Chapitre 16 : Et merde...

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14 Mai - 19h41

Et merde...

Fred resta là, debout, immobile. Il inspira longuement. Autour de lui, les murs commençaient à se fissurer. Une goutte de sueur coula le long de son front. Les murs se disloquèrent. Le ciment s'effrita. Les briques tombèrent une à une, tout autour de lui. Les murs s'écroulaient, vite suivis par le plafond, les débris s'écrasant prés de lui. Il ne resta rien de la maison. Les fissures continuèrent de se propager comme un cancer, fendant tout le bitume, atteignant les murs des autres immeubles aux alentours, ceux ci commençant à leur tour à se briser, à s'écrouler. Une pluie de débris qui s'abattait dans un nuage de poussière. Fred resta seul, debout, immobile, au dessus de ce tas de ruines qu'était devenu Hogwart City. Tout tombait en ruine autour de lui. Tout son monde s'écroulait. Il expira longuement.

Et merde...

Il se remémora désespérément les dernières heures... Après leurs carbonaras, Angèle les avait invités à boire un café en début d'après-midi. Ensuite ils étaient allés chercher Ginny, avaient traîné dans un parc tout en essayant de la réconforter sur l'absence de Ron, puis étaient montés dans leur voiture et partis tandis que la radio leur souhaitait un bon samedi soir sous la voix de Elton John. Ils avaient traversé la ville en feu sous les rayons du soleil couchant. Ils avaient fini par s'arrêter dans un quartier en bordure de la ville, devant une petite maison tranquille. Leur maison. Ils avaient bâillonnés Elton John. La sonnette avait retentit. La porte s'était ouverte. Le visage bienveillant de leur maman. Molly... Une étreinte étouffante... Puis entrée dans le salon, accolade à leur père, Arthur, puis à toute la fratrie, Bill, Charlie, annonce de l'absence de Ron à cause du "travail", regard amer de Ginny, découverte de l'œil au beurre noir et du visage contusionné de Percy qui s'était lancé dans un édifiant récit de comment il avait défendu la banque dans laquelle il venait d'être muté, au péril de sa vie face à deux braqueurs fous furieux aux masques de clowns, comment il s'était vaillamment battu, comment ces deux lâches s'étaient finalement enfuis, poursuivis par la police, le tout sous les remarques choquées de Molly à propos de l'époque dans laquelle on vivait et que de son temps c'était moins dangereux, on était plus en sécurité tout de même, tandis que les deux jumeaux et Ginny à qui ils avaient raconté l'histoire ne parvenaient pas à s'arrêter de rire... Alors comment ? Comment ils en étaient arrivés là ? Comment ça avait pu déraper à ce point ?!!!

* * *

Une voiture noire s'arrêta devant la maison des Weasley. Une des vitres teintées se baissa lentement. La femme à l'intérieur fixa la maison à travers ses lunettes de soleil. Elle hocha la tête. Les deux jumeaux les avaient amenés jusqu'ici. Tout se passait pour le mieux. Les portières claquèrent. Quatre hommes en costards et manteaux sortirent de la voiture et se postèrent devant la maison. La femme sortit un fin cigare qu'elle s'alluma doucement. Elle ouvrit sa portière et sortit à son tour. Elle souffla sa fumée. Elle fit un signe de tête. Les quatre hommes sortirent des pistolets semi-automatiques de leurs manteaux. Elle enleva ses lunettes de soleil. Un des hommes lui jeta un coup d'œil. Bellatrix Lestrange acquiesça. Ils s'avancèrent vers la maison. Elle sourit. On ne s'attaquait pas impunément aux Mangemorts...

* * *

La sonnette retentit. Angelina sursauta. Elle venait de mettre de l'eau à bouillir pour se faire un thé. Elle fronça les sourcils. Qui ça pouvait être ? Fred et George venaient de partir chercher Ginny... Elle s'approcha de la porte. Quelque chose sur la table attira son attention. Un porte feuille. Celui de George. Elle sourit. Mais quel boulet. Elle l'attrapa et ouvrit la porte.

– Laisse moi deviner, t'as oublié ton...

Sa voie s'étouffa.

– ... portefeuille...

Hogwart CityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant