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CHAPITRE I - ZEE

Mes yeux restent fixés sur le premier rapport du médecin légiste. Je ne suis pas franchement étonné de voir que la victime a reçu une tonne de tranquillisants. En revanche, ce qui est étonnant... c'est que malgré ça, il signale qu'une lutte a eu lieu. Des bleus étaient visibles sur les biceps et les mollets de la victime. En voyant les photos que je me repasse en boucle, je remarque également des traces de strangulations dans le cou, et le légiste affirme que la jeune femme a succombé avant d'avoir été jetée dans la rivière.

Prénom : Jintara

Nom : Kongmalai

Âge : 23 ans

Situation civile : Célibataire

Emploi : Employée administrative à la bibliothèque publique de Nakhon Pathon

Les organes vitaux ont été perforés, exactement comme l'avait dit ce jeune journaliste de qui il semble préférable de rester éloigné, il doit être du genre à fourrer son nez dans les affaires qui ne le regardent pas. Voilà la raison pour laquelle je n'aime pas la presse, même si je la lis dès que j'en ai l'occasion. Il y a autre chose qui me trouble quelque peu...

Je soupire longuement et reprend cette photo qui, même après l'avoir regardée des dizaines de fois, me fait toujours frissonner d'effroi. Sur la nuque de la victime, une scarification a été commise par le tueur. Quelque chose que je n'arrive pas à comprendre et qui, pourtant, se résume en trois caractère entaillés à même la peau : 13°. Putain ! Qu'est-ce que ça veut dire ? J'ai même pensé à la température de l'eau, mais elle ne dépasse pas les dix degrés. Il y a tant d'informations en même temps que je n'arrive plus à réfléchir, pourtant mes yeux ne peuvent quitter les photos des yeux. Un monstre rôde sur la ville, et je n'arrive toujours pas comprendre pourquoi ce petit journaliste aux airs supérieurs m'a parlé d'un Copycat. Dans mes souvenirs, rien de semblable n'est arrivé ces dernières années.

Mon téléphone vibre sur le bureau et je sors de mes pensées en voyant le numéro de Diana. Mes yeux se posent aussitôt sur l'horloge du bureau et les aiguilles affichent vingt-deux heures. Merde, elle va me tuer !

— Allô ?

— Je peux savoir ce que tu fais ? Il est vingt-deux heures, Zee ! Je ne sais pas si tu te rends compte que c'est tous les jours la même chose !

Je soupire et ferme les yeux un instant, appréhendant les reproches habituels de ma petite amie.

— Je suis désolé, il y a une nouvelle... une nouvelle affaire qui a éclaté et on m'a mis sur le coup. Je suis encore au bureau, mais je m'en vais.

— Quelle affaire ?

— Une affaire de meurtre, Diana, marmonné-je. Si tu n'en as pas encore entendu parler, il te suffira de suivre le journal télévisé demain.

Je regrette immédiatement le ton que je viens d'employer envers elle, notre relation bat déjà assez de l'aile comme ça pour que j'ajoute de l'huile sur le feu.

— J'en ai marre de vivre avec un fantôme, crache-t-elle. Je vais dormir, ne fait pas trop de bruit en rentrant.

Et elle raccroche avant même que je ne puisse me défendre.

— Fais chier, grogné-je.

J'attrape les documents, les fourre dans mon sac à dos et quitte le bureau afin de rejoindre Diana. Je ne voudrais pas qu'elle pète réellement les plombs, notre couple est fragile.

Lorsque j'ai passé la porte de notre appartement, elle dormait déjà. Recroquevillée sur elle-même dans notre grand lit, les draps jusqu'au menton. J'ai pris une douche en me faufilant dans la salle de bain sur la pointe des pieds et suit revenu dans la chambre, un simple boxer sur les hanches. Diana dormait toujours et, peu importe qu'elle me laissait voir une nuisette presque transparente, je n'avais pas la tête à ça. Tout ce qui trottait dans mon cerveau était ce meurtre, le mot « Copycat » et les maigres indices laissés sur les lieux. En fait, aucun indice. Une partie de mon équipe va s'occuper des témoignages, parce que de nombreux coureurs sont habitués à prendre ce chemin peu rassurant, et une autre partie va devoir éplucher chaque détail dans le rapport plus complet du légiste, qui arrivera d'ici peu, selon le temps d'attente pour les tests d'urine et de sang.