13 - Prouve-moi que tu m'aimes

452 50 33
                                    

«Je t'aime, parce que tout l'univers a conspiré pour me faire venir jusqu'à toi.»
Paulo Coelho

Lorsque Narcissa s'assit au cours du repas à côté de Lucius, d'un air relativement serein, les discussions qui couraient entre les membres de la bande Serpentard cessèrent immédiatement. Lucius faillit bien s'étouffer avec son morceau de pomme de terre, mais heureusement, le verre d'eau le sauva. Corban, remis de sa surprise, ironisa :

– Tiens, Narcissa. Tu te rappelles encore de l'emplacement de la Grande Salle, quelle surprise.

À côté, Rookwood pouffa et Evan sourit, presque gentiment.

– Rassure-toi, je ne suis pas venue ici pour t'entendre dire des idioties.

– Pour quoi, alors ?

– Toujours aussi fouineur à ce que je vois.

Son visage blêmit en l'espace de seulement quelques secondes lorsqu'il comprit l'objet de son allusion. Narcissa n'avait jamais oublié ses aveux au sujet de la lettre adressée à Lucius qu'il n'aurait jamais dû lire. À présent, elle possédait une arme qu'elle n'hésiterait pas à utiliser. Un sourire vainqueur décora ses lèvres.

– Pourquoi dis-tu cela ? Interrogea Lucius, qui faisait comme si sa présence ne le perturbait pas.

– Une chose entre lui et moi, répondit-elle, ne détachant pas son regard de celui de Yaxley.

Rookwood avait du mal à retenir son fou rire, entraînant dans son euphorie Evan qui était malgré tout aussi perdu que Lucius. Plus loin, Avery et Rogue étaient plongés en pleine discussion si bien qu'ils ne firent pas attention aux jeux que se prêtaient leurs amis.

Narcissa, cependant, ne se décida pas à cracher le morceau, jugeant qu'il était préférable de garder cela pour un moment plus opportun. Elle se tourna vers Lucius et avança ses lèvres délicates du lobe de son oreille. Un chuchotement retentit doucement, inaudible pour tous les autres élèves de la table exceptés les fiancés. Lorsqu'elle se retira, il la dévisagea longuement puis finit par hocher la tête et se lever, la main de Narcissa dans la sienne. Ils laissèrent le groupe Serpentard perplexe et ahuri par cette scène qui leur semblait irréelle, puis sortirent ensemble de la Grande Salle.

Ils traversèrent la moitié de Poudlard main dans la main, Lucius n'osant rien faire de plus pour ne pas vexer sa bien-aimée. Elle l'emmena dehors, le plus loin possible du château, dans un endroit dont il ne soupçonnait même pas l'existence. Arrivé au milieu d'un terrain plat, coupé du reste de l'école par de petits arbustes, Narcissa se tourna vers Lucius, agrippant ses mains comme un rocher dans une mer agitée.

– Nous allons transplaner, avertit-elle.

– Narcissa, c'est impossible, Dumbledore a...

– Cet endroit n'est pas atteint par les sorts antitransplanages. Il est trop éloigné pour cela. Fais-moi confiance.

Sans lui laisser le temps de répliquer, ils disparurent subitement du décor.

**************

L'air saturé d'humidité fit grimacer Narcissa lorsqu'ils atterrirent sur la pierre dure et froide de la falaise. Devant eux, lové dans le creux des montagnes, le grand lac d'Aliana s'étalait sur des kilomètres, créant ainsi une énorme étendue d'eau plate, aux couleurs sombres et inquiétantes. Sous le ciel gris et gorgé de pluie, il semblait menaçant, prêt à avaler quiconque se jetterait dedans. Derrière eux, la forêt humide s'imposait, chantant sous le vent glacial qui battait les branches des arbres à un rythme inlassable. Rien ne donnait envie d'y entrer ; l'aura que dégageait cet endroit semblait dangereuse. Mais Narcissa savait que ce lieu était son dernier espoir. Elle avait besoin d'être sûre, avec l'aide de la magie ou non.

𝕿𝖔𝖚𝖏𝖔𝖚𝖗𝖘 𝕻𝖚𝖗 (𝐿𝑖𝑣𝑟𝑒 𝟙) ✔On viuen les histories. Descobreix ara