Journal d'Anne Shirley Cuthbert des Pignons verts - La Saint Sylvestre

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Cher journal,
Je termine les dernières pages de ce cahier en même temps que cette année. Cela me donne l'occasion de repenser à tout ce que j'ai pu y écrire et ressentir durant ces derniers mois. Il y a eu des joies, des peines, des surprises, des amitiés fidèles et beaucoup d'émotion et d'amour. Je n'aurais jamais cru que je dirais cela il y a quelques années encore, mais du haut de mes presque dix-sept ans, la vie m'a déjà comblée. J'ai toujours su que j'allais mener une vie extraordinaire et la suite est très prometteuse! Il n'y a rien qui me manque, j'ai tout ce que je souhaite et même plus. Et cette soirée de la Saint Sylvestre me l'a confirmé.

En effet, les Cuthbert ont organisé exceptionnellement un grand repas aux Pignons verts.  Il y avait les Lynde, Gil, Bash, sa mère et son beau fils, ma filleule et, bien sûr, Muriel! Même Cole s'était soustrait momentanément à sa famille. Hormis Diana qui est à Charlottetown, tous les êtres les plus chers à mon cœur étaient réunis. Je n'ai d'ailleurs jamais vu autant de monde à la maison!

Nous avons dû déplacer plusieurs tables afin de pouvoir disposer tout ce joyeux petit monde. La mère de Bash avait apporté un de ces plats épicés que j'apprécie tant, Rachel avait concocté une énorme cipaille et Muriel une tarte au beurre. Marilla, elle, avait préparé des tourtes et de la soupe aux pois.

Le repas presque terminé, tout ce beau monde, pour certains un peu guillerets suite à la dégustation de quelques bouteilles apportées par Thomas Lynde, riait et chantait. Moi, assise au milieu de ce tohu-bohu adorable, je regardais un à un les convives afin de me remémorer chaque minute de ce précieux moment. Je pensais que mon bonheur était à son comble.

Gil était assis à mes côtés, détendu et souriant, un bras posé sur le dossier de ma chaise. La craquante Delphine s'était endormie dans les bras de celle qui deviendra très prochainement sa nouvelle mère, Bash les admirait discrètement. Je n'avais jamais vu Marilla si détendue en présence d'invités. Matthew semblait en pleine conversation avec Elijah et Mr Lynde, et la mère de Bash resservait Rachel de dessert.

On toqua alors à la porte et Marilla se précipita d'aller ouvrir sous les regards surpris des convives. C'était le révérend qui entra dans la pièce muni de son long manteau. Celui-là sait comment faire des entrées remarquées! On l'accueillit avec chaleur, lui proposa un siège et de quoi se substanter. Il accepta de bon cœur et prit vite part à l'ambiance générale.

Puis, repu, il se leva, la main sur la panse et balaya du regard les personnes présentes dans la salle. Le silence se fit. De sa voix grave et mature, il demanda qui étaient les dénommés Mr A et Mrs B. Je me figeai sur place car j'étais celle à qui ces mots parlaient le plus puisque j'avais moi-même baptisé mes amis de ces noms ironiques dans mon article. Article que le révérend avait bien évidemment lu puisque c'était ainsi qu'il se retrouvait actuellement à Avonlea, me rappelai-je aussitôt. Il se tourna vers moi, l'œil malicieux. Évidement, il savait que j'étais Robin. Et tous ceux dans la pièce semblaient le savoir également. Il m'expliqua que c'était Marilla qui lui avait proposé de venir ce soir. Épatée par ma tutrice qui ne cesse de me surprendre, je lui présentai Muriel et Bash. Il leur demanda d'approcher. Muriel confia la petite à sa grand-mère et me jeta un regard plein d'interrogation. À cet instant je n'avais pas idée de ce qu'il allait se passer mais Gil, lui, semblait avoir deviné par son regard attendri.

Le révérend salua avec beaucoup de tendresse le couple face à lui, leur demanda leurs prénoms et apposa ses mains sur leur front. Je sentis soudain mon cœur fondre. Une déferlante d'émotions m'envahit telle une vague se projetant sur des rochers. Gil vint me serrer la main, visiblement aussi ému que moi et cela m'aida à profiter de cet instant.

Le révérend était venu pour bénir l'union de Sebastian et Muriel! Quel magnifique cadeau avant qu'ils ne partent pour leur nouvelle vie! Nous avons ainsi pu être les témoins privilégiés de ce moment de pur bonheur. Moi qui me désolais de ne pouvoir être présente à leur mariage, ceci venait d'effacer tout remord. On congratula les fiancés étonnés, on remercia le révérend, on pleura, on rit et on but à leur santé jusqu'à minuit.

La mère de Bash, particulièrement bouleversée, comprit alors combien son fils était heureux et, puisque Dieu les avait bénis, elle pouvait les laisser partir sereine. Elle déclara qu'elle retournerait dans quelques jours auprès des siens. Le révérend, qui souhaitait continuer sa route de pèlerin à aider d'autres âmes ailleurs, lui proposa de l'accompagner jusque-là.

Puis, progressivement, les invités partirent se souhaitant le meilleur pour cette nouvelle année qui débutait. J'étais sortie les saluer, étourdie et fatiguée. Gil m'apporta galamment un châle et le posa sur mes épaules. Il remarqua que je frissonnai, il m'enlaça, son torse contre mon dos, à regarder avec moi la dernière calèche partir. Je tenais ses deux bras dans mes mains tels des ancres auxquelles je voulais m'arrimer. Nous profitions tous deux de cette douce étreinte sans vouloir penser que bientôt nous devrions nous séparer.

En cet instant, je me demandais ce que cette année à peine commencée allait nous réserver. À n'en pas douter ce sera sûrement une grande année!

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Bon, voilà.
Tout comme cette année s'est terminée, cette fanfiction aussi.
Je vous remercie de l'avoir lue et abondamment commentée.
Je vous remercie particulièrement pour vos très gentils compliments qui m'aident à continuer et à progresser. Sans vous, cette histoire n'existerait pas.

On m'a déjà réclamé une suite.
Si il y en a une un jour ce ne sera pas pour tout de suite.
Là, maintenant, j'ai besoin de prendre du recul. Anne m'a accompagné de nombreux mois et j'ai besoin d'un peu m'en détacher
(pour peut-être mieux y revenir?)
J'ai une foule d'idées pour ce faire mais j'aurai besoin d'abord de beaucoup me documenter notamment sur l'histoire du Canada et aussi sur l'œuvre originale.

En attendant, il y a plein d'autres histoires que j'ai envie d'explorer, que ce soit pour la Passe-Miroir, Orgueils et Préjugés ou autres... qui sait?
N'hésitez pas à vous abonner pour en savoir plus.
Comme je l'ai déjà écrit, ma « plume » prends des fois des libertés que je ne contrôle pas!

Portez-vous tous bien, prenez soin de ceux qui vous sont chers.
Comme Anne, voyez la vie comme elle peut parfois receler des petits bonheurs là où on ne les attend pas. Ayez l'esprit ouvert, profitez de ce que vous avez et partagez votre temps et vos sourires.
Bonne et douce année à vous.
Dorothée

Dorothée

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Anne avec un e - Lettres et confidencesOnde histórias criam vida. Descubra agora