Chapitre 26.2

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– Je t'attends en bas le temps que tu te changes et tu me rejoins dans l'auditorium. Tu sais où se trouve ma chambre ? dit-il sur un ton malicieux quand nous passâmes les portes de la bâtisse.

– Je devrais m'en sortir !

Éric avait déjà sa tenue, je me hâtai de rejoindre sa chambre, d'ouvrir son placard pour en sortir mon pantalon de danse noir, un top du même ton et mon cache-cœur rose. Je déposai mes vêtements sur sa chaise de bureau, jetai un coup d'œil au portrait de sa sœur, un réflexe qui ne me quittait plus, et descendis les marches pour le rejoindre. Il était déjà en train de revoir certains enchaînements, la musique faisant écho dans la salle. Je montai sur scène pour le rejoindre et il m'accueillit avec un baiser.

– Tout dans le rose et noir.

– Pas mal le petit glaçon ! affirmai-je.

– Tu vois, tu commences toi aussi à l'apprécier ce surnom !

– Ai-je vraiment le choix ?

– Je ne crois pas !

– C'est bien ce qu'il me semblait !

– Et je vais rester ton « moelleux au chocolat » ! demanda-t-il tout sourire.

– Je peux essayer de t'en trouver un autre... T'as prévu quoi à manger pour ce soir ?

– En fait, je comptais sur toi pour me cuisiner un bon petit plat ! dit-il l'air de rien.

– T'es sérieux !

– Pourquoi je ne le serais pas ?

– Parce que, même s'il serait difficile d'atteindre ton niveau, je n'ai pas hérité du don de ma tante !

– Il faut savoir prendre des risques dans la vie !

– Tu veux dire, comme avec l'huile pimentée ? répliquai-je moqueuse.

– OK, un point pour toi !

Je m'approchai davantage, attrapai ses mains pour y entrelacer mes doigts et pris une voix qui se voulait similaire à celle de Monsieur Courbier.

– Ce n'est pas tout ça Éric, mais vous me dissipez et je vous rappelle que nous avons du pain sur la planche !

– Mais nous avons toute la nuit devant nous...

Il l'avait prononcé sans aucun sous-entendu, mais je me sentis embarrassée et me détachai de lui avec un sourire gênée.

– On s'y met ?

Ma voix fut plus faible que je ne l'aurais voulu. Il hocha la tête et nous commençâmes l'entraînement.

Ses mouvements étaient réalisés avec aisance, je m'évertuais à l'imiter tentant de les accomplir avec la même agilité. Il m'avait montré son solo dans son intégralité et j'étais bien heureuse qu'il ne m'ait pas proposé de le faire avec lui dès le début. La musique qu'il avait choisie changeait de rythme au fil de son écoute, il n'avait aucun mal à changer de style pour s'accorder avec le tempo, passant du classique au hip-hop avec une facilité déconcertante. Tout avait l'air simple pour lui, alors que certains mouvements m'étaient encore impossible à accomplir. Éric me faisait confiance, j'étais touchée qu'il m'ait proposé de monter sur scène avec lui, et j'étais prête à répéter toute la nuit s'il le fallait pour parvenir à les reproduire. Je commençais à fatiguer, mais je reculais le moment où nous devrions arrêter, insistant pour qu'il n'interrompe pas l'entraînement.

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant