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C H A P I T R E 19 :

‘’Qu’est-ce qui te prend ?’’

‘’Je ne sais vraiment pas!’’, m’exclamais-je en me retournant vers Kayla. Je n’avais aucune envie de lui parler en ce moment ni même jamais. Je n’avais pas bien dormi, rêvant que le garçon creepy allait m’enlever et me tuer. Peut-être qu’Écrivain Anonyme avait raison, j’écoute trop Criminal Minds.

‘’T’as changé Emelyne, tu..’’

‘’J’ai changé! J’ai changé?’’, ris-je. ‘’Est-ce que tu te moques de moi?’’

‘’Non, tu-‘’

‘’Sérieusement Kayla, tu peux aller te faire foutre!’’, mis-je fin à la conversation en entrant dans ma chambre, laissant une de mes anciennes meilleures amies complètement éberlué dans le couloir des dortoirs.

Je laissai tomber mon sac à dos, avançant jusqu’à mon lit, avant d’y perdre presque conscience tellement j’étais fatiguée. En plus de ne pas avoir bien dormi dans la chambre de Niall, je me suis levée tôt afin d’aller chercher un double de la clé de ma chambre, j’ai finalisé mes devoirs, je suis allé à mes cours et maintenant qu’il était dix-neuf heures je n’avais plus une once de patience ou d’énergie en moi.

Il semblait que j’avais fermé mes yeux pendant à peine dix minutes, lorsque la porte s’ouvrit de nouveau et que ma merveilleuse co-chambreuse entre avec son copain, arrachant presque leurs vêtements de l’un sur l’autre.

‘’WOAH!’’, criais-je en m’asseyant, mes mains sur mes yeux.

‘’Oh la prude est i-‘’

‘’J’en ai vraiment plus qu’assez!’’, m’exclamais-je, coupant la parole à Helena et attirant le regard de son copain. C’était terminé, j’en avais assez de ne rien dire et de faire profil bas. ‘’Je suis ici depuis bien plus longtemps que toi, j’utilise cette chambre pour faire mes travaux et me reposer’’, expliquais-je en me levant, me plantant droit devant elle. ‘’Profites bien de ta soirée, parce que c’est la dernière que je te donne Helena. Fais ce que tu veux, je m’en fou royalement, mais à partir de demain s’il revient ici et que tu continues à me manquer de respect comme tu les fais depuis près de deux semaines, tu vas découvrir une nouvelle facette de mon caractère. Moi aussi je peux être chiante et vraiment, vraiment emmerdante.’’

Sur ces derniers mots et son manque évident de répliques, je quittai la chambre, prenant soin de prendre mes clés avec moi, cette fois-ci, et marchai jusqu’à ce que mes pieds me fassent mal.

Je n’étais plus bien, si je l’avais déjà été. Je réalisais que ce n’était pas une manière de vivre, que je ne pouvais pas toujours tout laisser passer sinon ça allait me détruire. Faire profil bas ne faisait que me nuire dans la plupart des cas. J’avais l’impression de m’effacer petit à petit, de perdre qui j’étais, que tout ce qui faisait de moi, moi, disparaissait un peu plus à chaque jour.

J’avais autant le droit que tout le monde de m’exprimer, de dire ce que je pensais, de donner mon point de vue, de nommer mes limites, d’avoir des limites tout simplement.

J’avais droit au même respect que je donnais aux autres.

Je ne méritais pas qu’Helena fasse toujours à sa tête, sans me demander mon avis même si nous étions dans la même chambre, de devoir subir sans parler les remarques qu’elle lâchait ici et là, les heures de sommeil qu’elle m’empêchait d’avoir et de reprendre, parce qu’elle décidait qu’elle me réveillait lorsqu’elle rentrait, qu’elle écoutait un film sans mettre ses foutus écouteurs à minuit et qu’elle laissait presque son copain vivre dans notre petite chambre du dortoir.

Je ne devais pas obligatoirement d’explication à Kayla ou Mia. Si elles ne réussissaient pas à comprendre ou juste se douter du pourquoi que je ne leur parlais plus, elles ne méritaient pas d’être mon amie.

Amie. Je trouvais ce mot assez ironique, puisque je n’étais même plus certaine qu’elles m’aient déjà considéré comme une amie. Plus je réfléchis à la relation que j’avais avec elles, plus je réalisais  la stupidité dont je faisais preuve. Je devais toujours être présente pour elles, les aider dans leur vie de tous les jours, les défendre, les conseiller, les suivre partout comme un chien de poche sans jamais leur désobéir. Je n’étais pas une amie, j’étais une option utile.

Mais aujourd’hui, j’étais moi-même. Celle que je voulais être.

Je suis Emelyne.

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Je suis terrible pour les mises à jour, honte à moi.

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écrivain anonymeWhere stories live. Discover now