chapitre 6

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Emily

Je mets la musique à fond, je danse et je chante. Aujourd'hui, j'ai la maison pour moi toute seule et je passe une merveilleuse journée. C'est fou comme je peux m'amuser, je regarde la télé, je bavarde au téléphone, je seurf sur le net, je cuisine, je m'engouffre de nourriture.

Ma mère et Sandy passe la journée sur la plage avec des collègue du bureau, on m'avait proposé d'y aller mais je feignis d'être malade. Je préfère être seule au lieu de les accompagner pour ne pas me sentir à ma place.

Avec ma mère, ça n'a pas toujours été comme ça, il fut un temps on s'amusait, on était une famille unie. Mon père était là, il prenait soin de nous jusqu'à ce que ma mère le flanque à la porte. Je ne sais pas ce qui s'était réellement passé, d'ailleurs j'étais qu'une enfant. Elle n'a jamais voulu m'expliquer les raisons de son comportement au lieu de celà, elle m'avait expédié chez ma tante pendant deux années et je crois que c'est à ce moment là que j'ai perdu tous liens avec eux. Je n'ai plus eu les nouvelles de mon père, d'ailleurs on ne parle jamais de lui.

J'arrive pas à pardonner à ma mère, elle m'a privé de l'amour de mon père, privé de sa présence lorsque j'avais le plus besoin d'elle, elle m'a aussi privé de Sandy car je n'arrive plus à recoller les morceaux avec elle. Je deteste ma mère, elle m'a tout pris.

Bon! C'est assez pour aujourd'hui, j'ai eu ma dose de musique, il est temps pour moi d'aller faire du sport. Je mets mon jogging noir et un débardeur gris, des baskets noirs. Mes cheuveux, je les garde en chignon.

Faire du sport me permet de me retrouver, faire le bilan de ma semaine ou de ma journée. Je sors de ma petite maison, je marche tout en gardant mes écouteurs aux oreilles. Arrivée sur le boulevard qui est à 20 minutes de chez moi, je commence à courir et en même temps à regretter. Les rues sont pleins à craquer chacune est accompagnée de son amoureux et les quelques exceptions ont quand même quelqu'un avec eux.

Dans ma ville, le dimanche est considéré comme le jour des sorties, des rencontres. Les bars,  les restos, les hotels, les centres d'attraction sont pleins à craquer et moi, je suis la seule à faire la course. J'ai honte. Je suis tentée entre l'envie de repartir chez moi ou de continuer, je choisi la seconde option, je ne suis pas du genre à me laisser faire. Je cours aussi vite que je peux, j'ai hâte d'en finir.

D'habitude, je fais un allé retour sur le boulevard en faisant la course, mais cette fois ci j'ai pas le cœur d'y retourner, Je me sens trop fatiguer et trop timide. J'ai l'impression que les gens me regardent avec pitié de ce fais, je decide de passer par un autre chemin pour regagner mon chez moi.

Ayant les pieds trop allourdis pour arriver à destination, je vais m'assœir sur la place publique du carrenage pas très fréquentée. Ici c'est vraiment très jolie, tout est vert, il y a plein d'arbres et de fleurs, les gens ne sont pas trop bruyants et sont tres discrets. Je choisis un banc vide au fond de la place pour être sûre de ne pas être dérangé, je mets mes écouteurs et j'écoute la chansons"sim te gen zèl"de Mickaben. J'adore cette musique, je me sens transporter dans un autre monde, mon monde.

Je garde mes yeux clos pour pouvoir ressentir toutes les paroles des chansons que j'écoute et cette fois ci je tombe sur "mèsi lavi" de
Qu'est ce que tu... ? Commencai-je
—qu'est ce que je fais là? Et bien c'est simple jolie mademoiselle, je vous admirais

Je crois que je suis entrain de fondre, je ne sais vraiment pas comment quelqu'un puisse être aussi beau et bizarre
pardon jeune homme, je dois partir. Je commence à me lever lorqu'il m'arrête avec sa main. Et, mon corps tout entier se met à frissonner
c'est moi qui dois partir, je vous ai importuné, mes excuses je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris.
Il se lève et me tourne le dos, je ne sais vraiment pas pourquoi ce qui me prend de faire ça mais je le retiens de la main et je sens son bras chaud au touché et mon cœur s'accellère.
— non! reste stp mais il faut me tutoyer dis-je en souriant, il me sourit à son tour et prend place à mes côtés
alors fille, tu fais quoi en tenue de sport?
C'est pas croyable, comment fait-il pour mettre mon cœur dans un pareil état? Ce sourire! Trop waaw. On dirait tout lui vas à merveille, son jean noir skinny, un mayo blanc et un pull noir cet accoutrement fait ressortir toute sa beauté.
— non, ne me repond pas rit-il ne me dis pas que tu faisais la course
Il se fout carrement de ma gueule, j'éclate en rire mais secoue quand même la tête de manière positive.
ça craint ma chère, le célibat est entrain de te détruire. Je Lui frappe carrement le dos, il est entrain de me tuer. Tu sais quoi je t'admire, tu fais pas semblant, "j'ai pas de petit ami alors je préfère faire du sport en dimanche après midi".
c'est clair, souris-je toi tu fais le mec " j'ai trop de femme qui me courent après donc je préfère me promener seul"
mais non! Ne me dit pas que tu m' espionnes quand même comment tu peux savoir celà? Vilaine fille
— il faut croire que la fille a plus d'un tour dans son sac
— fille maligne, tu écoutais quoi comme musique?
— sim te gen zèl de Mikaben et mèsi de Emeline Michel
— pardon? C'est qui ces gens? Ce sont des chansons des années 80?
— ne me dit pas que tu ne les connais pas ce sont chansons de notre culture, ces artistes mettent en valeur notre pays, son paysage, nos mœurs et nos coutumes. Comment peux tu ne pas les connaitre?
tu me regardes et tu penses que je suis haitien? Dit-il de manière sacarstique, je le toise ensuite on se met à rire à gorge déployé. Je les écoute parfois mais je suis Plus du genre rabòday, tu sais le fais de se déhancher pidipidi iyé, Tony Mix, Vag Lavi et tant d'autre dj

Je ris de plus belle car il s'est levé pour essayer de danser
je vois, je vois, moi je suis plus du genre compas, tu sais le fais de cadencer avec Rutshelle, Le groupe Enposib et beaucoup d'autres
— hmmm je vois mais le rabòday est vraiment mieux je t'assure
n'essais même pas de me convaincre mec.
— et bien, il faut vraiment que je t' invite un de ses quatre dans mon monde.
— même avec ça, je ne changerai pas d'avis cher jeune homme
— je vais voir. Au fait, tu t'appelles comment princesse?
— tu viens de le dire, princesse. Nous rions. D'accord, d'accord dis je entre un rire etouffé car il me chatoullait les côtes, je m'appelle Emily Charles
— Hein? Serais tu pas la sœur de Sandy par hasard? Dit-il étonné
— oui, tu la con...? Non! Jack Laurore?

Aime moiWhere stories live. Discover now