CHAPITRE 33

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CHAPITRE 33

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CHAPITRE 33

HEAVEN

Ma vie est comme une rose malade : chaque jour, je pers un pétale.

Un jour, quelqu'un m'a dit qu'il fallait sourire de toutes ses forces pour effacer le chagrin. Alors pourquoi, pourquoi ça ne marche pas avec moi ? Pourquoi ai-je passé la journée à offrir mon plus beau sourire à tout le monde, en vain ?

Ô ciel, déchaînes-toi. Pleur avec vigueur, foudroie la Terre avec cruauté et vient refléter mon déchirement pour que plus personne n'ose rire à gorge déployée juste devant moi. Je t'en supplie.

Mais mes nombreuses prières restent vaines. La fin de la journée arrive et le temps glacial semble s'être figé. La température ne cesse de chuter, mais la neige ne paraît pas encore décidée à tomber. La Golden Academia finit par être fermée pour les visiteurs, mais les étudiants et moi-même devons encore préparer certaines salles du bâtiment pour les prochaines activités qui auront lieu dans la semaine.

Je traverse une fois de plus le hall avec un carton plutôt léger dans les bras et je marche sur un feuillet qui traîne par terre. En baissant les yeux, j'y découvre les informations concernant le récital de piano et de violon qui se déroulera vendredi au conservatoire de l'académie.

Je hausse les épaules et continue ma route quand un jeune homme aux cheveux blond vénitien et aux nombreuses taches de rousseur m'interpelle.

— Heaven ! Tu pourrais ranger ça dans la salle de musique s'il te plaît ? Elle devrait être sur ton chemin, dit-il en posant une feuille sur mon carton.

Je me retiens de l'envoyer paitre et lui offre mon plus beau sourire.

— Oui bien sûr, euh... personnage secondaire numéro deux cent vingt-trois ?

— Tu peux aussi m'appeler Steven, sourit-il nerveusement. Je suis dans la classe de ton ami Lewis.

Je hoche la tête, bien consciente que j'aurai forcément oublié son prénom dans quelques courtes secondes.

— Ça marche.

Il fait demi-tour et je me remets en marche. Après avoir déposé le carton dans les archives, je retourne sur mes pas et m'arrête devant la salle de musique, la feuille que Steven m'a confié dans la main. Tiens, je n'ai pas encore oublié son prénom.

Sans que je puisse l'en empêcher, mon cœur accélère brusquement et ses battements raisonnent dans mon corps tout entier. Je retiens ma respiration et pose une main tremblante sur la poignée de la porte. Je la pousse en grand tout d'un coup, les yeux fermés par l'appréhension. Mais quand je les ouvre, c'est pour découvrir une pièce vide de population. Mes épaules s'affaissent et je pénètre à l'intérieur d'un pas lent. Je m'attendais à quoi de toute façon ? J'ai la fâcheuse manie de confondre rêves et réalité depuis récemment. Je ne m'abaisserai pas à dire à cause de qui.

Comme d'habitude, une atmosphère mystique se dégage de la pièce. Le tableau est mal effacé, les murs sont couverts d'une peinture écaillée, ce qui témoigne de la vieillesse de cet endroit, et une agréable odeur de rose flotte dans les airs.

Je prends une profonde inspiration. L'imposant piano à queue semble prendre la poussière et je m'approche à pas feutrés, à l'image d'un chat de gouttière ninja, comme si je ne voulais pas détruire l'ambiance paisible de ces lieux.

Une fois arrivée devant l'instrument, je m'assieds avec précaution sur le tabouret de cuir et observe longuement les touches de noir et de blanc abimées par le temps. Je ne sais pas jouer au piano. Seulement peindre avec la mélodie dans les oreilles.

Je pousse un soupir, résignée. Après tout, « je suis facile à oublier » étaient ses mots. Alors c'est ce que je vais faire, à partir de maintenant.

Je me redresse doucement et jette enfin un coup d'œil au papier que je sers entre mes doigts depuis tout à l'heure. À priori, c'est une partition de musique. Je la retourne et mon cœur rate un battement en apercevant le petit mot en bas de la page. Griffonnée hâtivement au stylo plume, l'écriture est penchée et très souple. Sans le vouloir et parce que je suis bien trop curieuse, je la lis d'une traite :

"Partitions d'Andreas Thomas et d'Eva Micheals pour le récital de vendredi, Festival d'Hiver".

C'est seulement à cet instant que je découvre un magnifique violon posé sur l'ancien bureau qu'utilisaient les professeurs. Et là, sans que je comprenne pourquoi, une flamme de colère remonte dans ma cage thoracique. Ma mâchoire se contracte. Chaque muscle de mon corps est tiraillé par une douleur acerbe et des larmes de rage viennent enflées mes yeux déjà bouffis.

Je laisse la partition à même le sol et me lève brusquement. Si bien, que le tabouret se renverse dans un bruit sourd, mais je ne prends pas le temps de le remettre en place. À toute vitesse, je me rue hors de cette pièce en courant. J'y abandonne mes sentiments brisés. La Moi détruite physiquement et mentalement restera à jamais enfermée dans cette chambre de mes tourments. Et celle de maintenant a décidé qu'elle allait tourner la page, dès aujourd'hui.

Je cours avec force, plus vite encore que je m'en pensais capable. Mes pas raisonnent dans les couloirs, les regards intrigués s'accrochent vaguement à ma silhouette, mais ce n'est pas comme si c'était la première fois. Je suis une survivante de « la team décalée », après tout. Je laisse mon cœur me guider vers la voie de la sécurité. La plus belle, la plus lumineuse, mais aussi la plus naïve.

Et je pousse avec la même brutalité que celle de ce matin les portes battantes de cette prison, mais c'est pour en sortir. Une nouvelle fois, les visages intrigués dans la cour supérieure se tournent dans ma direction, mais il n'y en a qu'un seul qui m'appelle, qui me sourit et me fait de grands gestes pour que je le rejoigne. Oui, j'en suis sûre maintenant. C'est là que je dois aller. J'y étais prédestinée depuis le début avant de me perdre. Mais je me suis retrouvée maintenant. J'ai eu un déclic.

Je lui renvoie son sourire et trottine vers lui. Arrivée à sa hauteur, je l'attrape par le col et j'écrase mes lèvres contre les siennes.

Parce que je ne sais pas encore différencier l'amour du désir :

C'est toi que j'aime, Lewis.

A suivre...

Héhé, voici un joli retournement de situation ohlala!!

Comment va réagir Lewis ?

Que va-t-il se passer? 

Si vous pouviez dire un truc à Heaven, ce serait quoi?

Je poste quand la suite ? Dans la soirée ou demain?

Kiss and Team Hamburger!! ( et si tu es plutôt Team pizza, je te mets un coup de tête)

edelina37

ERASEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant