cinquante-deux

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   Il ne me restait plus que deux jours pour révéler mon « terrible secret » à Neymar. Depuis que j'avais appris que je portais un bébé dans mon ventre, je m'étais éloignée du brésilien. Je savais qu'il en souffrait, surtout car je ne lui avais donné aucune explication. Moi aussi j'en souffrais, je mourrais d'envie d'aller me réfugier dans ses bras, et de tout lui avouer. Mais c'était toujours trop dur.

Lisa ne m'avait toujours pas adressé la parole, et de toute manière, c'était à moi de le faire. Je comptais m'excuser aujourd'hui car je savais que dans les prochains jours, j'allais terriblement avoir besoin de ma meilleure amie.

J'étais en ce moment même chez Neymar, dans la salle de bain, devant un grand miroir en sous vêtement. Mes mains caressaient mon ventre plat, qui ne le serait plus dans quelques mois. J'étais déjà enceinte de 3 semaines.

- Ashley ? Je peux rentrer ? demanda le brésilien de l'autre côté de la porte.

Je sursautai et attrapai à la hâte un maillot de la seleçao que j'enfilai. Je pris une brosse à cheveux et fis mine de démêler ma chevelure.

- Oui vas-y !

Neymar poussa la porte et m'afficha un grand sourire.

- Je peux te brosser les cheveux ?

- Si ça te fais plaisir, dis-je étonnée.

Je lui tendis la brosse. Il l'attrapa, s'assit sur la baignoire, tandis que je posai mes fesses au sol, sur le tapis. Il se mit à caresser lentement mes cheveux tout en les brossant avec attention. Je soupirai d'aise en sentant ses doigts masser mon crâne.

- Ash', je pense qu'on devrait se parler, commença le footballeur.

- Hum, de quoi ?

Je fis semblant de ne pas savoir de quoi parlait le tatoué, alors que bien évidemment je savais ce qu'il voulait dire. J'entendis mon brésilien soupirer, et par la même occasion mon cœur se fissurer.

- S'il te plait Ash'...

- Oui ?

- J'ai l'impression que tu me caches quelque chose, que tu t'éloignes de moi.

La voix de Ney tremblait et en entendant cela, les larmes montèrent à mes yeux. Je me détestais de le faire souffrir, il ne le méritait tellement pas. Je ne le méritais tellement pas.

- Je ne te cache rien, mentis-je.

Il soupira de nouveau, stoppant par la même occasion, de me brosser les cheveux.

- Ney je te promets que je ne te cache rien, je suis juste fatiguée en ce moment, et je m'ennuie à force de tourner en rond.

- Si tu avais un problème tu m'en parlerais ?

- Bien sûr Ney, je sais que je peux tout de dire. Mais ne t'inquiète pas Ney, c'est juste de la fatigue.

« Bravo Ashley, tu lui mens de plus en plus. T'es vraiment la petite amie parfaite » pensai-je avec ironie. J'avais envie de me claquer mais je n'avais pas envie de passer pour une folle aux yeux du brésilien.

- Je t'aime Ash' ne l'oublie pas.

- Je t'aime aussi.

« De mieux en mieux Ash, tu dois rompre avec lui, mais tu lui dis quand même 'je t'aime' ». La petite voix dans ma tête semblait prendre un plaisir malsain à me torturer.

Il se leva tout sourire, surement heureux d'avoir eu une conversation 'sérieuse' avec moi. J'attrapai la brosse qu'il me tendait puis me relevai.

- Ça te dit une balade dans Paris ? me proposa-t-il.

- J'aurais adoré Ney, mais il faut que j'aille voir Lisa, m'excusai-je.

- Oh...

- Je suis désolée. Je me suis disputée avec elle et il faut que je m'excuse.

- Ce n'est pas grave minha linda, fais attention à toi.

Il déposa un baiser protecteur sur mon front et je mis ma tête dans son cou. J'inspirai en fermant les yeux, et son doux parfum vint me chatouiller les narines. Mes bras se glissèrent dans ses cheveux, le long de sa nuque. Ses mains se posèrent sur mes jambes, me rapprochant de lui, pour que plus un seul petit millimètre ne puisse nous séparer.

J'étais tellement bien, dans ses bras, en sécurité. A ce moment-là, j'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver car j'étais protégée, protégée par Neymar. Se fut avec douleur que je quittais le « cocon ».

- Je vais te laisser, il faut absolument que je rende visite à Lisa.

- On se voit demain ?

- Si tu veux !

- Te amo.

- Te amo Ney.

Je posai rapidement mes lèvres sur les siennes, puis partis, quasiment comme une voleuse.

*****

J'étais devant l'interphone depuis 15 minutes, le doigt prêt à appuyer sur le bouton mais je ne le faisais pas. J'avais peur que Lisa ne me pardonne pas, mais j'avais surtout peur de ne pas trouver les mots justes.

Je pris une très grande inspiration puis pressai le bouton. La voix de ma meilleure maie se fit entendre après une minute de silence.

- C'est qui ?

- C'est Ash'.

Il y eu un blanc et j'entendis mon cœur battre la chamade.

- Je ne veux pas te voir.

- Lisa je t'en supplie, j'ai besoin de te parler.

Encore un silence, et je me mise à trembler. Je mourrai de peur à l'idée que Lisa allait peut-être m'abandonner dans le moment où j'avais le plus besoin d'elle.

- Ok, entre.

Si j'avais pu crier, je l'aurais fait. Mais je me trouvais tout de même dans la rue, dans la banlieue parisienne, donc restons calme.

- Merci Lisa, dis-je soulagée.

Elle ne répondit pas. Je poussai la porte de l'immeuble, qu'elle avait déverrouillée, puis me mise à gravir les 5 étages à pied. J'arrivai au 5ème palier, totalement essoufflée, mais fière de moi. Je rejetai mes cheveux en arrière, puis toquai à la porte de l'appartement 26.

- Entre ! cria une voix de l'intérieur.

J'appuyai sur la poignée en métal et la porte s'ouvrit. J'entrai dans l'habitat, puis refermai la porte derrière moi. Je retirai mon écharpe et la posai sur un porte-manteau, avant de faire la même chose avec mon long manteau.

J'avançai, cherchant où se trouvait la blonde. Je la trouvai dans la cuisine, en train de courir d'un bout à l'autre de la pièce. Ma meilleure amie était en train d'essayer, je dis bien essayer, de faire des crêpes. Il y avait du lait sur le sol, un œuf explosé sur la table ainsi qu'une montagne de farine en dehors du saladier, sans oublier qu'il y avait une crêpe en train de brûler dans la poêle, à la limite de prendre feu.

J'accourrai éteindre le feu, et jetai la tentative de crêpe dans la poubelle sous l'évier.

- Merci, souffla Lisa.

Elle s'assit sur une des chaises de la cuisine, fatiguée par la conception d'un des meilleurs repas du monde. Son tablier était taché de tous les ingrédients qui composaient la recette des crêpes, et ses cheveux étaient plein de farine. Je ne pus m'empêcher de sourire devant cette vision.

- Ne te moques pas de moi Ashley, se vexa-t-elle.

- Jamais.

- Pfff, bon Clément est parti pour au moins 1 heure avec Madyson, donc on va être tranquille pour parler.

- C'est parti, dis-je en prenant une longue inspiration.

this night - neymarjrWhere stories live. Discover now