et Cameron dans la même maison... C'est impossible, nos parents vont faire un arrêt cardiaque quand ils vont voir le nombre d'insultes que l'on se dit par jour. Je le pousse en arrière et retourne près des autres, j'ai laissé mes larmes coulées au moment où je suis sorti du champ de vision de Cameron.

Je vois Hayden courir vers moi les bras ouverts, j'arrive à percevoir son regard bleu inquiet de me voir pleurer. J'oublie parfois que lui, il ne sait rien de mes cauchemars ou même de ma souffrance. Je me blottis dans ses bras apaisants et écoute les battements de son cœur contre sa poitrine. Il me serre contre lui. Je vois Cameron nous regarder et détourner le regard au moment où je croise ses yeux bleus gris. Il regarde autour de lui et retourne se cacher derrière les tribunes. Il a son téléphone à l'oreille et vérifie que personne ne l'a vu, ni suivi. Non, Non, Non ! La drogue ! Je ne peux pas laisser Hayden tout seul ici alors qu'il me chuchote des mots rassurant à l'oreille. Je n'écoute pas ce qu'il me dit, mon regard reste fixé sur les tribunes et ma tête est envahis par l'image de Cameron en train de renifler de la cocaïne ! Il ne mérite pas mon aide, qu'il se débrouille avec sa drogue, il sait ce que tout le monde pense de ça et pourtant, il continue. Il est ingérable ! On m'avait prévenue...

Je reviens à la réalité et retrouve les paroles rassurantes d'Hayden dans mon oreille.

— Ça va aller je suis là maintenant !

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