• Chapitre 83

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Daniel

Allongé dans un lit, la couverture à mes pieds, je ne pouvais pas détourner mes yeux du plafond... Tandis qu'une seule et unique phrase tournait en boucle dans mon esprit.

Meiko avait disparu.

C'était tout. Il n'y avait que ça, dans ma tête, depuis que mes paupières s'étaient ouvertes, me tirant difficilement, d'un sommeil que je n'avais même demandé d'avoir. J'ignorais totalement quelle heure il pouvait-être, ni combien de temps j'avais dormi... J'avais juste eu l'impression de perdre du temps sur le moment, dès lors que les souvenirs m'étaient revenus. Tous ces cadavres, simplement ce massacre que nous avions découvert, sous le coup du choque. Tout avait été tellement vite que même si l'idée me tournait en tête, je ne réalisais même pas, ce qui c'était vraiment passé. Et pourtant – Meiko était réellement portée disparue à son tour désormais. Je pensais sincèrement l'écarter du danger, en renonçant à sa présence à mes côtés mais finalement... J'avais l'impression de l'avoir plus poussé dans le piège que je craignais tant. Elle et sa famille.

Je grimaçai au souvenir du corps immobile et blessé de Chekov. J'avais beau ne pas le porter dans mon cœur, ce dernier ce serrait fortement. Tout ça m'ébranlait. Je n'arrivais même pas à faire le trie de ce que j'avais vu. Qu'étais-je censé faire à présent ? Je me mordis la lèvre inférieure, passant mon bras sur mes yeux, sentant de nouveau sanglot monter dans ma gorge. Ce n'était déjà pas en pleurant que je retrouverais Meiko. Je le savais, mais que pouvais-je faire réellement à présent ? Surtout face à un tel monde, qui était de loin le même que le mien. Ces personnes responsables de cette hécatombe, était tout à part. Ces personnes étaient des meurtriers. Ils étaient réellement des monstres. Sans culpabilité. Sans pitié. Qui étaient-ils réellement ? Qu'est-ce qu'il y avait en face de moi ?

Comme pour répondre à ma question, quelqu'un toqua à la porte de ma chambre. Je retirais d'un léger sursaut, le bras de mes yeux. Dans un grognement, je me redressai sur le lit, qui grinçait. J'avais l'impression que tout mon corps était rouillé ! Je me questionnai sur ce que le médecin avait pu me donner pour me calmer. Sans attendre une réponse, un grincement retentit, laissant apparaître ma sœur, Mackenzie, à l'entrée. Je vis ses paupières papillonner de surprise, lorsque ses iris bicolores croisèrent les miennes.

« Je t'aies réveillé ? » Me demanda-t-elle. J'agitai la tête de gauche à droite.

-Non, non, ne t'inquiètes pas. » Je lui fis signe d'approcher de la main tout en poursuivant. « J'étais réveillé déjà depuis un moment pour dire... »

Je vis les épaules de ma sœur s'affaisser dans un léger soufflement. Je pressentis dans seulement cette légère réaction, beaucoup de peine. Même si ses yeux ne laissaient rien ne paraître, les cernes qui s'étendaient sous ces derniers, témoignait d'une courte nuit. Je la regardais s'approcher du lit, sur lequel je n'avais pas bougé depuis tout à l'heure. Je penchais la tête légèrement dans sa direction lorsqu'elle me rejoignit sur ce dernier.

« Est-ce que tout va bien ? »

Elle se raidit à ma question. Elle secoua la tête de droite à gauche. Je ne serais même pas dire si c'était un mouvement agacé ou plus peiné. L'expression de son visage commençait de nouveau à m'échapper. Surtout lorsque ces yeux se perdirent dans le vide.

«Drôle de question pour la situation ! » Railla-t-elle d'un soupir. Je ne pris même pas la peine de relever ses petits yeux rouges. C'était inutile. « Nous sommes tous sous le choque... »

Je détournais mon regard, les posant sur mes mains désormais, jointes. Je savais bien que cette question était bien futile à présent, je connaissais la réponse, mais je ne pouvais rien faire d'autre car je ne savais pas ce que je pouvais faire. Je me sentais juste tellement impuissant, face à un tel inconnu. Face à une telle violence. Ma nuque me picota d'un frisson glacé, envahissant tout mon corps, à me souvenir de cette scène. J'avais peur de ces images, j'avais peur de ces personnes qui avaient provoqué un tel massacre. J'étais même effrayé, face à ce nouveau inconnu qui s'était heurté à mon quotidien si subitement que mes souvenirs de la vieille semblait lointain. Je ne réalisais toujours pas, le choque était encore présent et me faisait me sentir totalement démunie face à la situation. Je l'étais. Que pouvais-je faire face à ça ? Que pouvais-je faire pour sauver Meiko ? Je fermais doucement les paupières, laissant finalement mes paumes les frotter, dégageant le sommeil qui les alourdissait toujours. Même si en réalité, tout n'était pas arrivé subitement. J'avais, plus ou moins, inconsciemment, fréquenter ce côté sombre là.

Oublié • Fiction les Légendaires [Correction 24/83 ♪]Onde histórias criam vida. Descubra agora