Chapitre 50 : La détermination de Zola (1)

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*Azalée, 3 jours plus tard*
Zola est assise sur la canapé. Depuis notre dispute, ma petite sœur a opté pour l'ignorance. En effet, elle ne m'adresse plus un mot ni même un regard. De temps en temps, j'ai le droit à regard remplis de mépris mais cela reste rare.

-Tu arrêtes quand de faire la tête ? demandai-je en buvant mon café.

-Je sais pas, ça dépend de ce que les voix dans ma tête me disent.

J'ai levé les yeux au ciel.

-Je vais chez Luca ce soir mais je mange quand même avec toi. Pourquoi t'es habillée comme ça au fait ?

-Il t'a donné son autorisation ?

-Zola....

-Je vais sortir ce soir, bisous.

Elle s'est levée, a enfoncé son téléphone dans sa poche arrière et a claqué la porte derrière elle. Moi qui pensais qu'à 18 ans sa crise d'adolescence allait prendre fin. J'ai pris mon téléphone et j'ai commencé à écrire un message pour Luca.

Moi : Grosse dispute avec Zola. Je peux venir maintenant si tu veux.

Luca : J'ai un rendez-vous important. Viens dans trente minutes, ma belle. Bisous, je t'aime.

Moi : Moi aussi, bon courage.

J'ai posé mon téléphone sur le plan de travail de la cuisine. J'ai soufflé. Cette histoire avec Zola commence à me couper l'appétit.

*Mathieu*
Je suis en train de fumer ma clope avec Elyo.

-Arrête de me dévisager comme ça, ricana-t-il.

-Je t'ai dit que je voulais pas espionner l'autre connard.

Parce que oui, Elyo a réussi à m'entraîner dans ses plans foireux. Il est venu chez moi ce matin en me suppliant de l'accompagner avec Zola. J'ai refusé. Il m'a gentiment rappelé la fois où il a fait exprès d'être attrapé par les flics pour pas que j'aille pas en GAV. Il sait très bien que j'aurais pas pu lui refuser en utilisant ce prétexte.

-Tu m'avais dit que tu m'étais redevable. Ça va, y'a pire.

-Si je me retrouve dans la sauce, jte jure que je te frappe.

Zola est arrivée, habillée avec des motifs militaires. J'ai explosé de rire.

-Wesh, t'es sérieuse ?

-Vous êtes nuls. Vous ne me suivez jamais à fond dans mes délires.

-T'es folle, me moquai-je.

-Bon, c'est quoi le plan ?

-Je te l'ai déjà dit, Elie ! s'énerva Zola. Je sais que Luca a un rendez-vous et je pense avoir ma petite idée sur la personne avec qui il s'entretient. Donc, on va le suivre.

-Putain, j'ai 23 piges. J'ai autre chose à foutre.

Zola m'a lancé un regard noir. Elle a sorti une paire de clés.

-Noa m'a passé sa bagnole pour pas qu'on se fasse remarquer. Bon, il ne veut pas que je la conduise. Mathieu, je te laisse le volant.

-Pourquoi ? s'exclama Elyo.

-Parce que vous êtes le couple qui ne sait pas conduire, rigolai-je.

-Sur une échelle de 1 à 10, j'ai envie de te frapper à 80, souffla Zola.

Nous nous sommes installés et j'ai démarré. Zola m'indique le chemin. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que cette histoire va mal se finir. Soit on se fait prendre par l'autre fils de pute soit on trouve un bête de dossier sur lui.

-Gare-toi et éteins tes feux.

-Maintenant, on fait quoi ?

-On attend que sa voiture sorte du parking.

-Ça se trouve il va y aller à pied, rigola Elyo.

-Je commence à le connaître. Il déteste marcher. Il préfère monter dans sa voiture hors de prix.

-J'crois que tu as oublié un truc important, dis-je.

-Hein ?

-Comment j'suis censé suivre une bagnole en plein Paris ?

-Tu improvises ! Si tu dois griller un feu, tu le fais. Innove un peu Mathieu.

-C'est pas toi qui va perdre son permis. Il me reste plus que 3 points.

Elle m'a ignoré. Je l'aime bien Zola. Je la trouve assez drôle, même si elle peut être réellement chiante quand elle le souhaite. D'une certaine manière, elle a presque le même caractère que sa sœur. Mais ça, faut pas lui dire. Elle l'assume pas.

-Il est là, chuchota Elyo.

J'ai attendu quelques secondes avant de démarrer. Je suis en train de suivre la voiture. Plus je tourne dans les rues de Paris, plus je m'inquiète. Je ne montre pas mes inquiétudes mais je sens le regard de Zola posé sur moi. Éventuellement, j'ai fini par me garer. Dans le silence, j'ai coupé le moteur. Zola regard l'immeuble. Elle n'a ni l'air surprise ni l'air triste.

-Dis-moi que tu as une explication rationnelle sur le fait que Luca vient de rentrer dans l'immeuble de ton père.

Zola ne parle pas. Elle regarde juste l'immeuble d'un air particulièrement vide.

-Je vais monter, dit-elle sur un ton ferme.

-Tu es sûre que c'est une bonne idée ? tenta Elyo.

Elle est sortie de la voiture mais elle est restée adossée contre la voiture. Elle s'est allumée une cigarette et j'ai remarqué que Zola était en train de pleurer. Elyo a voulu ouvrir la portière.

-Laisse la tranquille.

-T'es sûr ? demanda-t-il avec un air un peu inquiet.

-Elle se retrouve devant l'appartement où sa belle-mère la frappait. Donc, oui, laisse-lui un peu de temps.

J'ai regardé Zola fumer sa cigarette toujours en fixant les fenêtres de l'appartement. D'un seul coup, elle a jeté sa cigarette et elle est rentrée dans la voiture.

-On va attendre qu'il sorte. Je n'ai pas le courage de monter chez ce bâtard.

Quelques minutes plus tard, Luca est sorti avec André. Les deux hommes parlent calmement, le sourire aux lèvres. André tient Luca par l'épaule.

-Ouvre ta fenêtre, murmura Zola.

Je l'ai fait pour pouvoir entendre le semblant de conversation.

-Nous nous revoyons demain pour signer le contrat ? demanda Luca.

-Oui. On se verra au Fouquets.

-Vous avez oublié de me donner la bague, même si je doute qu'elle accepte.

-Il faut essayer, Luca. Comme dans les affaires, on connaît les conséquences d'une action qu'une fois qu'elle a été faite.

-Je vous envoie un message si elle accepte.

Mon sang ne fait qu'un tour. Il lui a menti.

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Fin du 50ème chapitre !
Désolée pour mon irrégularité mais je suis épuisée....
Bisous ❤️

Deux mondes opposésWhere stories live. Discover now