𝖳𝖴 𝖤𝖲 𝖬𝖠 𝖯𝖴𝖳𝖤 [ 𝖮𝗂𝗄𝖺𝗐𝖺 𝗑 𝖮𝖼 ]

Chapter 9

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  "Pourquoi es-tu encore dans mon champ de vision?"

   "Nous n'avons pas terminé notre discussion de la veille"

   Je roule des yeux. Oikawa était à mon bureau et bizarrement, tout l'amusement qu'il semblait amener avec lui où qu'il allait semblait avoir disparu. En effet, comparé au derniers jours, il arborait un air maussade et étrangement sérieux. J'avais vu des visages comme ceux-là et toujours, ça n'augurait rien de bon.

   "Tu étais droguée je te rappelle" me dit-il et je balaye un regard autour de nous, de peur que quelqu'un nous ait entendu. Ce n'était pas la première fois que je consommais quelque chose d'illicite mais je suis sûre que mon cas n'égalait aucunement à celui de Terushima, qui devait considérer sa cigarette électrique comme son meilleur ami. Justement, j'allais ouvrir la vidéo qu'il venait de m'envoyer avant qu'Oikawa ne m'interrompt.

  Je pose mon téléphone, soupirant. C'était vrai que je m'étais endormie la veille en pensant à ce qu'il voulait me dire et je m'étais réveillée en me posant la même question. Ma tête était particulièrement affreuse, dû à mes péchés de la veille. Si on peut les appeler des pêchés.

   "De quoi voulais-tu me parler" demandais-je et il pousse un soupir, regardant en arrière de son épaule. Iwaizumi nous regardait avec insistance et je me demande ce qui se tramait et pourquoi on aurait dit que quelque chose semblait m'échapper.

"Ne me parle plus jamais" me dit Oikawa après avoir pris une grande inspiration. Je laisse un rire sortir alors qu'il croise les bras sur son torse, me regardant d'un air dédaigneux. Je me demanda pendant un instant si ce n'était pas une de ses farces, à lui et Iwaizumi.

"Ne ris pas!" s'exclame-t-il et je sus par son expression qu'il était sérieux. "Ne m'approche plus. Ne me parle plus. C'est mieux ainsi, pour nous deux" ajoute-t-il et je plisse des yeux.

Qu'est-ce qui lui était arrivé? Ou plutôt, avais-je fait quelque chose de mal? Non, je ne vois aucunement pourquoi je devrais me blâmer mais pourquoi est-ce que je ressentais un malaise aussi préoccupant?

"Tu t'es cogné sur la tête?" demandai-je même si je savais que ma tentative d'être humoristique dans cette situation était dépourvue de sens.

"Pas du tout." répondit-il et je roule des yeux.

"Élabore un peu, s'te plaît"

Il fronce les sourcils et je me demanda si c'était du dégoût que je voyais sur son visage.

"Nous ne devrions plus nous parler, plus jamais" me dit-il et je me dis en fronçant des sourcils que cette scène ressemblait étrangement à un de ses films clichés. Si je me fiais aux quelques-uns que j'avais regardé, on était au stade où l'héroïne et son prince charmant se sépare, avant de se remettre ensemble quelques jours plus tard, provoquant l'effusion et les sanglots de personnes que je qualifierais d'idiote. L'héroïne lâchait toujours des larmes alors que son amant, son cher âme-sœur la rejetait, pour une raison des plus saugrenues et étranges.

L'héroïne ressentait de la douleur, mélangée à cette sensation de cœur brisée que j'avais tant entendu parler, sans pour autant savoir de quoi il parlait vraiment, car je n'avais jamais ressenti ce que c'était. C'est sûrement pour cela que, lorsqu'Oikawa avait lâché ses paroles, je m'étais attendue à ressentir quelque chose, à éprouver une destruction en moi, comme on me l'avait dit. Mais je n'ai rien éprouvé. À part une certaine indifférence et une irritation. Pourquoi est-ce que je n'étais pas plus triste? Ne devrais-je pas l'être? À moins que je m'étais tant coupée du monde que je suis allée jusqu'à oublier comment souffrir? Sûrement.