Chapitre 27

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Le trajet avec James et ses compagnons avait été plutôt loin. Je n'avais pas osé bougé d'un seul pouce ayant trop peur de me faire frapper à nouveau, je sais à quel point mon premier amour peut-être horrible. Je m'en veux tellement d'être tombée sous le panneau étant plus jeune, ça m'aurait évité tellement de problèmes aujourd'hui. Oui, mais tu n'aurais pas rencontré Evans, me souffle ma conscience. C'est vrai, mais est-ce qu'au final quelqu'un va se rendre compte que je ne suis plus là ? Que j'ai disparu ? Est-ce que ma vie pourra être un jour normale ?

James m'avait fait sortir un peu plus tôt de la voiture et m'avait attiré jusque dans une petite maison délabrée. De premier abord, on pouvait croire qu'elle était abandonnée, mais quand on s'approchait, on pouvait se rendre compte que c'était tout le contraire. Il y avait de l'électricité, du chauffage et même, des meubles de tout confort. En fait, seul l'extérieur laissait pensé à un abandon. D'ailleurs, cette maison me rappelait tellement de mauvais souvenirs. Il y en avait des bons également, mais ils étaient sans cesse gâchés par l'affut constant des horreurs que j'ai subies. 

James ouvrait la porte et passa sans savoir si je le suivais. Il savait que je ne pouvais pas fuir, celui qui était censé me rendre une vie à l'extérieur de la maison de redressement se trouvait juste derrière moi afin de me surveiller. Le chef des opérations s'arrêta brusquement au milieu du couloir de l'entrée et tendit ses bras horizontalement.

- Bienvenue à la maison ! Dit-il finalement en inclinant sa tête vers moi avec un sourire à en faire trembler plus d'un.

- Laisse-moi partir. Pris-je la parole pour la première fois depuis notre arrivée.

- Pourquoi bella ? Je suis fière de toi, tu sais. Tu as accompli ta mission avec brio, bien que tu te sois fait prendre par la suite. Mais regarde je t'ai retrouvé, ce n'est pas merveilleux ? James récite ses paroles après s'être tournée totalement vers moi. Son sourire est retombé, mais il garde un visage haustère qui donne la chaire de poule. Je ne sais pas si c'est le fait qu'il m'a fait souffrir qui me rend dans cet état ou si, il est vraiment dérangé à ce point-là ? Sûrement un peu des deux.

- Je n'avais pas le choix, tu m'y avais obligé.

- Mais tu ferais tout pour ton maître, n'est-ce pas ? Dit-il en reprenant un sourire narquois.

- Tu n'as pas mon maître, j'ai changé. Je ne suis plus la même.

James prend un visage plus sérieux et claque des doigts. Je ne compris pas vraiment pourquoi jusqu'à ce que je sente de grosses maines m'attraper les bras pour m'immobiliser de tout mouvement. J'essaie de me débattre mais c'est peine perdue, je n'ai pas de force comparer à celui qui me tient. Je regarde avec haine l'homme qui se tient face à moi. Il s'avance alors et baisse sa tête à ma hauteur.

-  Tu m'appartient, c'est clair ? Que ce soit tes sentiments, ton corps, tes pensées, tout est à moi ! Crit-il en me crachant sur mon visage.

- Tu es taré ! Je cris à mon tour mais se fut une erreur de ma part, James me mit une giffle avec autant de force que le poing dans la voiture. Tant, que ma tête fût déportée sur le côté.

- Et pourtant, il fut un temps où tu aimais ça. Dit-il en rigolant. Emmene-la où tu sais ! James s'adresse, ensuite, au soi-disant Stanley qui continue à me tenir et s'en va dans une autre pièce, sûrement son bureau. Je sais bien qu'il s'y réfugiait quand quelque chose le contrariait ou le mettait en rogne. C'était un peu son refuge et je suppose que ça l'est restée, après tout,  ça ne fait pas si longtemps que ça qu'on ne s'est pas vu.

Je suis poussée jusqu'en haut des escaliers. Je reconnais les longs couloirs que j'ai de nombreuses fois empruntés. On passe devant une porte, la chambre de James. Cette pièce où j'ai vécu mes premiers émois amoureux, ou j'ai cru connaître l'amour, le vrai. Les larmes me montent aux yeux et je me demande quand tout ça finira. Stanley me pousse plus fort afin que je marche plus vite, il prend finalement une porte à droite et me fait rentrer. Il me fait m'asseoir sur une chaise et essaie de m'attacher, tandis que je me débat de façon tellement ridicule.

- Arrête ça maintenant ! Cri enfin le seul homme de la pièce.

- Pourquoi ?! Pourquoi m'as-tu privé du bonheur qui m'attendait enfin ?! Pourquoi tu lui obéis ?! Je cris également, les larmes chaudes me coulent le long de mes joues. Je sais qu'il ne doit pas tout comprendre, mais en ce moment-même, je m'en fichais. Les souvenirs me reviennent de manière tellement brutale, les émotions me bouleversent jusqu'à me donner cette envie de vomir.

- C'est mon patron, alors maintenant tu l'as ferme ! Stanley essaie encore de nouer la corde, qui est censée m'empêcher de m'enfuir, autour de mes poignets. Je décide de lui donner un coup de pieds après m'être lever rapidement. J'ouvre la porte qu'il avait alors fermée un peu plus tôt et cours jusqu'à rejoindre les escaliers. C'est ma chance ! Personne ne semble être dans la maison, ce qui est, il faut le dire, rare. Je descends en trombe et continue ma course effrénée jusqu'à l'entrée. J'appuie sur la clenche de la porte et je me dis que cette fois-ci, j'ai de la chance.

Malheureusement, j'ai crié mon bonheur trop vite. Je me retrouve face à face avec Mathéo. Putain !

- Oh, on dirait que tu t'es perdue. Rigole celui-ci ouvertement. Il m'attrape par le bras et me force à reculer. Il ferme la porte à nouveau, ma seconde de liberté vient à nouveau de se terminer. En haut des escaliers, on entend quelqu'un descendre rapidement. Stanley avec le visage inquiet se détend en me voyant arrêter par Mathéo.

- Pourquoi elle s'apprêtait à sortir ? Engueule le second de ses lieux.

- Elle m'a échappé, je suis désolée. L'homme à tout faire baisse la tête, honteux de sa grossière erreur.

- J'ai remarqué. Enfin bref, je vais m'en occuper, j'ai des choses à lui dire.

Je ne saurais dire ce que Stanley va faire puisqu'il reste encore dans l'entrée quand Mathéo m'emmène en haut, dans sa chambre. Rien n'a changé depuis la dernière fois que je suis venue, tout est à sa place mis à part quelques déchets par-ci par-là. Je souris tristement face à cette vision, j'aurais tellement être sa meilleure amie. J'aurais tant voulue ne pas être trahie par lui, par celui que je pensais être mon confident face à toutes ses épreuves difficiles. Je pensais tout le temps que c'était mon point d'encrage, qu'il allait m'aider à sortir des manipulations de James, qu'il allait enfin faire arrêter toutes les violences de mon premier amour. Je voulais juste plus avoir ses bleus intérieurs, mais aussi extérieurs. Je voulais seulement être heureuse.

- Oh non, ne pleure pas. Dit Mathéo en me faisait m'asseoir sur son lit. Je vais sécher tes larmes. Continue-t-il. Cette phrase, il l'a disait tout le temps quand je pleurais à cause de James. J'ai beau faire croire que ce j'ai vécu avec lui m'a rendu forte, insensible, mais c'est l'inverse. Je n'y arrive plus toute seule. J'ai besoin que quelqu'un vienne à mon secours...

The Delinquents (Ancienne Version) Where stories live. Discover now