Feu Rouge

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Gaya arrive devant le passage piéton. En face, le feu est rouge, devant, les voitures passent et ça y est, elle plonge. Son deuxième monde prend place.

La lumière du feu rouge pour piéton bouge, remue, elle se sent à l'étroit. La couleur change aussi, le rouge est plus intense et parait flamboyant, puis deux ailes se déploient.
Deux yeux noirs apparaissent dans ce feu et s'encrent dans le regard de Gaya qui sourit.
En même temps, le vent se lève, le souffle dans les branches fait parler les arbres. Le ciel devient violet et les nuages descendent peu à peu un peu plus vers le sol jusqu'à ce que Gaya se retrouve entourée de nuages aux couleurs allant du bleu au rose et s'étant arrêtés à cinquante centimètres du sol.

Ici, les voitures ont disparu, les routes et les murs gris aussi.

Le feu pour piéton n'est plus là, à la place une créature se tenant sur quatre énormes pattes a grandit et pris forme. Ses ailes s'étirent et atteignent sûrement le toit d'un immeuble de 8 étages. Partout, son corps est fait de plumes colorées de différentes nuances de rouge, de jaune, de orange, de marron et de vert clair. Sa tête est une grande gueule s'allongeant un peu, des traits noirs accompagnent ses yeux et ses narines tandis que ses oreilles sont plutôt discrêtes. Sa queue est d'écailles, comme ses pattes et le plus spectaculaire c'est peut-être ses longues cornes qui ont poussé presque au hasard sur son dos et sa colonne.

Le vent souffle de plus en plus fort alors que Gaya regarde autour d'elle, les yeux brillants.
À certains endroits, le sol s'ouvre et des plantes taille géante mettent leur nez dehors, ainsi commence à fleurir et à pousser toutes sortes de plants fruitiers, de roses, de pissenlits, de violettes.

Les yeux de Gaya sont ouverts. Elle ne rêve pas. Tout ça, c'est son monde. Elle ne l'a jamais caché, elle n'a jamais essayé d'être "comme tout le monde", de se fondre dans le mouvement dominant et de refouler ces créatures et ce monde à elle qui constitue son roman de voyages, de beautés et de mystères. Jamais. Et dans un univers parallèle, elle y vit des aventures et des poèmes colorés à chaque seconde.

Le feu passe au vert. La grande créature a disparu, ramenant Gaya aux murs de la ville et à ce passage piéton. Mais rien n'a véritablement disparu.

Mots sans titre.Where stories live. Discover now