Colocation

Chapitre XXVIII

Point de vu de Lola

Alors que la sonnerie retentit dans l'enceinte du bâtiment, je suis déjà en train de rejoindre le portail du lycée. J'avance aussi vite que mes jambes me le permettent pour pouvoir attraper le premier bus. Je ne veux pas affronter le regard de mon frère et de ses amis maintenant.

Le destin doit être contre moi puisque dès que je m'engage sur le passage pieton qui mène à l'arrêt, une voix masculine m'interpelle.

- Lola ! Hé, attends moi !

Je fais volte face pour me retrouver nez à nez avec Nathan. Alors que les températures ont commencé à chuter et que bon nombre d'élèves portent une veste, Nathan, lui, ne porte qu'un tee-shirt qui a le don de le mettre en valeur. Je peine à détacher mes yeux de son torse mais arrive finalement à le regarder. Sa petite course improvisée a désordonnée sa coiffure et je ne peux m'empêcher de le trouver encore plus beau. En voyant mon regard s'attarder dans sa chevelure, Nathan y passe sa main afin de dompter ses mèches rebelles, un sourire gêné sur les lèvres.

- Je croyais te l'avoir dit mais je termine en même temps que toi ce soir. Je peux te ramener, les autres se débrouilleront.

Je commence à secouer la tête mais mon interlocuteur m'empêche de continuer d'un signe de main.

- Ce n'est pas négociable. Je ne te laisserai pas prendre ce bus rempli d'alcooliques et d'imbéciles. De plus, j'ai la vague impression que tu n'as pas très envie d'attendre ton frère une heure de plus au lycée, je me trompe ?

Je croise les bras sur ma poitrine en signe de défaite. Je ne peux pas le contredire. La dernière chose dont j'ai envie est de retourner au lycée, seule et d'être à nouveau le bouc émissaire d'Aby. Un sourire fend le visage de Nathan quand il prend conscience de sa victoire.

Il attrape alors doucement mais fermement ma main m'empêchant de changer d'avis et de prendre ce bus. Je le suis à contre-coeur même si sa main, chaude et douce, suffit à me convaincre définitivement. Arrivés à sa voiture, Nathan me devance pour ouvrir ma portière avant de s'engouffrer lui-même à la place du conducteur.

Le trajet jusqu'à la maison se fait dans le silence, mais j'aperçois tout de même que Nathan me lance des regards inquiets. Ne voulant pas aborder ce sujet, je me contente de fixer la route la tête reposée sur la vitre passagère.

~~~

- Est ce que tu pourrai arrêter de me regarder comme ça ?

Nous somme rentrés depuis maintenant 20 minutes et Nathan ne m'a pas lâché d'une semelle. Il est désormais planté devant moi dans la cuisine.

- Hé, Nathan, il y a un problème ?

- Oui, il y en a un et je compte bien éclaircir les choses avec toi, lance-t-il en tirant la chaise face à moi pour s'assoir.

Mon visage a dû perdre toute ses couleurs, traduisant mon mal être, puisque que celui de Nathan s'adoucit.

- Lola, je veux juste t'aider, tu n'as pas à cacher ce que tu ressens face à moi d'accord ?

Je lui réponds en hochant la tête doucement.

- Très bien. Maintenant, est ce que tu veux bien me parler de ce que j'ai vu ce matin, au lycée ?

- Je... je ne suis pas sûre de vouloir en parler tout de suite. Mes amis m'ont tourné le dos et je ne réalise pas vraiment pourquoi.