• Chapitre 68

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Mackenzie

Assise au fond de la cellule, tête basse, je laissais un énième soupir briser le long silence qui m'entourait depuis des minutes déjà, ne sachant quoi faire, ni penser. Ou je tentais de les faire taire tout du moins, sachant d'avance que cela était impossible. La conversation avec Abyss tournait en boucle dans mon esprit, ses mots me hantant et s'emparant froidement de mon cœur qui pourtant, battait lentement à un rythme bizarrement habituel face à la situation. Je ne savais même plus comment je devais me sentir, comment je devais penser à tout ça. Je ne réalisais même pas que dans quelques heures ou même minutes, je serais sans doute plus de ce monde. Peut-être était-ce une bonne chose après tout, puisque le monstre que j'étais... J'étais une meurtrière méritais-je vraiment de vivre après avoir retirée la vie à une personne ? Alors que j'en ais jugé moi-même que non ?

« Tu connais très bien déjà la réponse... »

Mes yeux se dirigèrent sur mon épaule, sentant une prise froide s'emparer de mon cœur, une main froide se poser sur mon épaule, sans qu'il n'y ait réellement de présence. J'étais seule dans cette cellule, totalement même. Aucun bruit ne résonnait et pourtant... Cette voix comme cette présence qui me glaçait le sang, état totalement présente. Je clignais des yeux, redressant tête contre le mur de la cellule, tentant de garder mon calme. Même si je désirais le tué, les mots d'Abyss me hantaient. Comment pouvait-il savoir pour ça ?

« Je peux savoir ce que tu es ? » Dis-je tout en bas en espérant secrètement que je n'aie aucune réponse et que cela sois seulement l'œuvre de mon imagination, tiré de ce mauvais rêve. Si cela en était bien un.

« Plutôt qui je suis. » Un frisson me prit lorsque la voix me répondit, je sentais sa présence se déplacer autour de moi. « Je suis toi. »

-Pas très précis comme réponse tout ça ! » Riais-je nerveusement, tentant de cacher ma peur, mon fort dégoût que j'avais à attendre cette voix sombre et glaçante, me dire qu'elle était moi. L'incompréhension faisait perdre mes moyens. « Je sais qui je suis. »

« En es-tu bien sûr ? »

J'eue un sursaut, penchant la tête sur le côté. Si j'en étais bien sûr ? C'était totalement débile comme réponse. Je savais qui-

« Tu as totalement faux ! Tu as totalement faux ! » Chantonnait-elle coupant le court de mes pensées, si soudainement que je sursautais une seconde fois, m'attendant pas à l'entendre encore plus clairement que tout à l'heure déjà. La présence semblait flotter, tournoyer autour de moi, comme dans une danse au rythme de sa petite chansonnette qui m'avait coupé. Savoir que cette chose, quoiqu'elle soit sache exactement ce que je pouvais pensé m'angoissait davantage.

-Où ais-je tords alors ? Réponds-moi ! »

Mon ton agressif l'immobilisa soudainement. Je ne savais pas ce que c'était cette chose, ni même ce qu'elle pouvait penser, tout le contraire d'elle, qui savait tout. J'étais à sa totale merci, j'avais peur, sentant mon cœur s'accélérer dans ma poitrine, comme emprisonner dans une cage des plus glaciales. Je sentis comme un contacte avec ma joue, me faisant reculer soudainement comme si cela venait de me brûler, mes yeux cherchant désespérément à distinguer quelque chose dans cette obscurité qui m'entourait, malgré les torches qui brillaient dans le couloir des condamnés. Il n'y avait rien en face de moi, mes pupilles ne distinguaient rien et pourtant c'était bien là, puisque deux mains m'entourèrent soudainement les joues, me faisant frissonner davantage. Que ce passait-il bordel ?!

« Calme toi ~ » Me murmura-t-elle glissant doucement ses mains froides sur mes joues. Je ne voyais rien, mais je sentais mes yeux croiser les siens. Identique au mien. Un rire résonna. « Je suis toi, je suis là pour nous aider ! »

Oublié • Fiction les Légendaires [Correction 24/83 ♪]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant