Hogwart City

Chapitre 17 : Cette ville pourrie

14 Mai - 01h15

Du point de vue de Sirius :

Mode film noir.

Image en noir et blanc. Plan sur une ville lugubre, sombre, de nuit. Des nuages de vapeurs s'élèvent des bouches d'égouts, des sirènes de police résonnent au loin. Quelques voitures roulent encore.

SIRIUS:

(Voie rauque, grave.)

Hogwart City. Ma ville... Elle a plus de côtés obscurs que les tréfonds de l'esprit tordu de George Lucas... Depuis le temps que j'y erre, je peux maintenant affirmer une chose. Elle est dangereuse. Certes, en partie à cause du nombre de gangsters qui y ont élu domicile, ou encore de toutes les pires raclures qui sont venues des quatre coins du monde pour venir hanter ces rues, comme les futurs morts-vivants qu'ils deviendront bientôt. Mais le pire, c'est ce que cette ville fait aux gens qui s'y arrêtent. Même le plus saint des anges du paradis, en entrant dans cette ville, deviendra un démon assoiffé de haine. Maudite ville... Elle pourrit tous ses habitants. Elle agit, comme une entité terrible, et possède chaque être vivant qui entre dedans, comme une poisse noir prête à infiltrer les moindres pores de la peaux, circulant dans les veines, pourrissant ses habitants de l'intérieur... Maudite ville.

Sirius est debout sur un toit, vêtu d'un long imper, fumant une cigarette, les yeux perdus dans le vide.

Quand je suis arrivé, il y a une vingtaine d'années, j'avais avec moi une bande d'amis. Les meilleurs amis du monde... Rien n'aurait pu nous séparer. Et la maudite entité de cette ville a agi. Maintenant, je suis le seul survivant. Hogwart City a corrompu chacun de nous. Nous sommes devenus une bande de gangsters sans foi ni loi. Mais nous restions soudés. Alors, Elle a encore agi. L'un de nous a trahit. Et maintenant je suis le seul survivant. Avec ce traître ! Oui, vous avez bien entendu.

Sirius jette une pièce en l'air, dans un petit tintement, et la rattrape.

Il est encore vivant... Longtemps il est resté enfermé, intouchable. Mais depuis peu, il est enfin sorti. Et j'ai juré de le retrouver. Mais il reste invisible. Je le poursuis sans relâche, mais je continue d'errer, seul, perdu dans cette mer de fausse piste...

Il continue de jouer avec la pièce.

Mais je le trouverai. Je dois le tuer ! Et pour ça, je connais quelqu'un qui peut peut-être m'aider.

* * *

Ma Harley Davidson fend la nuit. L'air nocturne me frappe le visage comme une promesse de ce qui va bientôt m'arriver, mais enfin je me sens vivre, après toutes ces années à me terrer, à me cacher. Enfin, je suis de nouveau vivant. Cette nuit sera le symbole de ma résurrection, et comme un Christ maudit, je sème derrière moi un chemin de croix... Je m'arrête devant un bar mal famé. Le McGonagall's Bar. Je le connais bien, j'y suis déjà allé à de nombreuses reprises. Dés que je rentre, tous les visages mornes de cette assemblée me fixent d'un air méfiant. Je fend cette foule de poivrots traînant ici depuis la nuit des temps. Mon indic est installé au fond de la salle. Rubeus Hagrid. Difficile de ne pas le repérer... Un géant de deux mètres de haut, et tout autant en large, occupé à ronfler. Lorsqu'on voit son visage jovial, on ne croirait pas qu'avant il ait traîné dans de sales affaires... En tout cas, maintenant, si vous avez besoin de quelque chose, il pourra forcément vous aider. Un bon gars, avec un cœur proportionnel à sa taille, voir plus grand. Dommage que cette ville l'ait aussi pourri... Au vu des nombreuses bouteilles traînant autour de lui, je crains qu'il ne soit en trop mauvaise état pour me répondre. Je m'installe devant lui.