Chapitre 20 : À Baudelaire et Dalida

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14 Mai - 22h17

– Encore une bouteille, s'il vous plaît.

Sirius re-remplit les deux verres pour au moins la dixième fois. Il claqua la bouteille sur la table. Remus prit son verre et le regarda longuement.

– À qui on trinque cette fois ?

Sirius réfléchit.

– Mmmmh... Je sais pas... On a déjà trinqué à James, à Lily, à chaque membre des Maraudeurs, à la mort prochaine de Pettigrow, à celle de Lord Voldemort...

– Au gouverneur Fudge...

– À cette ville pourrie...

– Au McGonagall's Bar...

– À l'éducation nationale...

– À la littérature...

– À Baudelaire et à ses Fleurs du Mal...

– Tu te souviens du professeur Dippet ? En seconde ?

Sirius éclata de rire.

– Oh, lui... Toujours avec ses grands moulinets de bras, en train de clamer chaque texte...

– Il était toujours convaincu d'être le meilleur acteur de théâtre de tous les temps.

Remus agita ses bras dans tous les sens, l'air concentré.

– Ô RAGE !!! Ô... désespouâââr ! Ôôôô vieilliesse ennemiiiiiie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette... INFAMIE ! Eeeeet... ne suis-je BLANCHI dans les travaux guerrieeeers, que pour voir... En UN jouuuuur, flétrir tant de lauriiiiiers ?

Il fit mine de s'essuyer une larme. Sirius eut une crise de fou rire.

– Ouhhh... Pfffou... Ah, c'est de qui ça, déjà ?

– Corneille. Le Cid.

– Ahhh oui. C'était un bon celui-là...

– Certes. Même si je trouve ses personnages trop grandiloquents et héroïques pour être attachant. Non, Racine, ça c'était quelqu'un de réaliste... Ses personnages sont beaucoup plus humains, du fait de tous leurs défauts...

– Ahhh mais ça, c'est l'époque qui veut... Mais tout de même, comme dramaturge... Corneille est plutôt bon.

– Certes. Alors... À Corneille ?

– Aller. Et à Monsieur Dippet.

Les deux trinquèrent, le sourire aux lèvres, et vidèrent leurs verres cul sec.

– Pfouuu... Qu'est ce qu'on a pu être des mauvais élèves quand même.

Remus sourit.

– Parle pour toi.

Sirius eut un petit rire.

– C'est vrai. L'élève modèle. Même en arrivant dans cette ville de merde, entre les guerres de gangs, les braquages, les voitures en feu et tout ce bordel, t'arrivais à te sauver à la bibliothèque dés que tu pouvais.

Remus sourit.

– Ah. Qu'est ce que j'ai pu y passer du temps...

– C'était la bonne époque...

Les deux restèrent là les yeux perdus dans leurs souvenirs.

– J'ai jamais compris pourquoi, même après un braquage ou une course poursuite, tu te débrouillais toujours pour passer par la bibliothèque... On avait l'impression que c'était vital pour toi d'aller lire...

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