Chapitre 2

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"La voie numéro neuf trois quart"

Je soupire en regardant autour de moi. Vraiment? 9³/4? Je déplie la carte de la gare. Comment je fais pour le trouver ce fichue quai.

J'ai parcouru la gare dans tout les sens...et je ne sais toujours pas où se trouve cette fameuse voie. J'ai même demandé mon chemin à un humain et il m'a regardé comme si j'étais la dernière des connes. Je me suis donc recouverte de ma cape, rabattant ma capuche sur la tête pour me cacher du regard des autres.

Mon corbeau coasse de frustration dans sa cage.

-Oui, je sais. Je ne savais pas que c'était aussi mal indiqué chez les humains.

L'oiseau me regarde et donne un coup de bec dans la cage.

-Je le sais aussi, mais je n'ai pas le droit de te lâcher.

Il croasse une seconde de fois en battant des ailes.

-Comment ça, je suis nulle? Je vais t'en mettre moi, des nulles!
-Excusez moi, vous...comprenez ce qu'il dit? Demande une voix timide dans mon dos.

Je sursaute et me tourne vers mon interlocuteurs avec un sourire confu

-On peut dire ça...Ça fait longtemps qu'il me suit, je commence à comprendre ce qu'il veut me dire. Dis je en passant une main dans mes cheveux noir de jais.

Le jeune garçon en question est à peu près dans la même situation que moi. La chouette dans la cage me permet d'affirmer ce que je pense.

-Ah, d'accord...je ne connais pas encore assez bien Edwige pour comprendre ce qu'elle me dit. Dit il en se grattant le nez mal à l'aise. Au fait, tu chercher la voie 9³/4 toi aussi ?
-Exactement. Mais c'est très mal indiqué sur cette carte.
-Je suis d'accord avec toi.

Une famille de rouquins passe à nos côtés.

-La gare est pleine de moldus. Il fallait s'y attendre. Dit la voix de la femme bien en chair qui les accompagne.

Le brun se retourne et les suit du regard. Je fronce les sourcils, n'aimant pas forcément être ignorée.

-Hey Ho! I speak to You! Dis je en claquant des doigts pour attirer son attention.
-Pardon? Dit il en reportant son attention sur moi.
-Je te demandais ce que c'était un moldu? Je ne fais pas de distinction entre les humains...se sont tous des bipèdes pour moi. Dis je en soupirant.
-Oh...euh...je t'en parlerai plus tard, si tu le veux bien. La, il faut que nous les suivions, ils savent où se trouve la voie.

Et sans attendre il s'en va presque en courant, disparaissant parmi les gens. Et bah, bravo!

Mon corbeau me regarde d'un air lourd de reproche.

-Oui, je sais, j'aurais dû le suivre. Mais non. Il a l'air bien niais, ce gosse.

Un peu plus loin, une famille de trois personne fait son apparition dans mon champ de vision. L'homme est grand et ses cheveux sont longs et blancs, sa femme à les cheveux bicolore et le gosse qui les suit à les même cheveux que son père mais en beaucoup plus court.

-Des moldus...c'est honteux que nous soyons contraints de nous mélanger à ces êtres inférieurs pour parvenir au quai.
-Lucius. Claque la voix de la femme.

Je sens mes plumes se hérisser dans mon dos. Eux, je les ai déjà croisé dans le passé...mais où ? Je ne sais plus.

Je secoue la tête et avance d'un pas assuré, je remarque de loin des jeunes gens passer au travers d'un mur. C'est donc par la qu'il faut passer.

-Tu vois, Raven. Je finis toujours par trouver.

Le corbeau tourne la tête et émet une sorte de grincements las avant de nettoyer ses plumes.

Cet oiseau à un caractère de merde. C'est pas possible...il est pire que moi.

Je bouscule le vieux grincheux avec les cheveux longs. Une main ferme me rattrape et me tire en arrière.

-Misérable petite ordure, comment oses tu me bousculer sans t'excuser? Me crache t il au visage.

Je soupire et mentalement, j'ouvre la porte de la cage de Raven. Celui ci sort et vient attaquer l'homme qui me tient. Il me lâche pour se protéger...

-Raven, stop. Dis je d'une voix calme.

L'oiseau vient se percher sur mon épaule et croasse méchamment vers l'homme.

-Je n'ai pas à vous demander le pardon. C'est vous qui vous trouviez sur mon chemin.
-Sale petite...

Le corbeau donne un violent coup de bec en direction de l'homme.

-Je n'ai pas le temps de m'amuser avec toi, le vioc. Raven à raison...notre train part à onze heure...soit dans une vingtaine de minute...je ne souhaite pas me retrouver avec des sous êtres tel que vous dans mon wagon! Dis je sur le même ton qu'il a utilisé pour me parler.

Je tire sur ma capuche pour recacher la totalité de mon visage. Raven vient se placer dans ma capuche tout en faisant claquer son bec.

Je fais volte-face et traverse le mur sans faire attention aux injures lancées par le père de famille. Mais j'entends clairement :

-Je t'interdis de fréquenter une telle racaille, Drago!

Un sourire mesquin se dessine sur mes lèvres.

Cette année s'annonce plutôt bien, je trouve. J'attrape Raven délicatement et le remets dans sa cage.

-Merci, Rave, mais pour la sécurité des passagers, il faut que tu retourne dans ta cage. Je te relacherai quand nous aurons trouvé un wagon, juste pour toi et moi.

Le corbeau gazouille puis met sa tête sous son aile pour ne plus voir le monde autour de lui.

Je monte dans le train et m'installe parmi les premières dans un compartiment vide.

Je me vautre sur la banquette et m'installe confortablement en soupirant d'aise, baissant ma capuche.

-Qu'est ce qu'elle est confortable, cette banquette.

Raven croasse alors que le jeune que j'ai rencontré dans la gare toque à la porte. Je me redresse, remet en place ma capuche et, dans un soupir las, j'ouvre la porte.

-Oh...c'est toi? Me demande t il.
-Non, c'est l'autre. Dis je sur un ton ironique.

Je vois qu'il bugue face à ma pique. Je lève les yeux au ciel.

-Je peux, venir dans ce compartiment, s'il te plaît...enfin, si tu es d'accord...

Raven émet un son grave et je comprends qu'il ne veux pas... Mais je préfère la compagnie de ce gosse plutôt que l'autre gosse de riche que j'ai croisé dans la gare.

-Aller, rentre.
-Merci beaucoup...

Il s'installe contre la fenêtre sans un mot de plus. Un instant plus tard, un des Roux toque à la porte.

-La place est libre? Demande t il en ouvrant légèrement le battant. Les autres compartiments sont pleins.

Le jeune homme hoche positivement la tête sans même me concerté. Je souffle exaspérée et, sortant ma baguette, je fait apparaître une paire d'écouteurs câblé à ma baguette.

-Musicorum. Et la musique se met à sonner dans mes oreilles me coupant du monde extérieur pour un certain temps...

À Suivre...

Perce NeigeWhere stories live. Discover now