| JOUR 2 | FRIENDS

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Neji cligna un instant des yeux, laissant le vent mêlé de bruine lui frapper le visage, comme un millier d'aiguilles glacées lui picotant la peau, et attendit quelques secondes avant de se décider à les rouvrir

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Neji cligna un instant des yeux, laissant le vent mêlé de bruine lui frapper le visage, comme un millier d'aiguilles glacées lui picotant la peau, et attendit quelques secondes avant de se décider à les rouvrir. Cependant, quand il ôta ses mèches sombres non maintenues par son bandeau de devant ses iris, la même vue le frappa, sans qu'il ne cherche cette fois à en éprouver la réalité. Même se pincer n'y ferait rien, et une partie de son cervrau savait qu'il ne rêvait pas, mais l'autre s'obstinait à ne pas croire ce qui pourtant se déroulait devant lui.

Un cri strident lui vrilla les tympans et il grimaça, se retenant de poser sur ses oreilles les mains qui servaient à maintenir contre lui les pans de son manteau d'hiver écartés par le traître vent bien accordé à la saison. Il se contenta à la place de lever les yeux au ciel alors que Lee sautait dans tous les sens, secouant la tête comme un fou, pour tenter d'ôter de sa nuque la neige glaciale que, par un lancer parfait, Tenten avait réussi à lui envoyer. Le prodige de la Bunke peinait encore à croire le spectacle qui s'offrait à lui, et ne savait vraiment s'il fallait en rire, se réjouir de cette scène encore surréaliste pour des yeux de vétéran de guerre, ou alors désespérer de ses partenaires et amis, qui après à peine dix minutes passées dehors avaient déjà oublié qu'on les attendait à l'Académie pour un témoignage, jouant dans la poudreuse comme les enfants à qui ils auraient dû être en train de partager leur expérience.

- Est-ce que vous n'êtes pas un peu trop vieux pour ce genre de combats dans la neige ? Interrogea t-il en levant un sourcil, sans hausser la voix malgré les rafales qui sifflaient à ses oreilles et les plaintes stridentes de Lee, car sachant que malgré tout cet innommable capharnaüm ses équipiers l'entendraient.

Lui-même ne s'expliquait pas trop le phénomène, mais ils avaient tous au fil des années développé une sorte de sensibilité exacerbée à la fréquence utilisée par la voix des membres de leur équipe. Par nécessité, par habitude, c'était commun chez les shinobis. Restait le fait que les deux énergumènes, toujours les jambes enfoncées dans la neige jusqu'aux genoux, relevèrent soudainement la tête pour se tourner vers le propriétaire de cette voix qui essayait subtilement de leur rappeler qu'il y avait mieux à faire.

Si Lee croisa les bras et commença un discours sur les vertus d'une simulation de lutte, ou de l'amusement à l'âge qui était le leur, Tenten, elle, se contenta de poser une main sur la hanche, un sourire légèrement trop réjoui pour être honnête se dessinant sur les lèvres qu'elle commençait à avoir mauves sous ce froid.

Neji vit le coup en traître arriver à des kilomètres, bien sûr qu'il le vit arriver, et ce avant même que la main gauche de la kunoichi ne se révèle à sa vue, doigts refermés sur une parfaite sphère de neige bien tassée. Cependant, cette prédiction ne l'empêcha pas de subir l'attaque de plein fouet, ayant tardé à se décider entre repousser le projectile ou bien l'esquiver.

- Y a t-il un âge pour s'amuser, Neji ? L'interrogea, avec un sourire des plus charmants, la jeune femme en ne cessant de faire de lui sa cible tandis que Lee se joignait à la bataille en lui fournissant des munitions, parfaitement au courant que Tenten ne manquait jamais un lancer de ses mains rompues à l'usage des armes de jet.

Le jeune homme ne se laissa pourtant pas avoir par cette ruse peu subtile. Il connaissait les manières de ses coéquipiers, de ses amis, et n'allait certainement pas se laisser entraîner dans leurs jeux puérils quand bien même il aurait sûrement eu vite-fait de les cribler de projectiles, pouvant ainsi les traîner au plus vite à l'académie où Iruka devait les attendre.

Du moins c'est ainsi qu'il aurait dû penser, il le savait bien, mais Neji restait un adolescent de dix-neuf ans, bien que forcé de grandir trop vite par les épreuves traversées, il lui restait certains comportements naturels de son âge... Dont celui de répondre à une provocation, quand bien même celle-ci était lancée très peu subtilement dans l'objectif de lui ôter de la tête l'envie de traîner ses coéquipiers par la capuche jusqu'à l'Académie.

Quand à son tour, donc, il se pencha pour ramasser la neige froide de ses mains qui bleuirent immédiatement faute de gants, Tenten fut prompte à se cacher derrière le mur érigé plus tôt pour parer les attaques de Lee, tandis que le fauve de jade de Konoha, lui, poussait un cri excité et se préparait à, sinon contrer les attaques de son rival de toujours, au moins les encaisser dignement. Les boules de neige attinrent brillamment leur cible, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Neji se trouvait encerclé par ses partenaires, ayant tout oublié de ce qui ne concernait pas un plan pour leur faire avaler la neige qu'ils osaient lui lancer au visage. Ces traîtres connaissaient l'existence de son angle mort, et ne se privaient pas d'utiliser cette faiblesse contre lui.

Il ne fallut pas bien longtemps non plus pour que le simple affrontement de boules de neige ne se transforme en véritable champ de bataille, les ninjutsus étant autorisés, et le byakugan de Neji allié à ses capacités stratégiques faisant des merveilles dans cette étendue de poudreuse ou voir commençait à se faire difficile. Lee et Tenten parurent décider que s'allier contre lui n'avait rien d'illégal, et c'est ce qu'ils firent donc sans la moindre scrupule, l'un détournant son attention à l'aide de défis ou de lancers, l'autre lui sautant sur le dos sans crier garde. Heureusement que par un réflexe sorti de nulle part, le Hyuuga rattrapa la kunoichi, leur empêchant ainsi à tous deux de basculer face contre terre au sol. Seulement, ce mouvement, bien que salvateur à certains égards, laissa le champ libre à Lee, et il ne se priva pas de leur sauter dessus dans les règles de l'art, bras et jambes écartés, comme les menaçant du câlin le plus effrayant au monde.

Ils tombèrent pêle-mêle dans la poudreuse, riant et criant, hésitant entre profonde indignation ou hilarité totale quant à leur situation. Leurs jambes s'étaient entremêlées dans la chute, le bonnet de Lee lui tombait sur le nez, Tenten avait le nez rouge et un trou dans pull, Neji ne sentait plus ses mains et l'humidité de la neige fondue lui glaçait les os, mais ils accueillirent avec bonheur toutes ces sensations.

Au milieu, Lee profita de cette position pour attraper ses coéquipiers, chacun par une épaule, et les serrer contre lui à grand renfort de rires, dans l'étreinte la plus serrée et la plus froide dans laquelle Neji ne se fut jamais laissé entraîner. Mais il ne protesta pas, levant au contraire les bras pour les passer dans le dos de ses partenaires, qui le regardèrent, surpris mais heureux de cette chaleur inattendue.

Il leur offrit un de ses rares sourires, de ceux qui réchauffaient l'âme et plissait ses yeux.

C'était étrange, mais tant que ces deux-là restaient à ses côtés, il ne se faisait plus tant de soucis à propos du rendez-vous manqué de l'Académie ou du rhume qu'il était probablement en train d'attraper. Seuls comptaient leurs visages réjouis, le contact froid presque désagréable de leurs mains sur sa peau gelée, et cette sensations si enivrante de bonheur, de vie, qui emplissait ses veines et gonflait son cœur.

SEPT JOURS AVEC NEJI HYUUGADove le storie prendono vita. Scoprilo ora