Chapitre 17.2

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Contrairement à ce que j'aurais pu supposer, les filles étaient moins nombreuses. Elles étaient au nombre de cinq, mais se défendaient divinement bien grâce à leurs gestuelles élégantes. L'absence d'Éric me frappa seulement lorsqu'il entra sur scène en marchant d'un pas vif, tant j'étais absorbée par le travail remarquable des artistes. Il tourna la tête en direction de la salle et me fit un grand sourire, ravi de me trouver ici.

– Salut !

– Salut ! répondis-je avec une légère retenue.

Il descendit de la scène en sautant avec agilité et avança dans ma direction. Il s'appuya sur le dossier du strapontin situé devant le mien, légèrement en retrait.

– Ça fait longtemps que tu es ici ?

– Une dizaine de minutes tout au plus.

J'étais contente de le voir. Ses cheveux bruns n'étaient pas lissés en arrière comme d'habitude et je constatai, surprise, qu'ils étaient légèrement bouclés. Derrière lui, les pas qui percutaient le sol avaient cessé et Éric se tourna vers les danseurs pour me présenter.

– Je vous présente Julie, c'est une première année. Je lui ai dit de passer après ses cours. Dorénavant, nous aurons une spectatrice.

– Salut ! dis-je un ton légèrement plus bas que je ne l'aurais souhaité.

Ils me saluèrent et reprirent leur entraînements. L'attention d'Éric se posa de nouveau sur moi, un sourire paisible sur les lèvres.

– Je suis content de te voir ici.

– J'aurais eu du mal à passer à côté, vu comme tu as insisté !

Il eut un léger rire avant de poursuivre.

– Que penses-tu du spectacle pour le moment ?

– C'est impressionnant, ils ont une aptitude à assimiler des enchaînements, j'en suis déconcertée.

– Ce ne sont pas les meilleurs pour rien.

– Et toi ? Je suppose que tu en fais partie ?

Il eut un sourire bref et prit place à mes côtés son visage me faisant face.

– Je me défends !

– Pourquoi tant de mystère ? demandai-je en plissant les yeux, un léger sourire aux lèvres.

– Tu me trouves mystérieux ?! dit-il en imitant mon expression.

– Légèrement !

– Dans ce cas, tu es obligée d'admettre que c'est ce qui nous rapproche !

Son visage en disait long sur ce qu'il sous-entendait, mais je fis mine de ne pas comprendre.

– C'est-à-dire ?

– Tu sais très bien de quoi je parle...

Il était sûr de lui. Je détournai mes yeux de son visage pour contempler les danseurs sur scène. Il confirmait que nous pensions la même chose et s'amusait autant que moi à découvrir ce qui nous rapprochait. Il avait commencé la partie avant moi puisqu'il avait compris dès notre première rencontre que ce n'était pas une simple coïncidence. J'eus un léger sourire et reportai mon regard sur ses yeux dorés tachetés d'infimes particules de vert. Je ne les avais jamais perçues auparavant.

– Tu crois que l'on découvrira la raison de tout ceci ?

Je l'avais prononcé à voix basse, prenant un air énigmatique ce qui fit sourire davantage Éric.

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant