CHAPITRE 2

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Cette nuit, je n'ai pas bien dormi. J'ai rêvé de cette fille, de Sakura.

Dans mon rêve, elle me fixait intensément de ses iris vert émeraudes, quelque chose de glacial s'en dégageait.

C'est comme si elle ne me voyait pas vraiment, elle me transperçait de part en part. Je sentais un poids immense sur mes épaules. Et j'avais le sentiment que ma quête d'émotions en Sakura était vouée à l'échec.

Je pousse un soupir en tournant la tête vers mon réveil qui m'indique qu'il est quatre heures du matin, je ne devrais me lever que dans deux heures... Le temps passe si lentement, j'attends avec impatience que les minutes passent mais en vain, c'est toujours aussi lent. Je me lève et m'étire en grognant comme un mâle alpha. Mes yeux balayent pendant un instant ma chambre qui est comme toujours, en bordel...

Le ménage n'a jamais été mon truc, j'ai bientôt vingt ans, c'est encore ma mère qui range ma chambre et c'est toujours le même refrain lorsqu'elle arrive avec les mains chargées de produits de nettoyage... Elle me crie sans cesse : «Arrêtes de fumer dans ta chambre ! », « C'est quoi ces boxers et ces chaussettes sales depuis une semaine ? Tu me ranges ça ! »... Je crois que je vais finir par mettre un cadenas sur la serrure de ma porte pour plus qu'elle ne rentre plus... Après tout c'est de sa faute, elle ne veut pas que je prenne un studio car à chaque fois que je lui demande, elle me répond tout simplement : «C'est ça, ça ne ferait qu'inspirer Baudelaire pour ses poèmes... ».

Merci maman.

Un sourire crispé se dessine sur mes lèvres rien qu'en repensant à toutes les bonnes répliques de ma mère.

Je me dirige vers la salle de bain et prends une douche bien chaude. Je descends ensuite les escaliers pour aller dans la cuisine, pour une fois, je me sens d'humeur à me goinfrer. Après m'être fait un café et avoir mangé des tartines de confiture, je m'habille et sors de chez moi. Il est sept heures du matin lorsque j'arrive devant ma fac.

En effet, cela fait deux ans que je suis en fac d'art. Le dessin est l'une des rares choses que je sais faire et qui me passionne. Je compte bien devenir professeur en cette matière. Je m'assoie sur un banc et sors un bloc de feuilles ainsi qu'un crayon. Une vague d'inspiration surgît et je me laisse guider.

La pointe de mon crayon se met à danser sur le papier qui était quelques minutes auparavant, encore vierge. Les étudiants commencent à arriver au moment où mon dessin se finalise. Je trace encore quelques traits par ci par là en laissant la moitié de ma langue dépasser de ma bouche... Un étrange réflexe quand je dessine. Un tic dont je n'arrive pas à me débarrasser.

Je suis assez fier de mon œuvre, vous avez surement deviné ce que je viens de dessiner. Effectivement, je remarque à quel point le visage de Sakura m'a marqué car j'ai réussi à redessiner chaque trait et chaque détail de son visage. Cependant, il reste une chose que je n'ai pas respecté, les lèvres de celle-ci sont étirées pour former un large sourire.
Le dessin est réussi mais je ne suis pas totalement convaincu. Je doute fortement, qu'elle souriait de cette façon avant le drame, il m'est impossible de l'imaginer avec un sourire...

Malgré tout, je souris comme un con en regardant le dessin et y ajoute quelques ombres en étalant le crayon avec mon doigt.

Je regarde ensuite l'heure, je dois rentrer en cours, ils vont commencer dans quelques minutes. Je me dirige donc vers l'entrée du bâtiment et c'est le début d'une longue et ennuyeuse journée.

Le temps est passé si lentement que j'ai cru pendant un instant que j'allais en crever d'ennui. Je préfère largement me plonger dans un gros bouquin d'art contemporain que d'écouter les cours.

Le sourire de Sakura / SasuSakuWhere stories live. Discover now