soixante-douze

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Point de vue d'Ashley

1/08/2019-2 semaines plus tard

    Je soufflai avec force et posai mes mains sur mes hanches, satisfaite de mon travail. Plus rien ne trainait dans mon petit 10m², à part des cartons contenant toutes mes affaires. Le footballeur sortit de la salle de bain, avec de la peinture blanche sur le visage. J'explosai de rire à cette vue.

- Arrête de te moquer de moi, toute cette situation ne serait pas arrivée si tu avais accepté que j'embauche des déménageurs et tout le tralala pour ton cagibi, bougonna le brésilien.

- Ce n'est pas de ma faute si tu ne sais pas peindre un mur sans t'en foutre partout. Et c'est un appartement, pas un cagibi abruti.

Je tapai le haut de son crâne et sortis mon téléphone pour filmer la scène. Quand il m'aperçut, mon téléphone en main, il me montra son majeur et retourna dans la salle de bain sous mes éclats de rire. Mais quelques secondes plus tard, je le vis revenir, les bras dans le dos, un sourire en coin sur le visage.

- Neymar da Silva Santos Jùnior, qu'est-ce que tu mijotes ?

Il se tut mais continua de s'approcher de moi sur la pointe des pieds. Je reculai, pas du tout rassurée par son sourire sadique, mais me retrouvai coincé par une pile de cartons.

- Je te jure que je sens que tu vas faire une connerie !

- J'vois pas de quoi tu parles.

Une seconde plus tard, je me retrouvai le visage barbouillé de peinture blanche, Neymar s'esclaffant, son téléphone à la main.

- Œil pour œil, dent pour dent minha linda.

- Sur une échelle de 1 à 10, je te hais à 12, grognai-je en passant mes mains sur mon visage pour essayer d'enlever le plus de peinture possible.

- C'est réciproque minha linda.

Il me fit un clin d'œil et je grognai de plus belle. Foutu brésilien, il aimait me faire sortir de mes gonds. Je le bousculai d'un coup d'épaule et filai dans la salle de bain pour me débarbouiller. Je soufflai en me rappelant que nous avions enlevé le miroir, et que j'allais donc devoir me nettoyer avec l'aide d'eau et de mon téléphone.

Je vis la silhouette du brésilien derrière moi, en train de se tordre de rire. Je lui tirai la langue et levai les yeux au ciel, puis claquai la porte après lui avoir fait admirer mon majeur fraichement manucuré. Mais malgré tout, un immense sourire était collé sur mes lèvres. Un sourire présent depuis deux semaines, depuis mon réveil.

J'étais heureuse. Je vivais ma meilleure vie aux côtés de Neymar, mon petit ami célèbre mais aussi proche de Lisa, de ma filleule, de Jade, des joueurs du PSG, de Georges. Une bulle d'amour s'était formée autour de moi. Ma vie avait repris de manière normale, comme si elle n'avait jamais été mise en pause. Enfin, elle avait même repris d'une meilleure manière puisque Ney et moi formions de nouveau un couple, un couple qui allait accueillir un enfant de un peu plus de 6 mois.

Je finis de me débarbouiller et sortis de la salle de bain. Le brésilien était assis sur une pile de cartons, en train de regarder son téléphone. Il leva la tête et me vu.

- Tu as enlevé le joli maquillage que je t'avais fait, dit-il sarcastiquement.

- T'as fait l'école du rire ?

- Ne boude pas minha linda.

Je gonflai mes joues et il se leva. Il arriva à ma hauteur en quelques pas, et se mit à me tirer les joues comme une grand-mère le ferait à son petit-fils. Je le repoussai d'une pichenette.

- Laisse-moi tranquille sale gosse.

- Je te signale que je suis plus vieux que toi.

- Je te signale que je n'en ai rien à branler.

Il posa ses mains en croix sur son torse et ouvrit sa bouche pour faire une mine choquée. Puis il posa son index sur ma bouche, montra mon ventre de son autre main et se mit à chuchoter.

- Pas de gros mots en présence du bébé.

Je levai les yeux une nouvelle fois au ciel. Mon petit ami était un véritable enfant.

*****

8/08/2019-1 semaine plus tard

Je sortis de la salle de bain à toute vitesse, le corps enroulé dans une serviette, les cheveux dégoulinants d'eau sur mes épaules. J'allais encore une fois être en retard. Ney m'avait demandée d'être prête pour 19h00 et il était déjà 18h30 et je n'étais absolument pas prête. Je courus jusqu'à la chambre que je partageais avec le brésilien et poussai la porte du dressing. J'attrapai au passage un pantalon blanc, un débardeur blanc ainsi qu'un pull rose pâle, puis retournai dans la salle de bain. J'agrippai le sèche-cheveux et commençai à sécher ma crinière. J'appliquai du correcteur sous mes cernes puis un coup de baume à lèvre. Je m'habillai puis regardai l'heure : 18h59.

Je soupirai et sortis de la salle de bain. Soudain j'entendis du bruit au rez-de-chaussée, et quelques secondes plus tard, la voix du footballeur retentit.

- Ashley !

- Oui j'arrive, dis-je en trottinant jusqu'à l'escalier.

Je descendis les marches et sifflai en voyant le brésilien devant moi.

- Tu t'es fait beau pour qui ?

- J'ai rencontré une fille hier donc je me fais beau pour aller la retrouver.

- Abruti, maugréai-je.

Je frappai le haut de son crâne avec assez de force pour lui faire pousser un petit gémissement. Il posa sa main sur sa tête et frotta pour faire passer la douleur. Il me lança un regard noir tandis que je lui offrais un sourire carnassier.

- Tu me fais peur, gémit-il.

- Tu n'as qu'à dire la vérité ! Le mensonge c'est mal ! le sermonnai-je.

Je n'étais pas la mieux placée pour dire que le mensonge était quelque chose de mal, vu tout ce que j'avais fait et toutes les choses sur lesquelles j'avais pu mentir dans ma vie. Mais désormais, mon passé était derrière moi, et je pouvais me consacrer pleinement à mon présent et à mon futur qui allait surement s'avérer joyeux. Enfin je l'espérais.

- La vérité c'est que je me suis fait beau pour la femme que j'aime, dit-il en passant ses bras autour de mes hanches.

Je frissonnai quand sa main remonta le long de mon dos et décala mes cheveux pour déposer des baisers dans le creux de mon cou. Ma peau sensible tressaillait à son contact, tandis que son autre main vint se déposer sur mon ventre arrondi. Je me laissai aller contre son torse.

- Tu es vraiment la plus belle femme sur cette planète.

- De l'univers tu veux dire, le corrigeai-je.

- A chaque fois que je te dis un truc mignon, tu ne peux pas t'empêcher d'ouvrir ta bouche, bougonna l'international brésilien.

- Sorry amor.

Je me retournai et déposai un doux baiser sur ses lèvres pour me faire pardonner. Puis je me décalai d'un pas et me mis à sautiller d'impatience.

- On va où ?

- Surprise, sourit le footballeur.

Je lui fis mes yeux de chien battu mais il ne céda pas. Il était le seul à être insensible à cette technique et ça m'embêtait. Pourquoi mon air de chien battu ne le faisait-il pas craquer ?

- Au lieu de me faire ta tête bizarre, bouge tes fesses.

- Ok, y'a vrai zéro respect, me plaignis-je.

- Tais-toi et avance. On va être en retard.

- Les stars savent se faire attendre, clamai-je.

Il me fit un lin d'œil, se rappelant le moment où il m'avait dit ça pour la première fois. Je souris en repensant à ce moment. Le temps passait vraiment trop vite.

this night - neymarjrWhere stories live. Discover now