Chapitre 3

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- Le temps s'est écoulé différemment entre ma mort et ma... Résurrection. Je suis arrivé un an après mon dernier souffle.

Ils étaient de retour dans le salon. Le Gryffondor était assis dans le canapé, la tête dans les mains, peu importe la douleur, et tentait d'assimiler le retour de Snape. Ce dernier, était debout, faisant les cent pas devant la cheminée.

- Pourquoi personne ne le sait ?

- Seule la directrice et les fantômes sont au courant que je hante les cachots.

- Si je résume... Vous êtes ici depuis quatre ans, personne ne vous voit, vous m'avez assommé hier, calmé aujourd'hui, et vous m'observez depuis que je suis là.

Le fantôme grimaça à ces propos pour le moins vrais, et ne contredit pas.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi Potter ?

Harry se leva d'un bond, pour faire face au pâle ectoplasme.

- Pourquoi avoir décidé de revenir ? Pourquoi ne pas m'avoir dit directement que vous ne vouliez pas de ma présence dans ces cachots ? Pourquoi être ici devant moi, à faire semblant de répondre à mes questions ? Et pourquoi ne pas avoir essayé de changer la vision que les gens ont de vous ?!

Plus ses questions se succédaient, plus le sauveur haussait le ton, de colère, de frustration, d'incompréhension. Bien que compréhensif, Snape ne le montrerais jamais, et se contenta de froncer les sourcils avec un ton plat et cassant.

- Potter calmez vous. Je ne sais pas pourquoi je suis là d'accord ? Je suis revenu c'est tout, je ne l'ai pas décidé. Je ne vous ait pas révélé ma présence parce qu'aux dernières nouvelles, vous me détestez, et je ne savais pas quelle serait votre réaction, après avoir vu mes souvenirs. Et si vous avez bien vu ces derniers, vous savez que je ne fais pas semblant.

Il avait réussi à faire taire le brun, qui l'écoutait sans faire de commentaires.

- Et pour répondre à votre dernière question, pourquoi vous non plus ne le faites pas ?

- Pardon ?

Harry était totalement perdu. Son cerveau refusait d'absorber toutes ces nouvelles informations, le laissant pantelant, incapable de parler.

- En deux jours, j'en ai vu plus que toutes les personnes de ce château réunies. Pourquoi ces faux sourires ? Vous vous cachez derrière une joie hypocrite pour ne pas avoir à vous confronter à votre dépression, et vous ne faites rien pour vous en sortir !

Un rire. Un rire amer traversa la gorge du plus jeune. Il le savait parfaitement ça. Il savait parfaitement qu'il était tombé en dépression, et depuis longtemps. Un air fou traversa ses yeux, clouant le fantôme sur place.

- Parce que vous croyez que je ne le sais pas ? Vous croyez réellement que je veux m'en sortir ? Je me fiche de ce que vous pensez à ce sujet. M'assommer une fois ne fait que repousser l'échéance. Je suis mort en même temps que Voldemort. Ne faites pas semblant de vous inquiéter pour moi. Vous avez réussi votre mission, mon corps a survécu à la guerre. Mais pas mon esprit.

Harry ne savait plus si il était conscient de ses faits et gestes ou non. Les sorts, sur son corps tombèrent, et sa chemise disparut. Laissant sa peau à vif, visible à tous. Il se connaissait, il connaissait son apparence, alors le léger recul du professeur en face, et ses yeux écarquillés ne l'étonnaient pas.

- Je suis mort professeur. Je suis comme vous, sauf que j'ai encore mon corps.

Severus n'en croyait pas ses yeux. Des cicatrices. Des centaines de cicatrices marquaient ce corps si jeune. Des traces de brûlures parsemaient son bras gauche, tandis que le droit arborait des centaines de traces d'un rasoir affuté. Son cou montrait une cicatrice d'égorgement. Des dizaines de petites coupures parcouraient ses mains jusqu'aux poignets. Sur le torse, les mêmes marques, encore et encore. Brûlures, lames, sorts,... À l'emplacement du cœur du brun, se trouvait une énième marque, ronde cette fois ci, comme une pointe enfoncée.

- Oui professeur. Elles sont toutes de moi. Mais ce corps...

La voix du brun était amer. Il regarda longuement ses mains tremblantes, avant de fixer les yeux désormais d'argent de son interlocuteur.

- Ce corps refuse de mourir.

Désormais, c'était de la détresse qu'on pouvais lire au fond des yeux de Harry. Un gamin perdu. Alors Severus fit une chose qu'il n'aurais jamais imaginée faire, et qu'il n'avait jamais faite ni reçue. Il enlaça le jeune homme en face de lui, posant ses bras glacés sur son corps chaud qui avait tant souffert.

- Je te jure de t'aider Harry.

Ce dernier, loin de réagir à l'étreinte froide, fixait le mur en face.

- Et pourquoi vous feriez ça ? Pour ma mère ?

Le fantôme se détacha, pour l'observer dans les yeux, et finit par parler sans une once d'hésitation.

- Non. Pour toi. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi.

- Voldemort est mort.

- Je ne parle pas de lui, je parle de te laisser couler sans rien faire, et de ne devoir ta survie qu'à une obsession.

Harry le regarda enfin dans les yeux, et ne répondit rien. Il n'arrivait pas à définir les émotions de son ancien professeur. Cette silhouette froide de vie, ce mort qui était la personne la plus courageuse que le sauveur ait connue, voulait l'aider ? Alors il n'était plus seul ? Il avait le droit de vivre ?

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Ce chapitre est moyennement bien. Trop de dialogues à mon goût xD mais c'est pour le bien de l'histoire.

Je préviens ici, il y aura peut être des nouvelles notifications des précédents chapitres. J'ai soumis mon prologue à des amis écrivains (coucou liliconteuse xD) et je prendrais vraiment à cœur leurs conseils pour m'améliorer. Cela n'arrivera pas tout de suite, et les changements seront mineurs, mais je vais réduire un peu le rythme de publication pour pouvoir prendre en compte leurs remarques sans vous inonder de notifications xD

Et je vais publier un peu moins souvent, aussi pour ne pas me retrouver à nouveau dans la situation de Lost soul, avec 4 mois d'absence ^^'''

Allez, bonne journée !

Kiss (。•̀ᴗ-)✧

Potion EctoplasmiqueWhere stories live. Discover now