Un dangereux protecteur(1)

39.

Une semaine plus tard.

Faisant jouer ses pieds dans l'eau de la piscine, Johana écoutait silencieusement le bruit des oiseaux et le calme qui l'entourait. La semaine qui venait de s'écouler avait été la plus merveilleuse de sa vie. Elle avait découvert l'univers du comte et désirait plus que jamais devenir son égérie. Elle n'était plus du tout réticente. Même si elle n'était pas totalement en sécurité elle savait qu'elle pouvait compter sur lui en cas de danger. Il lui avait promis de la libérer de ses contraintes et du chantage de son père. Mais elle ignorait comment il allait s'y prendre. Il n'y avait pas qu'elle dans cette histoire. Sa sœur aussi était en danger. Elle ne pouvait pas fuir sinon son père s'en prendrait à elle.

Elle leva la tête vers le ciel bleu et brillant. Aujourd'hui était une journée particulièrement ensoleillée. Elle ignorait quoi faire sans le comte. Il avait dressé un emploi du temps bien précis de chacune de leurs journées mais voilà il était parti en voyage. En Russie.

Il ne lui avait pas exactement dit ce qu'il allait y faire mais il lui avait promis d'être de retour demain. Selon lui il allait chercher des informations très importantes. Elle se doutait que cela devait avoir un rapport avec sa fameuse vengeance.

Elle frissonna et retira ses pieds de l'eau. Elle les ramena contre sa poitrine et les serra contre elle. Elle avait vu un aperçu de sa fureur et l'image de lui qui serrait le cou de cette inconnue dans les toilettes la hantait encore. L'aurait-il tuer ? Elle n'avait aucun doute à ce sujet. Mais pour ne l'avait-il pas fait ? Elle n'avait pas encore eut le courage de lui demander qui était cette femme et pourquoi la haïssait-il autant.

Tendue de la tête au pied, elle se redressa et alla prendre sa sacoche dans sa chambre. Elle porta des chaussures légères et décida d'aller faire une promenade. Peut-être que se dégourdir les jambes lui ferait du bien.

***

Anthon tenait nerveuse sa nièce dans ses bras. Aujourd'hui il avait du mal à rester calme. Il était agité et il ignorait la raison. Pourquoi Anastase mettait-il autant de temps ? Se demanda t-il de plus en plus agité.

Enfin, la porte du bureau s'ouvrit sur son ami qui marcha rapidement jusqu'à lui et tendit les bras pour récupérer sa fille.

— Donne là moi avant que tu ne la broies, lâcha t-il.

Anthon fût soulagé de se débarrasser du bébé. Quelques secondes de plus et il l'aurait fait pleurer.

— Puis-je savoir ce que tu fais ici ? Lui demanda le russe en berçant tendrement sa fille.

Anthon fit craquer les os de son cou et de ses doigts pour se détendre.

— Je cherche ton père où puis-je le trouver ?

Anastase fût surpris par sa demande. Mais il y avait de quoi. Il avait haï Igor Kozlov autant que son propre fils. Mais s'il voulait mettre un terme à ses tourments et tirer un trait sur le passé il devait affronter Igor. Seul lui pourrait lui donner les réponses aux questions qu'il se posait.

— Mon père est à Saint-Pétersbourg mais il doit venir voir Anya aujourd'hui. Tu pourrais l'attendre.

Anthon acquiesça. Il ne supportait pas cette attente. Il avait l'impression que quelque chose lui échappait mais il ignorait quoi.

— Écoute j'ignore quelle affaire tu as encore fait avec mon père mais l'utilisation d'arme à feu est strictement interdit dans ma maison. Si vous devez parler cela se fera de façon civilisée.

L'avertissement était clair mais Anthon s'en moquait pour le moment. Il n'avait pas l'intention de faire preuve de violence à moins que Igor fasse preuve de résistance. Dans ce cas il n'aurait pas le choix.